Après des années à en rêver, Alba voyait enfin de ses propres yeux une aurore boréale. Ou plutôt leur origine, ce qui leur donnait vie durant ces nuits sublimes.

Cela avait commencé par une petite comptine que sa mère lui chantait, le soir, pour l’aider à s’endormir. La chansonnette était devenue une histoire plus complexe lorsqu’elle avait grandi et posé plein de questions, fascinée. L’effet fut contreproductif : au lieu de plonger au pays des rêves, Alba se perchait à sa fenêtre et contemplait la nuit, de l’espoir plein le cœur.

Elle voulait que le conte de sa mère prenne vie. Et ce jour - ou plutôt cette nuit - était enfin arrivé. Juste avant qu’elle ne se résigne à une réalité terne et morne, et quitte définitivement l’enfance.

Des renards arctiques parcouraient la plaine sous ses yeux. Le feu de leur pelage donnèrent naissance à des étincelles qui se propagèrent dans le ciel, l’illuminant du bleu et du vert caractéristique des aurores boréales. Des étoiles apparurent à leur tour et leur reflet illumina d’autant plus les yeux piquetés de larmes d’Alba.