22 - Yilan

14 minutes de lecture

C’est le jour des Nains. Chaque semaine, le mercredi, c’est le jour des Nains. On ne sait pas bien d’où vient cette tradition, mais ce jour-là, aucun gamin n’a de tâche dans les champs ni dans les poulaillers, pas de cordes à tresser ni de laine à filer l’hiver, pas de patates à butter ni de troupeau à garder l’été. Les parents leur donnent une miche de pain, un oignon, une tomate, un bout de jambon et « Zou, file, reste pas dans mes pattes ! ». Ceux de Maljasset descendent dans les carrioles avec les plus grands qui mènent les chevaux. Tous connaissent très bien les limites de leur terrain de jeux, qui va du pré sous le pont du Châtelet au croisement de la route à la sortie du village. Les minots s’égaillent dans tous les sens, on va faire de la luge quand il y a assez de neige, on va jouer à la Bib, patauger dans les chemins boueux, faire des barrages sur l’Ubaye, piquer les prunes encore vertes dans les vergers. Les plus grands surveillent les plus petits, les adolescents se tournent autour, tout en essayant de ne pas perdre de vue les petits frères et les petites sœurs qui essaient de vider l’Ubaye avec leurs chaussures.

« Voilà, lui avait dit Zélie, il faut qu’on fasse ça un jour des Nains. Si tu veux parler aux petits, on doit leur faire passer le mot et se retrouver tous à la Bib. »

Yilan avait voulu lui demander comment elle était passée du « tu » au « on », mais apparemment, il n’y avait rien à comprendre. Il était chargé de ratisser les cendres de l’Avant, et elle organisait le reste. Comment était-elle arrivée à lui faire penser qu’il fallait d’abord parler aux enfants ? Yilan ne s’en souvenait plus, tout absorbé qu’il avait été par la lecture épuisante de tous ces textes épars. Mais au fil des semaines, il avait reçu des visites matinales. Un minot, puis un autre, avec un air innocent plaqué sur le visage.

« Je prends ta place à la traite aux Granges demain matin. »

« Il y a assez de monde pour la fournée de ce soir, pas la peine que tu viennes ! »

« Tiens, Yilan, on t’a apporté des restes pour tes poules, on leur a déjà donné, c’est bon ! »

Une conspiration de gosses, qu’il soupçonnait Zélie de diriger dans l’ombre.

Et voilà que ce matin, il a rendez-vous avec eux à la Bib, et il a par avance la bouche sèche et les mains qui tremblent. C’est qu’il n’a jamais aimé le jour des Nains, lui. Pap’s l’envoyait dehors, comme tous les autres, mais il sentait bien qu’il s’inquiétait à peine Yilan avait-il franchi la porte. Et de son côté, Yilan partait en faisant un joyeux signe de la main, malade d’angoisse, mais bien décidé à le cacher à Pap’s. Il se sentait maigre et couard, claudiquant de plus belle, transi et esseulé au milieu de toute cette troupe braillante et brusque. Il ne pouvait pas courir après les ballons, ni grimper aux arbres, ni se mesurer aux autres dans des parodies de luttes sauvages. Les seuls moments de relatif répit, c’était les jours de pluie, où les gamins se rassemblaient à la Bib. Les plus grands lisaient des histoires, ou en inventaient, on se jouait des pièces de théâtre improvisées et loufoques, mais là encore, Yilan se retrouvait souvent figurant malmené avec les plus petits, contraint de jouer le méchant brigand qui finit attaché au poteau en attendant son châtiment.

« C’est fini, ce temps-là, dit-il à mi-voix. Arrête tes âneries, tu n’as plus huit ans ! »

C’est la voix de Zélie qu’il entend, il en est certain.

Lorsqu’il passe la porte de la Bib, le brouhaha caractéristique d’un rassemblement d’enfants enragés lui saute à la figure. Il n’en croit pas ses yeux. Il doit y avoir une trentaine de minots, il avait oublié qu’il pût y en avoir tant ensemble en même temps, dans un même lieu. Le plus petit doit avoir deux ans, il dort d’ailleurs paisiblement au milieu du vacarme infernal, et le plus grand… les plus grands, sont Giulio et Marco, qui n’ont même plus l’âge d’aller galoper dans les prés le jour des Nains.

— C’est nous qui les avons amenés, alors on s’est dit qu’on pouvait rester, non ? plaide Giulio tandis que Marco se dandine d’un pied sur l’autre, le nez baissé. Yilan manque de se frotter les yeux d’incrédulité. S’ils savaient combien ils lui faisaient peur lorsque, enfant, il les voyait se jeter l’un contre l’autre et se rouler dans la boue en poussant de grands cris rauques ! Ils ressemblent à présent à deux jeunes taureaux embarrassés, plus qu’à deux jeunes pères dont les quatre garçons courent autour de la salle, les cheveux en bataille et la morve au nez.

— Bon, ça va, ça va, intervient Zélie, qui porte la petite Alina sur la hanche. Ça ne t’embête pas, Yilan ?

Elle secoue ses cheveux noirs que la gamine est en train de tresser avec un succès moyen. Bien sûr que ça ne l’embête pas, Yilan, bien sûr que non. Il est juste en train de se demander comment il va pouvoir parler au milieu de ce capharnaüm, il voudrait se sauver à toutes jambes. Mais Zélie a, encore une fois, tout prévu. Elle virevolte de l’un à l’autre, embarque Marco et Giulio, recrute Chiara et sa nouvelle proie, le jeune Lorant, ainsi que tous ceux qui ont plus de dix ans pour faire asseoir les plus petits, leur coller un doudou dans les bras, les prendre sur les genoux et bientôt, tout le monde se trouve installé sur les matelas de laine et les coussins de la Bib, tous autour d’Yilan, debout devant eux, pâle et le souffle court.

Il les regarde tandis qu’ils finissent de s’installer. Il les connaît tous : Camo et Nawel, toujours collés l’un à l’autre. Les garçons des jumeaux, Paolo, Enzo, Luca et Jules. Lola et ses deux sœurs Angèle et Samia. La grande Louise, qui fait plus que ses douze ans, et ses petits frères Toinou et Pierre. Et tous les autres, ceux des Prats, de Serenne et de Saint-Paul. Il les connaît tous, et après tout ce qu’il a lu ces derniers jours, cela lui semble miraculeux. C’est d’ailleurs ce miracle qui le fait commencer ainsi, comme il se jetterait à l’eau devant leurs regards attentifs :

— Avant, il y avait dans le monde des milliards de gens.

Un silence.

— Des milliards, on ne peut pas se rendre compte de ce que ça fait. Si on prend tous les cailloux de l’Ubaye, de bas en haut, même les plus petits, peut-être que ça fait un milliard, je ne sais pas. Ou alors tous les brins d’herbe de la vallée, mais vraiment tous.

Louise lève la main :

— Mais, il n’y avait pas assez de place pour tout le monde !

— Dans l’Enclave, non, patate, rétorque Toinou histoire d’amuser la galerie.

Yilan se passe la main dans les cheveux, indécis :

— Vous savez tous qu’il n’y a pas que l’Enclave. On l’a appris à l’Ecolibre, on ne va pas y revenir, Toinou. Les parents de Giulio et Marco, par exemple, sont venus d’ailleurs, et il n’y a pas qu’eux. À l’Enclave, il y avait moins de cent personnes quand MaLine avait ton âge, par exemple. Mais il y avait des villes aussi, de très gros villages si vous voulez, avec des maisons partout et des millions de personnes qui vivaient dedans. Et ils avaient des voitures pour les transporter, qui roulaient sans chevaux, et puis de trains et des avions, comme des trains, mais qui volaient.

Les mômes sont silencieux. Yilan voit, à sa gauche, Zélie qui secoue la tête, mécontente. Elle semble lui dire qu’il s’y prend comme un manche, et il n’est pas loin de lui donner raison. Mais par où commencer ? Que leur dire ? Comment leur expliquer ce qu’il n’a lui-même qu’à demi compris ?

— Peut-être que ce serait mieux si tu répondais aux questions, lui souffle Zélie à l’oreille. Ils sont comme toi au début, ils veulent juste qu’on leur dise ce qu’ils ont envie de savoir.

— Bon, reprend Yilan. On recommence depuis le début.

Il s’assoit, prend le temps d’arranger un coussin dans son dos et de caler sa mauvaise jambe avec un autre.

— Allez-y, qu’est-ce que vous voulez savoir ?

Toinou, pas découragé de s’être fait rabrouer, est le premier à lever la main :

— Tes milliards de personnes, où elles sont passées ?

Évidemment. La question foudroyante en premier lieu.

— Eh bien, reprend Yilan, beaucoup sont mortes. D’après ce que j’ai lu, je pense que la grande majorité des habitants sont morts. Ici, dans le village, il n’y avait pas beaucoup d’habitants, comme je l’ai dit. Mais dans les villes, il pouvait y avoir beaucoup de gens, et le plus important à savoir, c’est qu’ils ne cultivaient pas comme nous, ils n’avaient pas de bêtes, ils ne faisaient rien pour produire leur nourriture comme on fait ici. Imaginez une ville : ce serait comme si dans toute la vallée, depuis Saint-Paul jusqu’à Maljasset il n’y avait que des maisons les unes à côté des autres, sans champs, sans prés, sans bois ni rien d’autre.

Chiara lève la main :

— Alors, s’il n’y avait que des maisons, où est-ce qu’ils trouvaient à manger ?

— Il y avait des gens qui ne faisaient que ça. Ils produisaient la nourriture pour les autres, ceux des villes. Et ensuite, ils l’amenaient dans les villes, avec des camions, un peu comme les voitures qu’on a ici, mais en beaucoup plus gros.

Tout le monde sait ce qu’est une voiture, ce sont ces carcasses rouillées avec des roues toutes plates dans lesquelles dorment les poules. Ils arrivent à imaginer qu’il y en ait de plus grosses, pas de souci.

— Le problème, poursuit Yilan, c’est que pour faire rouler ces camions, il fallait un produit qu’on appelait de l’essence, et c’était un produit rare.

— Comme le grain pour les chevaux, précise Iris, la fille adoptive de Jonas et Elaine, l’aînée de la fratrie.

— Voilà, c’est ça qui faisait avancer les camions. Et un jour, cette essence est devenue tellement rare que les camions ne pouvaient plus amener à manger aux gens des villes. Alors ils se sont battus pour manger ce qui restait, et ils sont partis chercher à manger ailleurs, mais c’était pareil partout.

Marco, qui s’est fait tout petit dans un coin, lève la main à son tour :

— Oui, c’est ce que mon père m’a dit. Quand ils sont partis de leur ville, les gens se battaient et se tuaient les uns les autres pour manger.

— Ton père t’a dit quelque chose ? Tu as de la chance, toi ! répond Chiara d’un ton morne.

Il cherche le regard de son frère, qui acquiesce :

— Il ne nous a pas tout raconté. Il dit que cela ne sert à rien, que c’est du passé. Mais je sais que son frère est mort là-bas, et son neveu aussi, quand ils essayaient de s’enfuir.

— En fait, reprend Yilan, je crois qu’il s’est passé plein de choses en même temps. Ils ont eu partout de mauvaises récoltes plusieurs années à cause de la grêle, de tempêtes, de canicules et d’inondations. Il y a eu des épidémies de maladies mortelles. Il y avait moins à manger et ils n’avaient pas assez d’essence pour tout amener dans les villes. Et puis cette essence, ça servait à plein d’autres choses qu’à faire marcher les camions, je crois. Leurs maisons n’étaient pas chauffées au bois, comme ici. Il y avait l’électricité qui faisait fonctionner plein d’objets, comme leurs cuisinières et leurs frigos.
— C’est quoi ? interroge Toinou en roulant des yeux.

— Un frigo ? Ben, c’est comme un grand placard froid pour garder la nourriture consommable sans avoir besoin de faire des conserves, répond Yilan, trop heureux d’avoir cherché dans le dictionnaire.
Il enchaîne avant de devoir donner des détails hasardeux :
— Et quand l’électricité s’est arrêtée, des tas d’objets dont ils se servaient tous les jours n’ont plus fonctionné et ils ne savaient pas comment faire pour s’en passer.

Les gamins sont dubitatifs. L’électricité, ils en ont vu à la grange des Lumières, mais à part faire de la lumière, justement, et encore, une lumière blanche et triste, ils ne voient pas très bien à quoi ça peut servir d’autre.

— Mais alors, qu’est-ce qu’ils faisaient toute la journée s’ils ne s’occupaient pas des bêtes et des récoltes ? demande Lorant.

Yilan se gratte la tête. C’est le plus dur à expliquer, et il n’est pas certain de bien avoir compris.

— Ils travaillaient. Mais pas comme nous. La nourriture que les paysans produisaient n’était pas mise en commun et partagée. Ceux qui faisaient la nourriture la vendaient, c’est-à-dire que les autres devaient travailler pour eux en échange. En fait, la majorité des gens faisaient des choses à la place des autres. Par exemple, une femme gardait les enfants d’une autre, qui, elle, soignait les gens pendant ce temps-là. En échange, les deux recevaient de l’argent, qui servait à payer la nourriture et tout le reste.

— C’est nul, dit Lorant. Ma mère a un bracelet en argent, ça ne sert à rien qu’à faire joli !

— Oui, mais ceux qui n’avaient pas assez d’argent, justement, ils n’avaient pas autant à manger que les autres, et même des fois rien du tout. Bon, bref. C’est peut-être parce qu’ils étaient trop nombreux que ça marchait comme ça, je n’en sais rien. Mais il y avait quand même des choses bien, il me semble.

— Je ne vois pas quoi, répond Chiara. Tu travailles pour les autres et ils ne te donnent pas assez à manger ?

— C’est plus compliqué que ça, intervient Zélie. Il y avait des endroits où on soignait les gens avec des médicaments qui n’existent plus, et qui sauvaient beaucoup de monde. Par exemple, peut-être que ces remèdes auraient soigné Abby, tu vois ? Ils pouvaient aussi parler avec leurs amis qui vivaient à des centaines de kilomètres avec des appareils spéciaux qui s’appelaient des téléphones. Ils pouvaient voyager à l’autre bout de la terre dans ces fameux avions qui volaient d’un point à un autre, ils pouvaient apprendre toute leur vie avec des machines qui leur expliquaient tout ce qu’ils ne savaient pas…

Les gamins restent dubitatifs. Yilan pourrait presque lire leurs pensées, qui sont plus ou moins les siennes : à quoi ça sert de parler avec des amis qu’on ne peut pas voir tous les jours ? Pourquoi voyager à des milliers de kilomètres quand il y a tant à faire à la maison ? Qu’est-ce que ça veut dire de « sauver des gens » alors qu’on sait bien qu’on peut mourir n’importe quand, d’une morsure de vipère ou d’une maladie et qu’à la fin tout le monde va mourir, comme la petite Abby ou bientôt le vieux père Lombard ?

— Et il y a autre chose, dit Yilan d’un ton hésitant. Mais je n’ai pas encore très bien compris.

— Vas-y, l’encourage Zélie, dis-leur.

Il tend ses mains devant lui en un geste de frustration. Il en sait encore si peu !

— Eh bien, il me semble que, Avant, le temps n’était pas comme ça. L’hiver était plus long, ici il y avait plus de neige, plus d’eau dans les ruisseaux, il y avait plein de sources alors qu’on n’en a que trois qui coulent encore. Il y avait un glacier là-haut, au Marinet, et sans doute qu’il y en avait d’autres ailleurs, et tout ça a fondu et il ne reste presque plus rien, donc on a moins d’eau pour les cultures. C’est la façon dont ils vivaient Avant qui a provoqué tout ça. Je crois qu’il y a moins d’oiseaux et d’insectes, et que c’est à cause de la pollution qu’ils produisaient avec leurs appareils et leurs camions et tout le reste.

— C’est quoi, la pollution ? demande une voix que Yilan n’identifie pas. Il a la tête baissée, il se concentre sur ce qu’il a lu, et qui lui revient de façon encore imprécise.

— C’est quand tu fais caca dans le ruisseau, répond Chiara du tac au tac.

Le plus petit des mômes sait qu’on ne doit jamais faire caca dans le ruisseau, ni jeter des cendres n’importe où, ni faire brûler les choses d’Avant, même si elles sont cassées, comme les bassines en plastique ou les pneus des voitures-poulailler.

— Oui, dit Yilan, les gens d’Avant ont fait bien pire que caca dans le ruisseau. Je n’ai pas encore tout lu, mais apparemment, ils ont sali toute la nature partout comme ça, l’eau, la terre, et même dans les airs. Et c’est peut-être pour ça qu’il y a eu des maladies ou que les récoltes ont été si mauvaises. Et je ne sais pas si ça continue encore ailleurs. Peut-être que oui et peut-être que non.

Dans le fond, son petit frère endormi dans les bras, Angèle fait un signe timide. Yilan lui fait signe de parler :

— Oui, Angèle ?

— Moi, en fait, je m’en fiche de comment c’était Avant.

Un murmure parcourt les rangs des gamins, mais Angèle poursuit :

— Nous on est là. Même si ta pollution continue, il y en a sûrement d’autres ailleurs qui ne sont pas morts. Ces milliards de gens ne peuvent pas TOUS être morts. Alors pourquoi ils ne sont pas venus nous voir ? Et pourquoi nous on n’est pas allés les voir non plus ?

Le murmure enfle, les enfants se regardent, se renvoient la question. Pourquoi ?

Marco intervient à nouveau :

— J’ai regardé sur une carte, on est loin de tout, ici. La plus grande « ville » comme tu dis, Yilan, est à vingt-cinq kilomètres, et ça n’a pas l’air d’une très grande ville non plus. En plus, il n’y a pas de chemin direct, les anciennes routes sont coupées et c’est un très long parcours par la montagne.

Yilan n’a pas le temps de se remettre de sa surprise. Marco a « regardé une carte » ? Où diable a-t-il pu trouver ça ? Il n’y en a même pas à la Bib ! Il croyait être le seul à se poser des questions, mais il s’aperçoit que ce n’est pas le cas.

— Peut-être que les gens ont plutôt cherché à rester tous ensemble, lance Chiara. Peut-être qu’ils étaient tellement habitués à ça qu’ils n’ont pas cherché ailleurs ?

— Oui, mais quand même, s’entête Angèle, Le Rogue, MaLine, ils ne sont pas tous nés ici, ils devaient bien avoir des amis ou des parents ? Pourquoi ils ne sont pas venus les rejoindre ? Et puis nos parents à nous, ils n’ont jamais cherché à savoir s’il y avait d’autres gens qui avaient survécu ?

— Mon père dit qu’il y en a qui sont allés voir et qu’ils ne sont jamais revenus, dit Samia.

— Ouais, je me demande si ce n’est pas un truc pour faire peur à ceux qui voudraient sortir d’ici, répond Angèle. En fait, on n’en sait rien, hein ?

— Non, répond Yilan, on n’en sait rien.

Et plus encore que l’étendue de son ignorance sur Avant, l’ampleur de vide absolu que représente pour lui Ailleurs menace de l’écraser tout net. Il sent alors dans sa main la main chaude de Zélie, qui lui chuchote à l’oreille :

— Pour une première réunion, on a fait… non, TU as fait fort.

Dans le brouhaha des conversations qui a succédé aux derniers mots d’Yilan, la voix de Zélie à son oreille se teinte de rire :

— Au moins, tu n’es plus tout seul, de quoi tu te plains ?

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Chroniques d'un monde qui s'effondre ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0