Préface

2 minutes de lecture

Une discussion avec une amie, dont le contenu semble à la croisée des chemins entre féminisme et l'adoration teintée d'amour qu'elle porte à une nouvelle connaissance tout aussi féministe, m'ont inspiré d'écrire ces quelques lignes et les pages qui suivront.

Celle, qu'elle espère la partenaire de sa prochaine idylle, raisonne ainsi : le féminisme s'est construite en dehors de toute référence à la lutte ouvrière et à la lutte des classes. Tout d'abord interloqué par cette perception des choses, j'ai postulé que son milieu social plutôt élevé lui a fait occulter cette partie de l'Histoire. Sans doute qu'un jour prochain, je la rencontrerai et ce sera l'occasion d'approfondir davantage sa réflexion, peut-être bien plus complexe que cette hâtive exposition de sa pensée.

L'éventualité ; que je vous révèle la suite, n'est pas exclue, si non seulement elle se profile et éveille de surcroît l'intérêt de quelques-uns, à supposer que ce livre vous captive un tant soit peu.

Un autre contenu m'a conforté dans ce sentiment de surprise. C'est celui de mes cours d'Approche juridique et sociale des inégalités et des injustices, par ailleurs bienvenu, puisque je suis dans une filière juridique qui oscille entre mépris et indifférence envers tout ce qui se prête aux sciences sociales (plus particulièrement la sociologie). En d'autres termes, cette matière n'évoque qu'à peine la place des femmes au cœur des luttes ouvrières ou syndicales. Même ma tentative de résoudre cette omission semble mise en échec d'avance face aux cours en distanciel mêlés à l'impossibilité de me procurer son mail.

Je présume que cet oubli navrant de notre Histoire de ces luttes croisées, menées dès lors par des personnes qui subissaient plusieurs formes de domination. Cela nous fait découvrir la double difficulté d'être des femmes et d'être pauvres, voire également victimes d'autres formes de discrimination, notamment si elles étaient plutôt de gauche. De sorte, que pour le peu qu'on accorde de place aux femmes, on ne retient que quelques figures bourgeoises ou de milieux sociaux plus élevés, transparaissant entre autres dans la lutte des suffragettes, auxquelles les ouvrières engagées furent autant critiques par son caractère un brin trop réformiste que favorables en fin de compte.

Sarah Bagley, pionnière du syndicalisme étasunien ? Marie Couette et la suppression du salaire féminin ? Tant de femmes ouvrières, révolutionnaires ou bien syndicalistes, largement méconnues !

Tel un amateur de l'Histoire à la recherche de vérité, même je remercie l'une de mes chères amies d'avoir contribué à rédiger l'avant-propos de la première biographie, afin de me pousser à entreprendre ce projet. Je m'efforcerai ainsi de vous retranscrire un soupçon des luttes qui furent les leurs, parfois partis dans l'oubli le plus complet en France ou ailleurs. Au gré de ce que me dictera le moment (et vos éventuelles envies), chaque partie, composée de plusieurs chapitres, sera l'occasion de refaire vivre un instant l'une ou plusieurs de ces volontés passionnées, contradictoires mais si fascinantes, voire plus que cela de se préoccuper de ce miroir inversé de notre Histoire. Ces lignes succinctes ne suffiront certainement pas à effleurer la profondeur de ces multiples existences, donc n'hésitez pas à fouiller encore plus loin et ne pas vous contenter de ces recherches, de peur que tant d'autres souvenirs inhérents à ces récits aient inévitablement échappé à ma plume.

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