X - Aux armes !

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La nouvelle venait d'arriver aux oreilles de Syl : pendant son absence, on avait tenté d'assassiner Arathor.

Cependant, l'ennemi avait échoué. Il s'était fait prendre juste avant d'entrer dans la chambre, inopinément arrêté par un garde et avait été fait prisonnier dans les geôles. Par chance, Syl avait pris les dispositions adéquates afin d'augmenter la protection de son seigneur.

Il avait bien réfléchi. Même s’il avait de grandes ambitions, il ne souhaitait pas la mort de son seigneur. Arathor était le protecteur de la cité et de ses habitants. Syl se devait donc de le protéger et de prévenir ce genre d'attaque. Mais surtout, il n’allait pas se laisser manipuler par ces voleurs. Il n’avait confiance en personne et encore moins en eux.

Il connaissait depuis quelque temps déjà l’emplacement précis de leur refuge, mais il l'avait caché à Arathor jusque-là.

Arathor ne voyait en eux qu'une bande de malfrats peu organisés et vivant uniquement pour le narguer. La réalité était tout autre, et son agression de la nuit dernière le prouvait.

Syl n'avait jamais évoqué ses craintes devant son seigneur, car il savait qu'il aurait perdu son poste pour avoir laissé se former un tel groupe. En revanche, il avait pris les devants en envoyant des espions : ceux-ci avaient découvert l'existence de Coeuramer qui, caché au beau milieu des montagnes, abritait les brigands les plus dangereux du royaume.

Peu de ses hommes avaient réussi à s’y infiltrer, les voleurs étant extrêmement méfiants par nature. Ils assassinaient ainsi froidement leurs membres considérés comme étant à risque. Pour Syl, c'étaient de simples barbares, mais gouvernés par quelques têtes pensantes qu'il lui fallait éliminer.

C'est alors que l'on frappa lourdement à la porte de son bureau. Elle s’ouvrit expressément sans même qu’on attende sa réponse. Arathor entra, l’air visiblement furieux.

— Vous restez là, assis à ne rien faire, pendant que votre seigneur se fait attaquer ? Peste soit sur vous !

— Dois-je rappeler à mon seigneur que si le pire a été évité, c'est grâce à mes informations et à la garde doublée par mes soins, il y a de cela quelques jours ?

— Soit ! Mais cela ne vous permet pas de vous tourner les pouces ainsi !

Syl prit une feuille sur son bureau et la lui tendit.

— Qu'est-ce donc ?

— Lisez vous-même.

— Je n'ai pas le temps de subir vos fantaisies. Que signifie tout ce charabia ?

— Il indique l'endroit exact où se trouve le repaire de ces voleurs. Et le paragraphe du dessous me donne le commandement de l’armée pour aller les déloger.

— Pourquoi avoir besoin de l’armée entière ? Un petit régiment devrait suffire, ce ne sont que des voleurs après tout !

Syl s’adossa à son siège mais ne montra pas sa lassitude. Il expliqua calmement :

— Vous avez été victime d’un attentat. Ces voleurs sont bien organisés, bien plus qu’une simple guilde : ils possèdent leur propre armée. Nul doute que l’un de nos charmants voisins est derrière tout ça, cherchant à prendre le contrôle de Talyon insidieusement.

— Vous pensez que…

Soudain, tout devint clair dans la tête d’Arathor. Sa mine se fit grave.

— Les traîtres ! Il faut que j’en parle au conseil des Trois Lunes…

— Ça ne suffira pas et vous le savez. Le temps qu’ils prennent la décision et qu’ils interviennent, il sera déjà trop tard… Et vous ne serez peut-être plus en vie !

Il lui tendit une plume.

— Il vous suffit de signer ici, dit-il d’un air convaincant.

Arathor lui arracha le papier des mains et le lut avec attention.

— Une armée de voleurs, hein ? Je n'en ai jamais été informé !

— Je viens d'en être averti.

Le seigneur serra les dents et regarda son général avec rage.

— Vous ne perdez rien pour attendre !

Il lui arracha le stylo des mains et signa.

— Occupez-vous de ces cloportes, et ensuite nous nous occuperons de vous personnellement !

— Vos désirs sont des ordres, mon seigneur.

Ce dernier sortit aussi vite qu’il était entré, claquant la porte derrière lui. Syl s'enfonça confortablement dans son fauteuil, la feuille entre les mains. Il ferma les yeux et souffla lentement. Il appuya sur une sonnette et l’un de ses hommes apparut.

— Oui, Général ?

— Comment va le prisonnier ?

— Mal. Le bourreau s'occupe de lui. Peut-être qu’il crachera ce qu’il sait !

— J’en doute, mais nous verrons bien. Et que devient l’artisan ?

— Il ne parle toujours pas, mais il est en pleine forme.

— Arathor n’est toujours pas au courant ?

— Bien sûr que non, Général. Comme prévu, nous l’avons enfermé dans les geôles secondaires et avons fait croire qu’elles étaient en réparation.

Syl se leva de sa chaise sans perdre son interlocuteur du regard.

— Amenez-le-moi !

Le garde eut l’air perplexe. Il bredouilla :

— Ici ?

— À votre avis ? Faites en sorte de ne pas attirer l’attention sur vous, c’est tout.

Le garde s’inclina et partit sans dire un mot.

La terre se mit à trembler et la fine couche de poussière enveloppant les ruelles se souleva d’un bond, puis d’un second… Les douze clochers de Talyon retentirent un à un à travers la ville. C’était le signe de ralliement d’un régiment. Quand tous se mettaient à sonner à l’unisson, c'était qu'une guerre se préparait. Et cette fois, Arathor avait signé l'arrêt de mort des voleurs.

Le document signé de la main du seigneur permettait à Syl de diriger les troupes de Talyon sur le champ de bataille, ainsi que leur assigner ses ordres à la place du roi.

Syl aimait cette puissance. Il l’avait déjà ressentie auparavant lors de la guerre qu'ils avaient menée contre les Sekzs, leurs voisins du sud : des hommes-lézards qui tenaient plus de la bête que de l’homme. Cette fois encore, il sentait le pouvoir grandir en lui. Et ce jouet qu'il venait de gagner, il était prêt à tout pour ne pas le perdre.

Le bruit des pas sur les pavés et le cliquetis des armes résonnaient dans les ruelles. Les habitants fermèrent tous leurs portes à double tour et les volets claquèrent. Les enfants trop curieux étaient traînés à l’abri par leurs parents, les empêchant ainsi de se faire piétiner.

En à peine une demi-heure, l’ensemble de la cité fut sur le pied de guerre. Tous les régiments s’étaient rassemblés à la sortie de la ville. En ordre militaire, ils attendaient dans un silence relatif.

À dos de cheval, Syl inspecta l’ensemble de ses troupes puis vint s’installer à leur tête.

D’un simple geste, il ordonna à des milliers d’hommes de le suivre. Les portes de la ville claquèrent et le son des cloches gronda à nouveau, ultime cri de guerre de Talyon.

Les troupes marchèrent en direction du Pic des Amants. Elles longèrent ainsi les montagnes pendant près de deux jours en ne s'arrêtant que quelques heures pour dormir.

En chemin, Syl repensait à cette femme aveugle qui l'avait enlevé. Il espérait la rencontrer de nouveau et pouvoir lui trancher la tête comme elle le méritait.

Il se doutait bien que les voleurs allaient être informés de l'envoi de l'armée jusqu’à leur repaire et qu'ils ne tarderaient pas à prendre la fuite. C'est pourquoi il avait placé quelques hommes à la sortie de Coeuramer et avait contacté ses espions infiltrés afin qu'ils suivent les fuyards. Ainsi, ils pourraient sans trop de peine les débusquer et les éliminer un par un.

— Commandant !

Le garde qui venait de l'extirper de ses pensées était essoufflé. Il prit un temps pour récupérer, ce qui énerva Syl.

— Eh bien ! Qu’y a-t-il ?

— J'ai des nouvelles du Pic, Commandant !

Ce dernier haussa un sourcil.

— Il semble que les voleurs n'aient toujours pas été avertis de notre présence. Personne n'a encore évacué les lieux !

Syl pesta :

— Et vous me dérangez pour ça ?

— C'est que… il se passe quelque chose d’étrange, Commandant.

— Quoi donc ?

— La montagne tremble !

Syl regarda son interlocuteur d'un air sceptique. Ce dernier, percevant la réticence de Syl, continua :

— Je vous assure. Depuis peu, la montagne tremble, et le sol aussi. Quelque chose de louche se trame...

— Ce n'est que votre imagination, soldat ! Aucune montagne ne peut trembler. Vous serez arrêté dès demain pour avoir bu pendant votre mission !

— Mais, Général...

— Allons, n'aggravez pas votre cas ! ajouta Syl d’un air las.

Le soldat baissa la tête en signe de respect.

— Selon vos ordres !

Puis il repartit.

Syl resta pensif quelques instants. Il n'avait pas besoin d'indiscipline dans ses rangs, surtout lors d’une mission aussi critique. Mais il savait plus que quiconque ce dont étaient capables les voleurs. Pour plus de sûreté, il demanda à ses troupes d'accélérer le pas. Si jamais cet homme disait vrai, il devait se préparer au pire.

L'armée atteignit enfin le Pic des Amants. Syl leva le bras, ordonnant à ses troupes de s’arrêter. Des gémissements de fatigue et d’épuisement sortirent des rangs. Il se retourna et observa l'ensemble des forces de Talyon à bout de souffle. Pitoyable.

Ils semblaient tous exténués, comme si une importante bataille avait déjà eu lieu. Si ses troupes commençaient déjà à brailler pour si peu, elles ne risquaient pas d’être efficaces au combat. Il se devait de remettre de l'ordre. Il s'adressa à ses hommes :

— Soldats ! Nous sommes à présent ici pour exterminer ceux qui, durant des années, vous ont pillés et escroqués. Ils ont assassiné vos enfants, corrompu vos frères, violé vos femmes !

Il les balaya tous du regard.

— Ces cloportes ont même tenté d'assassiner notre propre souverain, se moquant ainsi ouvertement de notre puissance et du travail acharné que vous avez produit toutes ces années. Ils pullulent dans notre cité et la détruisent de l'intérieur.

Il brandit son épée qui étincela sous la lumière grimpante du soleil.

— Je sais que vous êtes fatigués, mais vous ne ferez qu'une bouchée de ces vauriens ! Ils ne possèdent que la ruse et ne sont efficaces qu’en attaquant de dos. En face de vos épées et de vos boucliers, ils ne résisteront pas à vos assauts effrénés !

Il cria à pleins poumons :

— Soldats ! Votre heure de gloire est à vos pieds. Tuez-les tous et vous pourrez rentrer chez vous le cœur rempli de vos exploits. Et là, vous pourrez enfin vous reposer, dormir sur vos deux oreilles, sans la peur d'être dépouillés ou assassinés durant la nuit !

L'ensemble des troupes poussa un cri féroce qui résonna dans toute la vallée. Il les avait finalement requinqués, ils étaient fin prêts à suivre ses ordres sans sourciller. Il scinda le groupe en deux : six régiments garderaient le camp, tandis que les six autres entreraient dans le labyrinthe. Il lança l’ordre que tous attendaient :

— À l'assaut !

Une déferlante d'hommes s'abattit au-delà du Pic des Amants, s'engouffrant dans un vacarme assourdissant au sein du Dédale des Trépassés.

Ce dédale était un labyrinthe naturel fait de roches dures et imposantes. D'après ses renseignements, Syl savait que le repaire était situé au début du labyrinthe. Il ne fallait surtout pas continuer si l'herbe du chemin laissait place à de la terre noire et les roches lisses, à des pierres éclatées et acérées comme des rasoirs. C'est là que se trouvait l’entrée du cœur du labyrinthe, un lieu parsemé de phénomènes étranges dont nul n’était jamais ressorti et où même les voleurs ne s’aventuraient jamais.

Les passages n'étaient pas si étroits que cela mais pour la plupart d’entre eux, les hommes des douze régiments de Talyon étaient bien trop nombreux. Du haut du Pic des Amants, on pouvait apercevoir une marée humaine s'engouffrer dans le dédale, fourmillant partout pour trouver l'entrée de Coeuramer. A ce stade, le plan de Syl était très simple : ses soldats étaient très nombreux, si bien que l'un d'entre eux ne tarderait pas à trouver une petite clairière ou un coin isolé. Et grâce à la chaîne humaine qu'ils formaient, les nouvelles arriveraient vite à ses oreilles.

Après de longues heures de recherches infructueuses, ponctuées de retours en arrière à cause de culs-de-sac ou de chemins noircis, Syl commença à s’impatienter. Dans cette foule compacte, il lui était difficile de se déplacer.

Alors qu’il pestait contre lui-même pour n’avoir pu prévoir ce contretemps, une énorme secousse ébranla les soldats. Comme son éclaireur l'en avait averti, les montagnes se mirent à trembler à nouveau dans un bruit assourdissant. Il cherchait à comprendre ce que signifiait ce phénomène lorsque l’un des hommes s’écria, terrorisé :

— Sortez tous ! Sortez du labyrinthe, vite ! Ils essayent de nous ensevelir !

Ces paroles engendrèrent un mouvement de foule : ce fut la débâcle générale et les soldats commencèrent à se bousculer, sans savoir où se trouvait la sortie.

Syl avait beau crier, leur intimant l’ordre de rester sur place sous peine d’être fouetté, nul ne l’écouta.

Après quelques instants, les hommes qui étaient restés à l’arrière pour protéger leurs flancs et les chevaux, virent sortir leurs camarades plus vite qu’ils n’étaient entrés. Certains les dépassèrent et continuèrent à courir en direction de Talyon sans s’arrêter, mais la plupart s’arrêta autour du camp. Ceux qui n’étaient pas essoufflés encourageaient leurs compagnons d’armes au loin en criant :

— Vite ! Dépêchez-vous !

— Ramenez vite vos fesses, bon sang !

Leurs cris alertèrent rapidement le reste des hommes coincés dans le labyrinthe. Petit à petit, une bonne partie des troupes en sortit, traumatisée par les événements.

Syl fut l’un des derniers à émerger, grognant contre l’ensemble de ses troupes. Il s’en approcha et dévisagea les soldats d’un air enragé.

Mis à part quelques égratignures et une grosse frayeur, ses hommes se portaient plutôt bien. Il fit signe à une dizaine de soldats d’aller récupérer les fuyards, puis il attendit un peu que les troupes se calment. Il regarda derrière lui, en direction du labyrinthe, mais plus aucun de ses hommes n’en sortait à présent. Il s’adressa aux commandants des régiments :

— Rapport ?

Trois d’entre eux s’avancèrent. L’un d’eux osa faire son rapport, tout penaud :

— Une douzaine d’hommes manquants, Général…

— Et moi, une vingtaine, s’essaya un autre.

Le troisième regarda Syl en face sans sourciller :

— Deux de mes meilleurs hommes manquent à l'appel.

Syl grimaça puis fit un geste de la main, leur ordonnant de le laisser.

Personne n'oserait pénétrer de nouveau dans le dédale à moins d’y être contraint. Syl en était conscient. Mais il n’avait pas d’autre choix que de continuer. L’un de ses commandants lui annonça soudain :

— Je crois qu’un autre de mes hommes revient.

C'est alors qu'un homme habillé d'un uniforme de soldat sale et poussiéreux s'avança.

— Commandant ! Nous avons trouvé ce qui semble être l’entrée d’une grotte !

Arrivé à leur hauteur, le commandant tapota l’épaule du jeune soldat. Il ne devait pas avoir plus d’une trentaine d’années et prit cette étreinte comme un grand signe de respect. Il s’agenouilla pour remercier avant de se relever et de chercher une bassine d’eau pour se débarbouiller. Le commandant se tourna vers Syl, qui s’exclama, un grand sourire aux lèvres :

— Excellent !

Il s'adressa de nouveau à ses hommes :

— J'ai besoin d'une vingtaine de volontaires pour venir avec moi !

Mais personne ne semblait prêt à retourner dans le dédale. D’un calme olympien, il ajouta :

— Solde doublée pour ceux qui me suivent.

Les soldats se regardèrent comme pour se jauger. Après quelques secondes d’hésitation, un homme se leva, puis un deuxième… Une douzaine d’hommes s’étaient approchés de Syl, l’arme au poing.

Satisfait, il ordonna au soldat qui se dépoussiérait de leur montrer le chemin. Ils le suivirent jusqu’au labyrinthe et, sans hésitation, s’engouffrèrent à nouveau en son sein.

Parvenu jusqu’à la grotte supposée, Syl ne vit qu'un vulgaire amas de gravats à flanc de montagne.

— Alors, où est-elle cette entrée ?

Le soldat répondit :

— Elle est là, sous l'éboulis ! Ça a dû s'écrouler après que je sois parti vous avertir.

Il s'approcha des rochers.

— Regardez !

Il pointa du doigt un bras tenant une épée, dépassant du tas de pierres. La lame était signée de l’effigie de Talyon.

— Je vois, ils essayent de se terrer... Soldats, à vos bras, déblayons ce passage !

C'est ainsi que les hommes se mirent à dégager les pierres à la force de leurs bras. Certaines, trop lourdes, étaient poussées par une dizaine d’hommes. Tous participaient à la tâche, prêts à en découdre avec leurs ennemis. Même Syl travaillait d’arrache-pied, au grand réconfort de ses troupes.

Après avoir extirpé plusieurs corps sans vie de l’éboulement, ils entendirent des gémissements venant des rochers.

— Il y a quelqu'un ? demanda Syl.

Les gémissements s'arrêtèrent, puis une voix assez faible filtra à travers les décombres :

— Général... c'est vous ?

— Qui êtes-vous ? Déclinez votre identité !

— Soldat Térence...

L’homme avait du mal à respirer.

Syl se souvenait de ce soldat. C’était l’un des premiers à avoir réussi à s’infiltrer au sein de l’Œil Rouge et aussi l’un des rares à avoir survécu. Il n’avait pas eu de ses nouvelles depuis plusieurs mois, depuis son dernier rapport lui expliquant qu’il ne pouvait plus se permettre de donner d’informations sans compromettre sa couverture.

— J'ai...

Il reprit son souffle.

— Que s'est-il passé, ici ? gronda Syl.

— Ils ont tout détruit. Tout leur repaire a été anéanti avant votre arrivée…

— Et les voleurs, où sont-ils ?

— Ils ont... fui… raines…

— Parlez plus fort, je ne vous entends pas !

— Ils ont fui… à travers des galeries… souterraines…, s’évertua à répéter le soldat.

— Mais où ? Où sont-ils allés ?

— Je ne sais pas...

Syl rumina.

— Vous n'êtes bon à rien !

La voix de son interlocuteur faiblissait :

— Je...

— Quoi encore ?

— J'ai une nouvelle qui... pourrait vous intéresser...

— Quoi donc ?

— Des... dissensions au sein de la guilde. Je... je n'en sais pas plus… mais...

— Mais ?

— Elle... démantelée...

La voix faiblissait davantage.

— Comment ça ?

— La guilde n'existe... plus. Elle s'est scindée… en plusieurs groupes...

Il réfléchit.

— Autre chose ?

— J'ai entendu des gens aller à...

Syl tendit l’oreille et crut entendre le dernier mot prononcé par Térence : « Rochenoire ». Il fronça les sourcils. Rochenoire était la deuxième ville du royaume de Talyon après sa capitale, mais elle était située à côté du royaume Reptilien et de celui d’Anskrull. Et marcher avec toute cette armée vers Rochenoire attiserait les craintes de ces royaumes. Sans compter qu’il avait déjà pris ce même risque il y avait de cela plusieurs jours. Il n'avait pas besoin d'une guerre ouverte contre eux... La décision était délicate.

— Très bien, nous partons !

L’un des soldats s'avança :

— Mais... nous n'allons pas le laisser ici ?

— Nous n'avons plus rien à faire ici. Ils ont tout détruit, vous avez entendu ?

— Mais... notre camarade ?

Syl jeta un bref coup d'œil sur le tas de roches.

— Il est mort et nous avons assez perdu de temps. Si vous voulez le rejoindre, n'hésitez pas ! dit-il en sortant son épée.

Le soldat rejoint les rangs sans protester. Tous tournèrent le dos à la montagne et repartirent, laissant le pauvre soldat sous les décombres.

À la sortie du labyrinthe, le général donna ses instructions et s’adressa à l’un de ses commandants.

— Très bien, nous allons établir le campement non loin d'ici. Et si vous voyez des inconnus, ne lésinez pas, tuez-les !

Il s'approcha d'une tente et s’y engouffra. Six de ses espions l’attendaient à l’intérieur, le visage couvert d’un heaume afin que nul ne puisse les reconnaître.

Il leur fit signe de la tête avant de s’asseoir sur une chaise de fortune. Ils échangèrent quelques mots qui redonnèrent de l'espoir à Syl : ils indiquaient la trace des voleurs.

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