J‘ignore pourquoi mais, plus que tous les autres, ma mère avait réussi à éveiller un soupçon d’inquiétude en moi. Juste un soupçon car ma confiance en toi était inébranlable. Rien ni personne ne pouvait l’altérer. Sauf toi.

Je fis part à Sara des avertissements de ma mère et elle me dit d’éviter de t’en parler car cela, ajouté à l’atmosphère ambiante, ne réussirait qu’à te faire fuir. Je suivis son conseil.

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Je ne voulais pas t’inquiéter. Je ne voulais pas te forcer la main. Je voulais que tu viennes à moi de ton plein gré, par amour et non pour faire taire les mauvaises langues. Il faut dire aussi que les commérages allaient bon train. Nous étions devenus le sujet de conversation préféré des gens. Non, j’étais devenue, parce que toi tu étais curieusement épargné. Peut-être parce que tu es un homme, comme l’avait dit Sara.

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Je me souviens nettement de ses mots : « lui, c’est un homme, personne ne le jugera, mais toi en tant que femme…» ; elle m’avait aussi appris qu’on pariait même sur notre hypothétique mariage ! Toutes les femmes, toutes sans exception, juraient par tous les dieux que tu ne m’épouserais jamais, que tu voulais juste profiter de ma naïveté pour passer de bons moments avec moi et que tu me laisserais tomber ensuite.

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Toutes sauf Sara bien sûr. Elle me défendait mon amie, contre vents et marées ! Je lui en étais reconnaissante, je trouvais auprès d’elle ce qui me manquait le plus dans ces moments-là : un peu de réconfort. Quant à nous deux, nous avions convenu d’un commun accord d’éviter de trop nous montrer ensemble, au moins quelques semaines, histoire de calmer un peu les esprits.

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