Mais je savais aussi que mon calvaire était loin d’être fini. Après le bureau, ce fut au tour de ma famille d’entrer en scène. Ma mère fut la première à me sermonner car bien sûr, notre petite escapade était parvenue jusqu’à ses oreilles par le biais de personnes bien intentionnées. Elle était dans tous ses états et ne cessait de répéter que je l’avais humiliée, déshonorée et qu’elle aurait préféré disparaître plutôt que de vivre cela.

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Je dus lui expliquer et lui réexpliquer qu’on était juste allés à la plage, qu’on avait seulement passé un agréable petit moment ensemble et rien de plus. Mais la seule évocation de la plage la fit sortir de ses gonds !

« Tu t’es déshabillée devant lui ? » Elle avait hurlé si fort que j’eus même peur que les voisins l’entendent !

« Maman, c’est la plage ! J’étais en maillot !

- Un maillot ! Mais c’est quoi un maillot ? Une culotte et un soutien ! »

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Si j’avais reçu un jet d’eau glacé sur la tête en plein hiver, je n’aurais pas été aussi surprise ! « Une culotte et un soutien ? »

Pourtant on en avait porté des « culottes et soutiens » toutes les deux ! On allait à la mer chaque été et on nageait en deux pièces sans la moindre gêne, devant beaucoup de voisins présents avec nous ! A ce moment-là, c’était loin d’être « une culotte et un soutien !»

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Comme si elle avait deviné mes pensées, elle ajouta avec moins de virulence mais toujours autant de conviction :

« Les filles sérieuses nagent en maillot quand elles sont avec leur famille pas avec des étrangers ! Mais que vont dire les gens ? Tu crois que sa famille voudra de toi maintenant ? Tu crois qu’il va t’épouser ? Tu crois que sa vieille sorcière de mère va t’accepter ? Tu la connais. Tu sais comment elle est !»

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Décidément, cette histoire de mariage me revenait à chaque fois en plein figure ! Pour la calmer, je dus mentir et lui affirmer que tu ne tarderais pas à te présenter avec ta famille.

« Alors, il faut qu’il fasse vite ! Je ne suis pas disposée à supporter les ragots de toutes les commères du quartier. »

Je fus bien tentée de lui répliquer qu’elle en était une elle aussi, mais bon. Il y’avait déjà assez d’huile sur le feu !