Chapitre 3

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La journée du dimanche se passa assez rapidement à traiter les affaires de routine, les habituelles plaintes liées à la petite délinquance, vols à la roulotte, incivilités diverses, soirées trop arrosées. Je repensais un peu à notre affaire mais sans véritable concentration. De toute façon, il nous faudrait maintenant attendre que le Parquet décide d’ouvrir une enquête. À 18h, je rentrais chez moi bien décidé à me mettre au lit de bonne heure et récupérer un peu. J’avais à peine eu le temps de me changer et de sortir une bière du frigo quand mon portable se mit à jouer l’air de la brigade. C’était Patricia qui m’appelait pour me donner des nouvelles des recherches de son copain informaticien.

— On a réussi à identifier le contact de Natacha. Je ne peux pas t’expliquer comment, mais c’est solide.

— Tu veux en parler ce soir ?

—Ça peut attendre demain, mais j’ai pensé que tu aimerais être au courant.

Une demi-heure plus tard, je me retrouvais dans l’appartement de Patricia. Elle portait une longue robe de style oriental, ses cheveux remontés sur la tête, fixés par une longue baguette de bois. Une odeur caractéristique flottait dans l’air.

— C’est ton copain informaticien qui fume ça ?

— Écoute plutôt ce qu’il a trouvé.

Pat commence à m’expliquer comment, depuis l’adresse mail, il a pu remonter jusqu’à des serveurs identifiés par Interpol comme ceux d’un réseau de prostitution de haut niveau, couvrant toute l’Europe. Des filles triées sur le volet offrant des prestations spéciales à des clients fortunés.

Natacha ne travaillait pas en solo, j’avais raison là-dessus, mais je ne voyais pas de lien avec sa visite chez Cécile et la soirée de vendredi. Que venait faire une call-girl de luxe dans une partouze de notables de province ? De toute façon, ce volet de l’affaire nous dépassait complètement.

Patricia était d’accord avec moi sur ce point mais s’accrochait néanmoins à l’idée de ferrer du gros poisson. Je me demandais si son excitation n’était pas au moins en partie due au fait qu’elle avait partagé des joints avec son pote avant de m’appeler. Le point positif, c’était que le procureur ne pourrait sûrement pas classer l’affaire avec de tels développements.

Malgré les sous-entendus et les regards appuyés de Pat, je décidais de rentrer me coucher seul, lui donnant rendez-vous pour le lendemain matin. J’avais dans l’idée de retourner cuisiner un peu la belle Cécile, qui me semblait jouer un drôle de jeu. Mais auparavant, il nous fallait attendre le feu vert de la hiérarchie, et donc, le retour de notre commissaire.

Le lundi matin à 8h, toute l’équipe était réunie chez Mercier pour le point du matin sur les dossiers en cours. Je ne rentrai pas dans tous les détails mais je sentis un frémissement de curiosité quand je résumai l’affaire et nos premières découvertes.

Le capitaine nous donna son accord pour retourner à la villa, en nous demandant toutefois d’attendre son retour de chez le Commissaire. J’en profitais pour passer un coup de fil au ministère des Finances, confirmant mon rendez-vous du lendemain.

Une demi-heure plus tard, Pat et moi étions à nouveau chez Mercier.

— Le parquet nous suit, mais on y va sur des œufs, cette affaire sent vraiment mauvais et personne ne veut de vague. Pas question de jouer les cow-boys avec ces gens-là. Vous me comprenez ?

Je regardais Pat et nous fîmes signe que nous avions bien compris le message.

— Officiellement, vous enquêtez sur les circonstances de la mort de Sylvie Perez. Rien de plus. De toute façon, je ne serais pas surpris de voir l’affaire récupérée par Paris avant longtemps. Tenez-moi au courant et pas de conneries.

Je proposais à Patricia de prendre un café au coin de la rue pour prendre un peu l’air et discuter tranquillement de tout ça.

— Mercier est un type correct, tant qu’on ne déconne pas, il nous couvrira. Il n’a pas plus que nous envie de voir débarquer les cadors du Quai sur ses terres.

Après nous être assurés de la présence des propriétaires, nous prenons la direction de la propriété macabre.

Compte-tenu de l’épisode du samedi matin, je proposais à Patricia de s’occuper de Cécile, me réservant son mari, à qui je comptais demander de me faire visiter les lieux de fond en comble. Mon but était de reconstituer aussi fidèlement que possible la chronologie de la soirée jusqu’à mon arrivée, Pat devant quant à elle, découvrir les liens existants entre Sylvie et Cécile.

À notre arrivée, c’est toujours la même petite bonne qui nous accueille. Elle est toujours vêtue de la même tenue minimaliste, mais il me semble percevoir une lueur dans ses yeux qui me laisse penser que je ne la laisse pas indifférente. Son chemisier blanc est ouvert, au-delà du convenable et ses talons sont bien trop hauts pour une tenue de travail. Sa patronne est encore dans sa salle d’exercice et elle se charge d’y conduire Patricia, après m’avoir accompagné jusqu’au bureau de Monsieur.

Comme convenu, je reviens sur la journée du vendredi et la nuit fatale. Je n’obtiens pas grand-chose sur l’après-midi car Lafaye m'explique qu'il était absent pour raisons professionnelles ce jour-là. J’en profite pour lui demander de me parler de ses activités. Il me parle d’affaires immobilières et financières, sans beaucoup de précisions, ce qui ne m’apprend rien de nouveau, mais j’en profite pour lui glisser un mot à propos de mes investigations à Bercy et je sens que je touche un point sensible.

Je décide d’insister un peu en lui expliquant que nous avons identifié à peu près tous ses amis et que l’affaire pourrait faire du bruit si la presse avait vent de l’affaire.

Je l’interroge à propos de Sylvie Perez et des relations de celle-ci avec son épouse. Il me confirme ne jamais avoir rencontré Sylvie Perez avant le vendredi soir, et qu’elle n’était pas encore arrivée à son retour à la villa, vers 19h30, mais il reconnait que c’est Cécile qui l’a mis en relation avec elle.

C’est donc bien autour de Cécile Lafaye qu’il faut chercher.

Je demande à retourner au sous-sol, afin de revoir les lieux dans un contexte plus calme. Lafaye presse un bouton sur son bureau et la petite bonne entre presque aussitôt.

— Mado, accompagnez ce Monsieur, et montrez-lui tout ce qui peut l’intéresser.

Je comprends que l’entretien est terminé et que je n’en tirerai plus rien pour le moment.

Je suis la jeune femme dans plusieurs corridors, ses fesses rondes haut perchées sur ses talons se balancent devant moi, effet un peu forcé. Puis nous descendons vers le sous-sol. Je me souviens de l’escalier de pierre assez étroit qui mène aux salles voutées.

Mado allume les lumières au fur et à mesure. Ce ne sont plus les éclairages tamisés de la nuit, mais des lampes blanches et dures. L’ambiance n’a plus rien de glamour malgré les canapés rouges et les statues grandeur nature, dont je peux apprécier les attributs sexuels bien marqués.

Le bar a été rangé. Sans les lumières et sans musique, l’endroit est sinistre. Je retrouve l’accès vers la petite cave où j’ai découvert Sylvie Perez. La pièce doit faire une quinzaine de mètres carrés. La lumière du jour ne pénètre pas et l’éclairage électrique est plus faible qu’ailleurs. Je retrouve la grande croix sur le mur. Je prends le temps de détailler l’installation, des bracelets de cuir sont fixés à l’extrémité de chaque bras. Divers accessoires, martinets, cravaches et autres que je n’identifie pas sont accrochés au mur.

De l’autre côté de la pièce se trouve un curieux meuble, me rappelant un peu un agrès de gymnastique. Mado est sur mes talons. Je lui demande si elle sait à quoi sert cet instrument. En guise de réponse, elle va s’allonger sur la poutre de bois, bras et jambes écartés de chaque côté, me révélant ainsi ses fesses nues.

— Vous pouvez me fesser si vous voulez ou bien me baiser.

La petite reste immobile, soumise, le cul offert. Je me doute que l’exercice lui est familier.

— Tu peux te relever, j’ai compris.

— Je ne vous plais pas ?

— Ce n’est pas le bon moment, ni le bon endroit. Ça fait longtemps que tu travailles ici ?

— A peu près six mois.

— Il y a souvent des soirées comme celles de vendredi dernier ?

— Je ne sais pas, une ou deux fois par mois, peut-être.

— Tu es toujours là ?

— Oui, en général j’accueille les cli… je veux dire les visiteurs, je prends les vêtements, je sers les boissons.

— Et c’est tout ?

— Ensuite, ça dépend des soirées, parfois je participe aussi. Monsieur me demande de descendre.

— Et alors ?

— Je dois faire tout ce qu’on me demande, sans jamais refuser ni me plaindre.

— Et ça te plait comme travail ?

— Parfois oui, d’autres fois c’est un peu dur, mais c’est bien payé, et Madame est gentille avec moi.

— Quel âge as-tu ?

— 18 ans, Monsieur.

Je remarque son hésitation, et me promets de vérifier cela prochainement.

— Tu connaissais Natacha ?

— La femme qui est venue vendredi ?

— Oui. Tu l’avais déjà vue auparavant ?

— Il lui arrivait de venir voir Madame, mais les autres fois, elle ne revenait pas le soir.

— Sais-tu pourquoi elle venait voir Cécile Lafaye ?

Mado baisse les yeux, et bredouille.

— Je crois qu’elles faisaient des choses ensemble. Une fois comme je portais le thé, Madame avait remonté sa robe et Natacha était accroupie devant elle. C’était au début, je ne savais pas encore très bien. J’ai posé le plateau et je suis partie très vite. Ensuite Madame m’a appelée pour m’expliquer et elle m’a appris comment faire la même chose.

Je résume ce que j’ai appris. Cécile et Sylvie Perez, alias Natacha, se connaissent depuis assez longtemps, elles sont amantes mais à l’insu de Jacques Lafaye. Cécile ne manque pas d’amants et n’a pas de raison de se payer les services d’une call-girl.

L’origine de leur relation est donc ailleurs. À creuser.

Et pourquoi ce vendredi, Natacha est-elle revenue spécialement pour participer à cette soirée incognito ? Je crois qu’il est temps de voir ce que Pat a pu trouver de son côté.

Je demande à Mado de me conduire chez Cécile. En arrivant devant la salle de sport, j’entends des bruits caractéristiques par la porte entr’ouverte. Mado ouvre la porte sans frapper. Je découvre ma collègue sur un appareil de musculation. Son jean et sa culotte sur le sol, son tee-shirt remonté, un sein débordant de son soutien-gorge, elle a les cuisses largement écartées. Cécile lui fait face, elle est totalement nue, sa main droite profondément enfoncée dans le sexe de Patricia qu’elle pilonne avec énergie.

Je prends Mado par le bras et nous ressortons de la pièce en tirant la porte. Je m’adosse au mur, jambes légèrement écartées. Mado ouvre mon pantalon et dégage mon sexe tendu.





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