Partie 34

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La brèche de lumière se referme lentement derrière nous. Curtis vacille, une main sur le genou, et se retient de rendre son déjeuner. Evelyne s’accroche à Nao, les lèvres pincées, le regard noir. Pas étonnant d’avoir le mal du voyage. La téléportation de Suwan n’est pas douce. Elle disloque, tire sur nos os, dissout nos propres corps pour les recomposer à la va-vite à l’arrivée. Même Ronan, droit comme un piquet, respire trop fort pour qu’on ne le remarque pas. Je me retiens d’esquisser un sourire.

Puis je lève les yeux.

Et mon souffle se brise.

Bétalène se déploie devant nous, fière, imposante. Illusion posée sur l’horizon. Une cité trop ancienne pour être réelle, trop nette pour être un mirage. A quelques kilomètres encore, je la distingue à travers la brume de chaleur : des dômes couleur sable, des façades claires qui accrochent la lumière, des colonnes élancées comme dans les gravures des livres d’histoire. C’est ancien, oui, mais quelque chose ne colle pas. Un angle trop net. Un éclat de verre. Un fil de métal.

A mesure que je regarde, la modernité apparaît comme un palimpseste sous l’Antique. Des lignes métalliques strient les dômes. Des faisceaux lumineux longent les colonnes, si fins qu’on pourrait les confondre avec des ombres. Des passerelles en verre relient les bâtiments, suspendues au-dessus de places pavées qui, elles, semblent dater d’un autre âge. Et, au centre, une tour blanche coiffée d’antennes fines, dressées vers le ciel comme des aiguilles d’or.

La chaleur ondule. L’air vibre. La ville respire.

C’est beau.

Étrangement beau.

Suwan observe nos visages et laisse échapper un sourire presque tendre.

  • Ne vous laissez pas tromper par la beauté de cet endroit, murmure-t-il. Elle cache en elle les êtres les plus laids et monstrueux que cette terre n’ait jamais accueilli.

Le Conseil. Bien sûr.

Suwan adresse un signe de tête à Nao. Le garçon lève simplement la main, un geste presque banal, mais l’air change aussitôt, se tend, s’épaissit. Comme s’il était devenu quelque chose de palpable, de sculptable. Une vibration discrète parcourt l’espace, un grondement silencieux que je ressens plus que je ne l’entends. Et alors, Suwan commence à changer.

Ce n’est pas une métamorphose brutale, mais quelque chose de plus intime, presque organique.

D’abord, les lignes de son visage se floutent. Comme si ma vision se troublait. Comme si les contours mêmes de sa personne hésitaient, glissaient. Puis le flou se resserre, se restructure. Ses pommettes s’affaissent légèrement. Sa mâchoire perd son angle, devient plus arrondie, plus douce. Sa bouche change de forme. A peine, mais suffisamment pour que je sache que ce sourire-là ne sera plus le sien. Ses yeux surtout… leur couleur se désature, leur intensité se voile, comme si tout ce qui faisait la présence de Suwan derrière son regard était recouvert d’un voile translucide. Je me surprends à retenir ma respiration.

Chaque détail se réagence avec une précision presque chirurgicale. C’est comme regarder un sculpteur retoucher une statue, mais la matière est vivante, chaude, respirante. Ses cheveux aussi changent. Passent d’un noir profond à une teinte plus claire, plus quelconque. Les boucles se lissent, perdent leur mouvement naturel. Ses sourcils se redessinent. Même sa posture se réadapte : son cou s’incline, son dos ne porte plus la même assurance. Son corps devient celui de quelqu’un d’autre. Je ne reconnais plus celui que j’ai suivi.

Ce n’est qu’à ce moment-là que je réalise ce que Suwan a fait. Ce qu’il a accompli. Le pouvoir de Nao n’est pas censé changer l’apparence d’une personne. Pas de cette manière. Les Illusionnistes modifient la perception de la réalité, forment des hallucinations, corrompent l’esprit. Je lance un coup d’œil au garçon. Il m’offre un petit sourire discret.

Suwan cache son amusement.

  • Depuis combien de temps ? je lui demande, en balayant les autres Bêtas du regard.
  • Les premiers vont bientôt avoir deux ans.

Ses mots me frappent. Deux ans. Combien de pensionnaires a-t-il transformé ainsi ? Comment a-t-il réussi à dépasser les limites du génome Bêta ? Les questions m’assaillent de tout côté. Suwan doit lire à ma mine décomposée tout ce qu’il se passe dans mon esprit.

  • Comment ? je murmure simplement.

Son visage se crispe.

  • J’aimerais m’en attribuer le mérite, mais je n’ai pas fait grand-chose. Quelqu’un m’a aidé à ouvrir les yeux sur ce qu’il manquait.

Je ne pose pas la question, mais je brûle de savoir qui pourrait bien détenir la clé de cette énigme.

  • J’ignore qui m’a envoyé cette aide, continue-t-il, mais j’ai reçu un échantillon de sang. Et en l’analysant, j’ai trouvé plusieurs anomalies. J’ai pu reproduire ces évolutions sur certains Bêtas, mais ce n’est pas efficace à cent pour cent.

J’observe les autres.

  • Cette mission… tu as choisi tes hybrides pour l’accomplir, n’est-ce pas ?

Il hoche la tête avec un sourire.

  • Curtis est le seul à ne pas bénéficier de cet avantage. Malgré tous mes efforts, son corps rejette systématiquement les modifications. Comme tu l’as vu, Nao est à moitié Illusionniste, à moitié Changeforme. Evelyne, mi Phoenix, mi Céleste. Et Ronan bouge des objets par la pensée, mais peut aussi se rendre invisible.

Malgré mon admiration pour ce qu’il a accompli, je ne peux refreiner le frisson de peur qui glisse le long de ma colonne. Combien de pensionnaires sont aussi puissants ? Jusqu’où ira-t-il dans sa guerre contre la Confrérie ?

  • Et toi ?

La question m’échappe. Je crois que c’est peut-être ça qui m’effraie le plus. Suwan est déjà suffisamment dangereux sans utiliser son pouvoir. Alors si lui aussi a réussi à… s’augmenter… je ne veux même pas y penser.

  • Rassure-toi, ricane-t-il. Je ne suis pas mégalo au point de vouloir tenter l’expérience sur moi. Ce qui compte, c’est la nouvelle génération. Nos jeunes, nos enfants, ils doivent pouvoir profiter d’un monde de liberté. Un monde où ils n’auront jamais à subir la corruption du Conseil.

J’aimerais voir les choses aussi simplement que lui. Un monde nouveau, sans la violence de la domination, sans la mort, sans la douleur. Mais cette douce utopie n’est qu’un mirage. Il n’y a qu’à voir la façon dont Suwan enseigne à ses pensionnaires. Tout est fait pour être le plus fort, le dernier debout, le vainqueur. Ce n’est pas de cette manière qu’il libèrera notre communauté de la violence et de la mort.

Nous avançons vers la cité. Et plus nous nous rapprochons, plus la peur se glisse dans mes os. Elle coule lentement, comme de l’eau gelée, vient se loger au creux de ma cage thoracique. Je la reconnais. La peur de perdre. D’arriver trop tard. La peur qu’on m’arrache à nouveau Samuel. Je ne suis pas héroïque. Je ne me sens pas de taille à affronter un empire. Je n’ai rien d’une guerrière. Juste cette rage, ce refus brûlant, feutré, de laisser encore quelque chose m’échapper.

Plus nous avançons, plus la cité semble irréelle. Une anomalie dans le paysage. Les murailles sont lisses, sans cicatrice du temps. Le blanc renvoie la lumière comme un doux miroir. Aucune fissure. Aucun lichen. L’Antique, mais neuf. L’ancien, mais vivant. Un paradoxe qui trouble l’œil.

Nous atteignons les murs. Immenses. Lisses. D’un blanc presque aveuglant. Le soleil se brise dessus en éclats tranchants. Suwan s’arrête à quelques mètres de la muraille, là où la route se perd dans la poussière. Il se tourne vers Evelyne. Elle comprend sans qu’il ait besoin de parler davantage.

  • Profil-bas, souffle-t-il. Tu connais l’emplacement. On ne déclenche rien avant mon signal.

Elle acquiesce. A peine un mouvement de tête. Sur son visage, quelque chose se ferme. Le feu n’est pas visible, pas encore. Mais il est là, juste sous la peau, tapi comme un animal qui attend pour bondir. Elle a cet air tendu, contenu, celui de quelqu’un qui attend qu’on la libère de ses chaînes pour déchainer une tempête.

Elle inspire lentement. Ses épaules se redressent.

Et ses ailes se déploient.

Une lueur dans son dos. Deux ailes translucides, dorées, incandescentes. Des plumes de flammes tenues dans une matière presque minérale, comme du verre fondu.

Un battement. Juste un souffle de chaleur, et elle quitte le sol. Son corps se détache sans effort, comme si la gravité ne la concernait plus. Elle flotte un instant dans la lumière blanche du soleil, silhouette dorée, irréelle. Puis elle s’élève, glisse vers la ville comme un mirage devenu vivant, se fondant dans l’air vibré de chaleur.

Suwan fait signe à Ronan, qui avance d’un pas. Il ne dit rien. Il n’a pas besoin de dire quoi que ce soit. Il a toujours eu ce calme étrange en lui, une discrétion qui n’est pas timidité, mais une manière de se plier au monde sans jamais lui appartenir.

Il ferme les yeux.

Une seconde. Deux. L’air se rétracte autour de lui, comme si la lumière hésitait à rester ce qu’elle est. Je sens la peau de mes bras se hérisser. L’ombre qu’il projette au sol cesse d’être nette. Les contours de son corps s’effilochent. On dirait que le monde cesse de reconnaître qu’il existe. Comme si la réalité, d’un coup, décidait de ne plus le compter dans ses paramètres. Sa silhouette se délite, comme une tâche d’encre qui se dissout dans l’eau. Nao et Curtis subissent le même sort. La lumière glisse sur eux, et leur image se détache du monde.

Je sens la fierté monter. Pas la mienne, la leur. Et pourtant, ma salive me brûle la gorge. Parce que ces pouvoirs ne ressemblent plus à une bénédiction, mais à une arme. Une fracture. Une altération du vivant.

Je ne devrais pas admirer ça. Je devrais avoir peur. Peur de ce que Suwan a fait. Peur de ce que nous sommes en train de devenir. Peur de ce que je pourrais devenir, moi aussi, si je continue à avancer derrière-lui.

Mais je suis fascinée. Vraiment fascinée.

Suwan se tourne vers moi. Son nouveau visage n’a rien d’impressionnant. Il est banal. Oubliable. Mais son regard, même voilé, a gardé sa force.

  • On y va.

La porte de la ville s’ouvre. Nous entrons.

Les pavés sous mes pieds sont polis par les siècles, presque trop doux. Du sable ocre s’y dépose en poussière fine, et chaque pas laisse une trace qui disparait aussitôt, comme si Bétalène refusait de garder la mémoire de ceux qui la traversent. L’air est lourd. Dense. Presque habité. Il a cette odeur de pierre chaude, de fruits gorgés de soleil, et des fleurs séchées accrochées aux balcons. Les rues sont larges. Pas comme celles des villes humaines, saturées, écrasées par leurs propres angles. Ici, tout semble avoir été conçu pour respirer. Pour durer. Pour se montrer.

Suwan marche devant moi sans un mot. J’ai l’impression qu’il se fond dans le décor. Que son pas est trop sûr, trop fluide, comme s’il avait déjà vécu ici. Comme s’il portait des souvenirs que moi, je ne pourrais jamais connaitre.

Je me demande si Samuel a vu ces rues. Si on l’a trainé ici, menotté. Si ses yeux, même épuisés, même perdus, ont accroché cette lumière. Cette pensée me transperce comme une lame aiguisée.

Nous tournons à l’angle d’une place. Des fontaines basses en pierre claire diffusent une brume d’eau fraîche, presque invisible. Elle se pose sur ma peau comme un souffle léger. Les murs renvoient des reflets pâles, des éclats dorés, des ombres étirées. Tout est beau. Je sens mes doigts se crisper malgré moi. Je n’ai pas le droit de me laisser toucher. Je ne suis pas ici pour admirer.

Un dernier tournant. L’avenue devient plus large, presque cérémonielle. Et l’accueil se dresse au bout. Un bâtiment blanc, trop blanc, lisse comme une surface qu’on aurait désirée parfaite. Pas de sculptures. Pas de dorures. Juste une façade immense, presque silencieuse. Sur le fronton, aucune inscription. A Bétalène, on ne dit pas son nom. On est censé déjà le connaitre.

Une secrétaire nous accueille à l’entrée. Ses gestes sont précis. Polis. Maitrisés. Un sourire professionnel qui ne touche jamais les yeux. Le hall sent le désinfectant. Une odeur transparente, presque clinique, comme si tout était lavé trop souvent. Il n’y a pas un éclat de voix. Seulement le froissement des dossiers que l’on feuillette et le bruit des claviers d’ordinateur.

Suwan se tient à mes côtés. Un peu trop droit.

  • Vous avez rendez-vous ?

Il respire comme si chaque mot devait être choisi. Pas trop. Pas trop peu.

  • Je viens évaluer les capacités de ma fille.

Il marque une petite pause.

  • Alexia Lenoir.

Mon nom tombe comme une pièce sur le carrelage. Net. Faux. Tout en moi se resserre. Ma gorge est sèche, acide. J’ai l’impression que quelqu’un a cousu mes épaules à mes côtes. J’ai envie de lui dire non. De lui dire qu’il n’a pas le droit de prononcer mon nom comme ça.

Mais je hoche simplement la tête, le regard fixé quelque part derrière le comptoir. Ne rien montrer. Rien. Pas maintenant. Pas ici.

La secrétaire consulte son écran avant de reporter son attention sur nous.

  • L’évaluation est prévue demain dans la matinée. Je vous attribue une suite pour la nuit. Vous aurez toutes les instructions dans le dossier numérique.

Elle tend deux badges. Un gris terne, lisse, froid. Mes doigts serrent le bout de plastique tellement fort que les bords marquent la paume. Suwan s’écarte juste un peu, m’invite à passer devant. Ses gestes sont neutres. Tout est neutre. Comme si rien n’était déplacé dans ce qu’il vient d’affirmer.

  • L’ascenseur B vous mènera à l’aile des résidences, ajoute-t-elle. Suite quatorze. Passez une bonne fin de journée monsieur Lenoir.

La mention de ce nom résonne dans ma tête comme un coup de marteau. Vide. Creux. Comme si tout ce qui m’entoure refusait de s’ancrer dans la réalité. Je dois feindre, jouer le rôle que Suwan m’impose. Mais le poids de son audace m’étrangle déjà.

Dans l’ascenseur, nous nous retrouvons seuls. Les lumières blafardes au plafond projettent des ombres nettes sur nos visages. Je sens mon cœur battre dans mes tempes. Mes doigts se crispent sur le tissus de mon haut. Je pourrais hurler, m’effondrer, lui balancer tout ce qui bouillonne en moi… mais je me retiens. Je ne peux pas craquer. Nous sommes là pour Samuel.

  • Tu n’avais pas le droit, je dis. Simple. Sans détour.

Suwan me regarde, calme, implacable. Ses yeux ne cillent pas, mais je sens le feu qu’il contient.

  • La place était vacante. Tu ne devrais pas accorder autant d’importance à cet homme que tu n’as jamais connu.

Je serre les dents, la colère me brûle les mains, la poitrine, me monte à la gorge. Une chaleur sourde me traverse tout le corps. J’ai envie de lever le poing, de mordre, de hurler. Mais je reste silencieuse.

La suite qu’on nous a attribué est vaste, immaculée. Deux grandes pièces reliées. Les meubles, immenses mais élégants, sont disposés avec un soin presque cruel. Chaque coussin, chaque rideau rappelle que ce luxe n’est pas pour tous. La lumière des baies vitrées frappe le sol avec intensité.

Et pourtant, malgré la beauté, un goût amer me serre la gorge. Suwan se déplace dans la suite avec l’aisance de quelqu’un qui appartient à cet endroit, comme si chaque geste et chaque regard lui étaient dus. Il ouvre la vitre et m’invite à le rejoindre sur le balcon.

  • On fait quoi, précisément ?
  • Je ne veux pas d’une extraction simple, murmure-t-il. Je veux qu’on fasse plus que partir avec Samuel dans la nuit.

Sa phrase tombe comme un pavé. J’entends l’écho des conséquences possibles, le frisson d’une démonstration publique qu’il évoque à demi-mot.

  • Tu veux un spectacle, je comprends, la mâchoire serrée.

Il incline la tête, comme pour peser mes mots.

  • Oui. Je veux qu’ils sachent qu’on est capable d’atteindre leurs murs, de briser leurs certitudes. Je veux qu’ils voient que je n’ai pas seulement des mots, mais des hommes et des femmes qui me suivent. Je veux que le Conseil comprenne que leur impunité est terminée.
  • Tu veux qu’on attende son jugement… tu vas lui faire prendre un risque inconsidéré. A Samuel… et à nous tous.

Suwan plisse les yeux. Il n’a pas l’air étonné, il a dû peser le risque mille fois déjà.

  • Je sais, réplique-t-il doucement. Je sais ce que cela implique. Mais ce n’est pas seulement symbolique, Alexia. C’est stratégique. Si nous nous contentons d’extraire un gamin dans la nuit, on gagne Samuel. Et puis quoi ? Ils vont croire que c’était un coup isolé. Ils ne comprendront pas la portée. Nous frapperons, ils recolleront leurs morceaux, et le cycle recommencera. Si, au contraire, on les force à réagir publiquement, on déplace la donne. On prend l’initiative. On montre qu’on peut frapper au cœur même de leur théâtre.
  • Dans ce cas, nous n’avons pas le luxe de faire la moindre erreur, je murmure en détournant le regard.

Suwan m’oblige à lui faire face.

  • Je te promets que tu ne perdras pas Samuel, m’assure-t-il en fixant ses yeux aux miens.

Je veux le croire. Me raccrocher à lui, à cette promesse. A cet infime espoir de retrouver Samuel vivant. Mais, comme si le sort nous avait entendu, la porte de la suite s’ouvre brutalement. Curtis, Ronan et Nao déboulent comme s’ils venaient d’échapper à l’apocalypse.

  • Quelqu’un va sonner l’alarme, lâche l’Oracle sans transition, la voix râpeuse comme si chaque mot le coupait. On doit bouger. Maintenant.

Tout bascule. Je sens la pièce se resserrer autour de nous. La lumière, l’air, les murs.

Ronan referme la porte derrière eux. Pas un bruit, pas un échos. Suwan ne parle pas. Il réfléchit. Vite. Trop vite pour que je suive. J’ai l’impression d’entendre mon cœur battre jusque dans le bout de mes doigts, dans ma gorge, dans mes tempes.

Samuel.

Suwan relève enfin la tête.

  • On s’adapte.

Aucune panique. Aucun tremblement. Seulement cette détermination froide et immuable qu’il porte comme une seconde peau.

La ville, silencieuse derrière la fenêtre, semble retenir son souffle avec nous.

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