Chapitre 6 : All that Jazz

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Enfin je me sentais à l’apogée de ma vie. Jamais je n’avais été plus belle, plus éclatante et plus scintillante. Moi qui craignais la laideur de la vieillesse, je dois bien avouer que pour le moment la vie ne me montrait que son plus beau côté : strass, musique et bonheur.

Mais ce soir, je ne porte pas une de mes robes à sequins ; ce soir nulle plume, nulle paillette ne coiffe ma chevelure et je ne porte pas mes jolies chaussures.

On m’emmène à l’hôpital, mon second mari plus précisément m’emmène à l’hôpital. Pour faire court, mon premier mariage avait été un lamentable échec. Je l’avais aimé, enfin je crois. Mais l’amour ne dure pas… Il était gentil et c’est tout. C’est déjà pas mal peut-être mais si ennuyeux.

Mon second mari, je l’ai rencontré à une fête. Nous avons dansé et ri toute la nuit et encore bien des soirées après. J’en suis tombée amoureuse au premier regard. Une fine moustache au-dessus des lèvres me chatouillait le cou à chaque fois qu’il m’embrassait. Son élégance, sa coiffure gominée, ses épaules carrées… Un vrai séducteur, je ne pouvais que succomber.

De mon premier mariage était née Maria. De mon second, Jonas. Et bientôt un troisième allait naître.

Je les aimais plutôt mes enfants. Ma fille, bien qu’elle ressemble à son père physiquement, avait les mêmes goûts que moi pour la musique, la danse et les plumes.

Mon second avait un sérieux penchant pour la lecture mais toujours avide de câlin.

Je me demandais bien à quoi allait ressembler ce nouvel enfant. Il faudrait payer un peu plus la nourrice lorsque nous sortons.

Je me regardai dans mon petit miroir et le rangeai presque aussitôt. Une femme qui accouche, ce n’est pas élégant. Bientôt je retrouverais la piste de danse et mes beaux habits.

Mais pour le moment, il fallait écarter les cuisses et pousser.

Ce que je fis, peut-être trop bien. J’eus l’impression que quelque chose éclatait en moi et ce n’était pas aussi libérateur comme sentiment que pour mes accouchement précédents.

Une violente douleur me fit crier. Tous autour de moi s’affolèrent.

Très vite, on me mit un masque qui m’étouffa presque avec un gaz à l’intérieur qui permit à mon corps de se détendre. Je me sentais étrange, mais bien.

D’un côté, j’étais pleine de calme, toute endormie et d’un autre, je sentais bien qu’il y avait un souci au niveau de mon corps. Mais rien qui ne semblait problématique.

J’inspirais un fois encore, profondément, pour être bien sûre de mon bien-être. J’observais les femmes devant moi nettoyer tout ce liquide rouge.

Pouah ! Elles en avaient plein les mains et ne semblaient pas savoir où donner de la tête.

J’eus très envie de rire en leur disant que tout allait bien. Et puis finalement je ne dis rien, je me contentais de les observer, petites fourmis travailleuses.

Il me sembla un court instant que la lumière du soleil brillait plus fort. Je tournai la tête et souris… Il était déjà l’heure d’aller danser ?

Mon sourire devait être magnifique, en tout cas je l’espère car ce fut le dernier qui illumina mon visage.

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