Il y avait quelques années, Alix Mériel avait vécu des événement digne d’un téléfilm estival : un amour de vacances dans le cadre paradisiaque de Tahiti.

Sa tante croqueuse d’hommes avait dégoté le plus juteux -pet friqué des pigeons. Par amour pour elle - ou parce qu’il devait souffrir d’une maladie dégénérative - il comptait faire sa demande en mariage dans un lieu de rêve, en compagnie de la famille de sa dulcinée. Sa grande générosité n’avait pas été bien reçue par Alix : qu’importait l’endroit, être à proximité de sa tante lui collait des boutons. Il devait être le seul adolescent à se plaindre de se rendre à Tahiti.

Heureusement, le karma l’avait récompensé : en essayant de fuir sur la plage, il avait fait la rencontre de Tehani. La plus jolie des vahinés. Ça avait tout de suite marché entre eux, du moment où il l’avait vue et qu’elle l’avait entendu dire une ânerie. Pareil lorsqu’ils avaient raté leur premier baiser à cause d’une étoile de mer en pleine tête, cadeau de son petit frère.

Autant dire que les deux mois d’été tous frais payés à Tahiti passèrent très vite. Le jour du départ fut une torture pour les deux tourtereaux, avec tout de même une décision inébranlable pour Alix : une relation à distance.

Tehani refusa. Et s’ils ne se voyaient plus jamais ? Certes, la distance était moindre à l’ère d’internet mais une relation restait trop compliquée à ses yeux. Comme dans le téléfilm sirupeux, la romance était contrariée et un cœur se brisait.

Les deux jeunes gens gardèrent tout de même le contact et un accord s’était établi. Ils restaient amis et avaient le droit de sortir avec d’autres personnes, mais pouvaient réfléchir si jamais l’occasion de se revoir se produisait. Ce n’était pas un accord donné de gaieté de cœur pour Alix, mais c’était toujours mieux qu’une rude rupture sans aucun espoir de renouer un jour.