Chapitre 1

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Jeon Jungkook. 23 ans. Membre du réseau Jopok depuis mon arrivée à Séoul à 18 ans. Mes parents m’avaient énormément manqué au début mais j’avais réussi à les rendre riches en leur cachant bien évidemment mes activités sombres. Jopok, un réseau organisé de criminels en tout genre. Moi, j’avais monté les échelons, je suis l’une des têtes désormais. Comment ? Vols, drogue. Je n’avais jamais tué personne de sang froid même si ma maîtrise des arts martiaux n'épargne personne. Je suis respecté grâce à ça mais aussi grâce à mon caractère qui pouvait sembler froid mais qui émanait seulement d’une certaine timidité. Je ne me laissais cependant intimider par personne.

Je tuais quand j’en avais besoin ou quand je me sentais en danger, jamais pour le plaisir contrairement à certains tarés comme Taehyung, mon binôme de boulot. Il était génial, il me faisait rire mais ce mec était fracassé.

Heureusement, j’ai été plutôt choyé par les gars du Jopok durant ces 5 dernières années. Ils m’ont aidé à grandir et me développer malgré notre métier difficile et aussi parce que j’ai toujours écouté et donné du meilleur de moi même. Ils m’ont fait devenir plus fort, plus stratège. Un vainqueur.

J’ai voulu de cette vie mais parfois, je ne respirais pas.

Mais là, tout de suite, Jimin avait décidé de débarquer chez moi.

22h.

— Jimin-shi, je suis vraiment fatigué…

— Hors de question que tu restes ici ! Fais un effort ! C’est une soirée posée, on boira pas trop !

Il insistait, il voulait absolument que je vienne chez son nouveau pote. C’est vrai que Jimin et moi, on passait souvent du temps ensemble à faire la fête. Jimin, un ami que je m’étais fait lors d’une soirée dans un bar. Il était danseur et il était surtout légèrement au courant de mes activités mais étant quelqu’un de respectueux, il ne me posait jamais réellement de questions. On aimait bien la bière, il fallait l’avouer, on finissait ivre et ça me permettait de relâcher la pression. Jimin draguait des filles, les mecs, quant à moi je leur parlais juste, je n’avais jamais envie d’aller plus loin. Je n’avais pas confiance, je ne savais jamais pourquoi elles s'intéressaient à moi, si elles s’intéressaient à JK de Jopok ou à Jeon Jungkook. Voire pire : elles pouvaient être envoyées par des gars avec qui je n’avais pas de bons rapports. Du coup je finissais par rentrer bourré et je dormais sur mon canapé. Ma chambre était trop loin.

Quand je me sentais trop seul, je payais une jolie demoiselle. Pas de sentiments. Pas d’attaches.

Ce soir, je n’avais pas envie mais Jimin insistait pour que je vienne.

Bon.

Je me levai du canapé, avant de me diriger vers mon dressing, prendre une veste au hasard.

— Tu vas pas le regretter ! Me disait-il en souriant.

Si. J’allais le regretter.

Il voulait absolument aller chez Kim Namjoon. Je l’avais déjà croisé dans des soirées. Son air trop sympathique ne me mettait jamais en confiance.

Je sais pas…

J’avais un mauvais pressentiment sur cette personne. J’étais quelqu’un d’assez instinctif et j’avais du mal à être à l’aise directement avec les gens. Il me fallait du temps. Et lui, pour l’avoir vu de nombreuses fois, je n’avais jamais réussi. J'avais l’impression qu’il cachait quelque chose. Donc aller chez lui et picoler, c’était un effort mais Jimin le voulait absolument.

Je me regardais dans le miroir du salon. Mes cheveux bruns étaient un peu en bataille mais tant pis. Je portais un pantalon cargo assez large et un t-shirt simple et large. Tout en noir evidemment. Je prenais mon sac de caméra, j’aimais bien mettre mes affaires dedans. Même si Jimin me disait tout le temps qu’il fallait que je change de sac.

Il enfilait ses chaussures et je faisais de même. Je l'avais suivi devant ma maison où nous attendait un chauffeur. Nous avions souvent des chauffeurs. Pour sortir le soir, surtout quand on buvait, c’était pratique, on rentrait en sécurité. Par contre, j’aimais beaucoup conduire ma voiture, une Mercedes-Benz. J’écoutais de la musique, je chantais, je me sentais libre.

La liberté.

— Merci, disait Jimin au chauffeur. Ne nous attendez pas, nous appellerons un taxi !

On arriva devant la demeure de Namjoon. Il nous ouvrit la porte, il avait une coupe de cheveux rasée sur les côtés et dans la nuque. Un mulet quoi, ça redevenait à la mode. Le dessus était blond foncé ; il était très propre sur lui et nous accueillait tout sourire. Il était un peu plus grand que moi, et plus large. Il faisait beaucoup de musculation en dehors de la danse, ça se voyait. Moi, je faisais de la boxe. J’aimais bien, ça me défoulait.

Cependant, un frisson me parcourut le dos pendant que j’enlevais mes chaussures. Il ne faisait pas froid pourtant. Je retirais ma veste et la posais sur le porte manteau.

On se posait dans sa cuisine, sur ses chaises de bar. Sa cuisine était constituée d’une grande baie vitrée et on pouvait y voir son jardin menant jusqu’au portail de sortie. Namjoon portait sur moi un regard perçant. Je me raclais la gorge, un peu gêné.

Il nous servit une bière. Puis deux. Ça me détendit, je riais un peu plus. Jimin,lui, avait créé une complicité avec Namjoon et il enchaînait les bières. Namjoon était très réceptif, complimentant Jimin, rigolant à toutes ses blagues. Bordel. Pourquoi j’avais l’impression qu’il essayait de se le mettre dans la poche ?

00h37. Je fumais une clope sur sa terrasse - oui parfois je fumais - derrière la baie vitrée. C’était joliment éclairé ici. J’avais envie de rentrer mais Jimin était complètement saoul. Comme d’habitude, il avait un petit penchant pour l’alcool. Il voulait rester encore un peu alors je patientais dehors quelques minutes supplémentaires pour profiter de l’air frais de l’automne. On était en octobre mais ça caillait quand même, c’était un mois d’octobre frais sur Séoul, il devait faire 10 degrés.

Quand je suis revenu, Jimin était en train de s’endormir sur le canapé.

— Ah, il s’est déjà endormi !

Je disais ça en regardant Namjoon les sourcils froncés. Jimin sérieusement… Il me forçait à venir ici pour s’endormir parce qu’il avait trop bu !

— Il doit être crevé en ce moment. Parfois la bière ça monte vite à la tête ! T’inquiètes pas, on va quand même passer une bonne soirée !

Il riait, il essayait d’être sympa. C’est vrai que j’étais fermé, mais j’étais comme ça, j’étais timide. Et dans ce cas précis surtout méfiant.

— Ouais allez ! Je vais chercher une autre tournée !

Je me tournais pour aller au bout du salon, le frigo était au milieu de la cuisine ouverte. Une autre bière, ça me ferait pas de mal.

Boum boum boum

Mais de dos, je ne pouvais pas voir l’état de Namjoon son grand état de nervosité. Il tremblait en se touchant le visage de bas en haut. Il passait sa main dans les cheveux. La panique était lisible sur son visage. Mais moi, à ce moment-là, je ne le voyais pas.

Boum boum boum

C’était quoi ce bruit sourd ? Comme si on tapait sur quelque chose. Mon hôte l'avait sûrement aussi entendu.

Il changeait de sujet, on parlait de tout et de rien, il riait de temps en temps à mes blagues, par politesse je pense. J’évitais de lui parler de mes activités, on ne sait jamais. Jimin ronflait carrément sur le canapé, mon dieu, c’était rare de le voir ivre à ce point là...

— Je vais aux chiottes, je reviens.

— Ouais vas-y.

Il ne souriait plus bizarrement. Je posais les bières sur la table basse et je me dirigeais vers les toilettes. 1h32.

Une bière et je m’en irai. C’était usant de faire semblant, surtout avec Jimin qui dormait. En plus, l’alcool ne montait pas, je ne savais pas pourquoi.

Je levais la cuvette des toilettes.

Boom boom boom

CLAC

Ce bruit m’angoissait.

Je sortais après mon affaire.

Et c’est à cet instant que ma vie a pris un autre tournant. C’est à cet instant précis que le cauchemar a commencé.

Je sortais des toilettes et j’arrivais dans le salon face à cette grande baie vitrée. J’écarquillais les yeux. Une jeune femme courait dans le jardin à grande vitesse dans un vieux jogging et un grand t-shirt, ça semblait être des affaires d’homme. Son visage paniqué témoignait de son état extrême de peur. Derrière elle, Namjoon courrait beaucoup plus vite.

Il lui sauta sur le dos et elle tomba en avant. Elle essaya encore de s’enfuir en rampant sur le sol, enfonçant ses ongles dans l’herbe en hurlant.

Je ne bougeais pas. J’étais témoin de la scène, un spectateur. Jimin était endormi dans mon champ de vision alors je m’étais approché de la baie vitrée rapidement.

Qu’est-ce que je fais ?

Je le voyais, là, la tirer par les pieds, elle toujours sur le ventre à essayer de ramper jusqu’au grand portail fermé. Ce portail me paraissait soudainement inaccessible, grand, gris, cloisonné.

— Namjoon arrête ! Arrête pitié ! hurlait-elle entre deux sanglots.

Il réussit à la tirer et à la retourner. J’ouvris la baie vitrée à la hâte. Elle hurlait.

Un.

Deux.

Trois.

Il lui assena trois grands coups de poings sur le visage avant de commencer à l’étrangler. J’étais loin mais je pouvais entendre les bruits de déglutition, de suffocation.

Je sentais la panique monter en moi d’une manière foudroyante. Pourtant j’en avais vu des choses mais là c’était trop soudain, trop surréaliste.

— Mais qu’est-ce qui se passe ?!

Je hurlais et je réagissais enfin. Il allait la tuer. Je me précipitais vers eux en courant avant de pousser Namjoon de mon pied droit. Il bascula sur le côté et s'écrasa sur la pelouse. La jeune femme reprenait bruyamment sa respiration avant d’essayer de se relever. Je la regardais, ses cheveux bruns coupés en un carré étaient complètement emmêlés devant ses yeux, du sang coulait de son nez et de sa tempe.

Quelle horreur.

C’était quoi ce cauchemar ? Il était taré ! J’avais l’habitude des voyous, des mecs avec une case en moins, des dealers, des voleurs, des psychopathes, des menteurs, des manipulateurs, des bagarreurs.

Mais on ne touchait pas à une femme.

Il se relevait et me poussait en criant.

— Mais de quoi tu te mêles toi putain !

Je me pris un violent coup au visage, puis un deuxième. Merde ! Je n’avais même pas réussi à éviter ses coups ? J’étais tordu en deux, me tenant le visage.

C’est quoi ce bordel ?

La jeune fille essayait de se relever, mais je voyais bien qu’elle était sonnée. Lui, il courait jusqu’à son salon. Je me redressai avant de me hâter vers elle, je lui pris la main et je l'aidais à se relever avant de commencer à marcher rapidement vers le portail. Elle avait du mal à suivre, elle avait l’air fragile. Je ne réfléchissais pas, tout allait très vite. Je la positionnais face contre mon dos, la soulevant par le haut du bras, j'attrapais ensuite ses cuisses avant de la hisser sur mon dos. Elle était vraiment légère. Je courais vers la sortie avant d’entendre Namjoon hurler.

Ne te retourne pas Jungkook, continue.

Putain….Jimin.

J’arrivais au portail mais pas de poignée, seulement un code.

Comment je fais, qu’est-ce que je fais.

Je sentais tout à coup le corps positionné sur mon dos partir rapidement en arrière.

Puis je sentais un coup très violent s’échouer dans ma nuque.

Un autre coup s’échouer dans mes côtes.

Un autre sur mon crâne.

Puis plus rien.

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