Ce fut bruyant, la terre trembla sous ses pieds. Bernadette s'était agrippée aux rideaux, avait fermé les yeux pour ne pas voir.

Doudoune avança doucement mais sûrement, les mains jointes.

- J'ai réussi à l'attraper mamie. Elle lui remit la souris, toute minette, encore si jeunette, qu'elle coula sa larmette, et l'appela Souricette.

C'est un beau roman, c'est une belle histoire, les deux compères ne se quittèrent plus.

La petite Doudoune étant rentrée sur Paris après avoir passé un beau mois d'Avril chez sa mamie en compagnie de leur nouvelle amie, les deux âmes soeurs se retrouvèrent seules, elles prirent vite des manières de vieilles célibataires, elles ne vivaient plus que l'une pour l'autre sans se soucier du temps qu'il faisait ni si la guerre était enfin finie, leur amour était à l'infini et au-delà .

Le matin, elles s'installaient à table pour prendre leur café, se racontaient leurs rêves et leurs cauchemars. Puis elles aimaient faire bronzette sur le transat, tout en dégustant leur mojito à la banane.

- Ne t'éloigne jamais au-delà de la terrasse, disait sans cesse Madame Bernadette à sa souricette. Les vautours rodent aux alentours, et ne feront de toi qu'une bouchée !

Puis l'hiver arrivé, la cheminée remplaça le soleil, et c'est autour qu'elles s'intallèrent pendant les longues veillées.

Elles avaient décidé de se lancer dans l'écriture d'un roman. Une histoire d'amour entre un chat et un chien.

A bas tous les préjugés !