Scène 3: Mort, criminelle et final

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(Gros plan sur le visage d'Azra. On ne voit que son visage pâle, dénué de sentiment. Des cernes sous les yeux, les cheveux décoiffés, une couverture sur les épaules et le regard perdu dans le vide, ailleurs)

Azra: La première fois que je l'ai vu, j'étais au lycée, en dernière année, et lui à la fac. J'étais parti me pré-inscrire pour des études d'art. Perdue sur le site, trop timide pour oser demander de l'aide. Et puis il est arrivé. Mon beau Balduin, tel un prince charmant il a volé à ma détresse. Avec son sourire rassurant et sa présence rayonnante il était comme un apollon venu juste pour moi. Il m'a guidé à travers le campus jusqu'à l'accueil. Il a était sympas avec moi, me faisant rire et s'intéressant à la futur nouvelle que j'étais. C'est à cet instant que j'ai su que je l'aimai. Qu'il était fait pour moi, ma destinée, mon âme-sœur. Comment pouvions nous nous rencontrer à nouveau? Grâce à nos destins liés et au ciel, nos chemins se sont vite retrouvés. Après ça, j'ai attendu devant sa fac chaque soir après mes cours, attendant de le croiser à nouveau. J'ai pas attendu longtemps. Par la grâce du ciel, je l'ai vite retrouvé. Je me suis intéressée à lui de loin. L'observant, je remarquais et retenais chaque détaille en rapport avec lui. Notamment cette fille qui lui rodait autour. Elle ne savait pas qu'il était déjà lié à quelqu'un. Ce n'était qu'une pauvre idiote perdue à qui le destin n'avait pas encore offert la chance de trouver sa moitié. Mais ce n'était pas une raison pour la laisser faire. Je devais l'en éloigner. Alors un soir, je l'ai interpellé alors qu'elle quittait seule la fac.

(Un moment de silence)

On est allé parler dans un café. Cette folle m'a rit au nez. Elle n'acceptait pas notre amour éternel à Balduin et moi, elle s'obstinait à vouloir se mettre entre nous. Elle voulait me le prendre. Je lui ai prévenu : « Le destin n'accepte pas qu'on aille à son encontre, éloigne-t-en si tu ne veux pas t'attirer la colère divine. » C'était pour son bien que je lui disais ça. Vous savez, il ne faut jamais empêcher l'amour. Je lui ai dit. Je lui ai dit. Mais elle n'a pas voulu entendre raison. Non elle n'a pas voulu. Il m'a dit de le faire. Il m'a donné la mission de protéger notre bonheur.

(Une pause)

Dieu. C'est lui qui m'a dit de le faire. Pour Balduin. Parce que personne n'a le droit d'empêcher que l'on s'aime. Il m'a autoriser à tout faire pour notre bonheur. Parce qu'il n'y a rien de plus sacré que l'amour, parce que l'amour est une force que rien ni personne ne peut vaincre, parce que l'amour triomphe toujours. Alors je l'ai fait. Armée de mon amour, je l'ai suivi un soir et je l'ai empêché de nuire. Je l'ai égorgé dans une ruelle sordide. C'est là qu'est sa place après tout, à cette catin.

(elle arrête de parler. Son regard se fixe à nouveau dans le présent. Quelques minutes passent avant qu'elle ne reprenne)

C'est elle. La rousse, cette affreuse rousse. Je n'aime pas le rouge. Je n'aime que le bleu. Le bleu de l'océan, le bleu du ciel, le bleu de ses yeux. Le bleu c'est la liberté, il n'y a pas de couleur plus magnifique que la sienne. J'ai aussi tué son père. Crhistian Baueur. Lui aussi voulait nuire à notre union sacrée. Alors j'ai accomplis mon devoir. Je l'ai frappé à la tête. La puissance de notre amour était telle qu'elle l'a tué en un coup bien porté. Elle a armé cette batte et l'a propulsé. Bam. Il était mort. Je n'ai aucun regret. Balduin aller m'en vouloir un moment bien sûre. Mais pas longtemps. Il se serait bien vite rendu compte que je suis plus importante que tout ça à ses yeux, qu'il ne peut vivre sans moi. Sans moi, son existence ne serait qu'errance. Sans moi les couchers de soleil seraient froids. La mer sans couleurs ni reflets, le soleil noir... la vie n'aurait simplement plus de sens. L'heure approchant, nous avons échangé une seconde fois, dans un centre commerciale. Il n'avait pas encore compris les sentiments qu'il portait pour moi. Le pauvre, les hommes ne sont pas doués avec les sentiments. Alors je lui ai filé un coup de main. Il a dut en être bouleversé. Il a commencé à agir bizarrement et voulait s'éloigner de moi. Il ne comprenait pas que sans moi il souffrirait, il se noierait dans l'air. Il ne pouvait pas me laisser. Alors je l'ai fait revenir. Je lui ai dit, pour son père. Je lui ai avoué que j'avais du le tuer pour nous. Comme prévu il en a souffert. Mais ça ne devait être que passager. J'aurais attendu qu'il revienne à moi, qu'il s'excuse de s'être emporté et alors nous aurions vécu heureux ensemble sans personnes pour nous en empêcher. J'aurais attendu le temps qu'il faut, s'il n'avait pas fait cette bêtise. Me dénoncer à la police. Je veux bien, qu'importe j'aurais était protéger par Allah. Mais dire que je le harcelais... c'était une accusation injustifiée. Je le protégeais et lui ne comprenait pas. J'avoue avoir était un instant submergée par la colère. Mais dans la minute qui suivait je le pardonnais. N'est-ce pas le rôle d'une épouse de pardonner les maladresses de son époux? Vous savez, ce n'était qu'une question de temps avant qu'il ne retire sa plainte. Mais comme toujours, des obstacles venaient se poser en travers de notre route pour notre bonheur ultime. La police. Encore une fois, je devais nous en protéger. Alors, j'ai décidais qu'il était temps pour nous de faire un long voyage en amoureux. Si nos corps étaient sans cesse refrénés, nos âmes immortelles elles pouvaient être libérées et s'aimer à jamais aux côtés d'Eloim. J'avais préparé un décor parfait pour un acte d'une beauté parfaite. En cette période de froid approchant, je nous avait loué un bungalow au bord de la mer Méditerrané. Le froid faisant fuir tout autre personnes, nous aurions été en paix. Endormit là dans les draps il était magnifique, un prince, un ange, un dieu. Le soleil couchant aux couleurs brûlantes dans cet air froid. L'instant où le monde vacille entre le jour et la nuit. Le moment où nos deux couleurs se mélangent : le blond du soleil pour ses cheveux et le bleu ténébreux de la nuit pour les miens. C'était parfait. J'avais soigneusement fermé le bungalow et bouché les interstices. Ouvert le gaz à fond. Vêtue de ma robe d'été blanche, je m'étais étendue à ses côtés dans le lit. Entre ses grands bras. Nous allions monter ensemble aux côtés d'Eloim et vivre notre amour éternelle à travers la mort. Quoi de mieux? Tout aurait été parfait! Mais à cause de votre stupidité! Mon Balduin devra m'attendre dans les froides ténèbres que je le rejoigne. Il est seul sans moi, il doit souffrir. Le pauvre.

(se redressant comme un diable sur ses deux pieds, les mains frappant une table en fer avec force, le visage tordu par la fureur qui explose dans sa voix hurlant)

TOUT EST DE VOTRE FAUTE!!! ALLEZ AU DIABLE INSPECTEUR! JE VOUS TUERAI!JE LE JURE SUR MON AMOUR JE VOUS ÉGORGERAI!

(elle continu de hurler ses promesses de vengeance alors que des policiers entrent et la font sortir hors de la salle d'interrogation. Reste un homme, assis seul à la table. Il rassemble les photos d'une jeune femme rousse retrouvée morte et du cadavre de Christian Baueur. Les range avec d'autres papiers dans un dossier. Parmi ses papiers, on aperçoit une photo prise du corps sans vie de Balduin allongé dans un lit, il à l'air de simplement dormir. Il ferme le dossier. Soupir et se passe une main lasse sur le visage. Enfin, il se lève et sort.)

Rideau

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