Londres, 1880.
Un voile de brume recouvre les rues pavées de Whitechapel. L’air sent la suie, le silence est épais, et le lampadaire le plus proche vacille comme une âme hésitante.
Dans une ruelle étroite, une lumière étrange déchire brièvement l’obscurité. Un portail. Un jeune homme et une créature surgissent, précipités hors du temps.
Harry Potter titube, son souffle court. À ses côtés, Dobby, tremblant, le regarde avec inquiétude.
> Où... sommes-nous ?
Le silence leur répond. Puis, un bruit. Une voix étouffée dans l’obscurité. Et enfin, la découverte. Au bout de la ruelle, une silhouette immobile.
Quelqu’un, ou quelque chose, les a précédés ici.
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Le corps gît dans l’ombre. Harry s’approche lentement. Dobby détourne le regard.
Un message est griffonné à la craie sur le mur : Il sait que vous êtes là.
Pas de trace de sa baguette. Pas de magie. Juste une inquiétude profonde, celle qu’on ressent dans les lieux où quelque chose d'ancien rôde encore.
Harry comprend qu’il est arrivé à un moment critique.
Quelqu’un agit ici dans l’ombre. Et il pourrait ne pas être le seul voyageur venu d’un autre monde.
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Dans les quartiers plus élégants de Londres, le détective Sherlock Holmes lit les rapports de la police. Des affaires irrésolues. Des crimes mystérieux. Des rumeurs de disparitions.
> Whitechapel recommence à parler, dit l’inspecteur Lestrade. Une série de morts énigmatiques. Trop nettes. Trop inhabituelles.
> Il n’y a pas de trop dans un meurtre, rétorque Holmes. Seulement ce qu’on ne comprend pas encore.
Il se tourne vers son compagnon, le Dr John Watson.
> Un nouveau joueur est en ville. Et il ne joue pas selon les règles ordinaires.
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Dans un bâtiment abandonné aux vitres brisées, Harry se cache. Il tente de comprendre ce Londres d’un autre temps, tout en recherchant sa baguette perdue. Dobby explore les rues en secret.
C’est là que Sherlock Holmes le trouve.
> Ce n’est pas l’époque à laquelle vous appartenez, dit calmement Holmes.
Harry le fixe, surpris.
> Comment le savez-vous ?
> Vos vêtements, votre vocabulaire, et cette créature qui vous accompagne. Vous êtes un détail impossible dans une énigme qui en contient déjà trop.
Harry hésite. Puis décide de dire la vérité, ou du moins une partie :
> Je m’appelle Harry. J’ai été projeté ici accidentellement. Et je crois qu’un autre être a traversé ce portail avant moi. Quelqu’un de dangereux.
Holmes ne montre aucune surprise.
> Justement ce que je pensais. Il est temps que nous joignions nos forces.
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L’enquête conjointe les mène dans des quartiers oubliés, là où les cartes s’arrêtent et où les rumeurs commencent.
Des noms gravés sur des pierres anciennes. Des symboles ésotériques autour des lieux des crimes. Harry les reconnaît : ce sont des marques magiques, anciennes, interdites.
Et un nom revient sans cesse : Mordreus.
Un ancien sorcier dont l’existence aurait dû rester une légende. Banni de Poudlard il y a plus d’un siècle pour avoir tenté de manipuler le temps et l’essence même de la mémoire humaine.
Holmes résume la situation avec calme.
> Chaque événement ici est une mise en scène. Ce Mordreus cherche quelque chose. Un rituel. Une stabilisation. Peut-être vous.
Harry hoche la tête. Il comprend maintenant. Mordreus a utilisé son portail pour revenir et ancrer sa présence dans cette époque. Il veut y régner, ou pire, ne jamais en partir.
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Dans un sanctuaire oublié sous une église en ruine, le groupe découvre un ancien cercle magique. En son centre, une baguette familière. Celle d’Harry.
Mais en s’approchant, une voix retentit. Grave, rauque. Le sorcier apparaît.
Mordreus.
Son apparence est floue, presque instable. Comme s’il n’avait jamais vraiment trouvé sa place ici. Il parle comme un prophète, agite ses bras comme un marionnettiste.
> Ce monde ne vous veut pas, Harry Potter. Mais moi, j’ai une place pour vous dans l’éternité.
Harry tente de récupérer sa baguette, mais Mordreus active le cercle. Une énergie oppressante emplit la pièce.
Alors, dans un élan de courage, Dobby bondit à travers la lumière. Il déclenche un vieux sort d’elfe, une magie presque oubliée. Il libère une puissance de bannissement que même Mordreus ne peut contenir.
Un flash. Un cri. Puis le silence.
Lorsque la lumière retombe, Mordreus a disparu.
Mais Dobby aussi.
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Le portail s’est refermé. Définitivement.
Holmes regarde Harry en silence. Le garçon a perdu sa magie, son compagnon, et sa voie de retour.
Watson pose une main sur son épaule.
> Nous avons tous été perdus un jour, dit-il. Mais peut-être n’es-tu pas sans avenir ici.
Harry accepte l’aide. Pendant quelques années, il reste à Londres. Il devient un enquêteur discret, l’ombre derrière la légende. Ensemble, ils résolvent des affaires étranges, croisent d'autres mystères presque magiques.
Mais un matin de 1891, après la chute présumée de Holmes à Reichenbach, Harry disparaît sans laisser de trace.
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On dit qu’il a trouvé un autre portail. Ou qu’il s’est effacé dans le passé comme une illusion.
Certains enfants jurent l’avoir vu, dans un parc, faisant apparaître une lumière au creux de sa paume.
Et parfois, par nuit de brume, si l’on tend l’oreille dans les ruelles de Whitechapel, on entend une voix discrète murmurer : Dobby est libre.
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Petite note :
Bon... petite confession... Je suis une moldue. Je n’ai jamais regardé Harry Potter. Pas un film. Pas un seul livre..
Et pourtant, me voilà à écrire des portails magiques et d'elfes courageux.
Comme quoi, l’imagination, ça fonctionne aussi sans licence officielle !
(Et puis entre nous, je connais au moins Dobby, faut pas pousser...)