Chapitre 16 (ancien chap 3)
J'observais les murs de ma chambre en réfléchissant à mon avenir. Comment pouvait-on me demander d'être sûr de ce que je voulais faire du haut de mes vingt piges... Allongé sur mon lit, les bras croisés derrière ma tête, je soupirais. Foutu système à la con, pensais-je. Beaucoup de mes amis avaient déjà un chemin tout tracé. Pour ma part, je n'en voyais même pas le commencement. Comment s'aventurer dans une voie, si l'on est même pas sûr que celle-ci nous captive? Je m'étais toujours interéssé à beaucoup de chose, je me sentais aussi bien l'âme d'un artiste, que celle d'un scientifique. Ou celle d'un manager que d'un employé dans un fast-food. Je soupirais une nouvelle fois et me relevais. Je m'assis au bord du lit en faisant face au miroir. Je m'observais un instant. Un jeune homme me faisait face. Grand, brun, yeux marron, je prenais plaisir à me détailler ainsi pendant quelques minutes. Je me savais un poil narcissique. Je m'étirais un grand coup, en baillant à m'en décrocher la machoire. J'avais faim, mais la flemme de monter les escaliers pour aller me chercher de quoi grailler. Quelle idée d'avoir voulu foutre ma chambre dans la cave. Ah oui, pour être loin des darons. Plus je les évitais, mieux je me portais. D'ailleurs, il était quelle heure ? Peut-être qu'ils s'étaient déjà cassé en week-end. Un coup d'oeil à mon téléphone portable m'indiqua qu'il était 11h00. Mon attention se fixa sur la date. Samedi 27 Mars 2010. Merde ! L'anniv de ma copine ! J'ai rien prévu, elle va me tuée ! Trop tard pour une fête surprise...Je pourrais peut-être lui organiser un petit dîner aux chandelles... Ou ne rien faire.. Après tout, ce serait une raison pour elle de me quitter. C'était pas une mauvaise idée, j'avais pas le courage de le faire. Ca m'évitarait de dépenser du fric inutilement en plus. J'optais pour la dernière solution. C'était pas fairplay, mais bon c'était plus simple ainsi. Elle me détestera et aura plus de facilité à rompre.
Je m'étirais une seconde fois lorsqu'un grand fracas rompit le silence qui régnait alors dans la chambre. Ni une ni deux, Je m'étais recroquevillé dans un coin de mon lit, n'osant plus bouger le moindre cil. Aux aguets, j'essayais de comprendre où se situait le bruit. Pas en haut, c'était sûr. J'avais cette drôle d'impression qu'il se situait à proximité de ma chambre. Pourtant, il n'y avait pas de pièces contre celles-ci. Enfin si, mais le reste du sous-sol avait été condamné il y a bien longtemps. Etait-ce les fondations qui commencaient à s'écrouler ? Après tout cette vieille bicoque avait été construite par mon grand-père lui même il y a un paquet d'année. Quoiqu'il en soit, ce bruit ne présageait rien de bon. J'entendis alors comme une porte claquée.Je m'approchais du mur en face de moi d'un pas lent, et y colla mon oreille. Plus rien... Seuls les battements de mon coeur contre ma poitrine rompaient le silence. Non aucun son ne sortait de cet endroit, je me sentais bête d'avoir flippé comme ça. Que dirait ma copine de moi ! Ah non, c'est vrai.. Future ex-copine...
-Hey Hoooooo !
Je sursautais si haut que je faillis tomber à la renverse. Me rattrapant de justesse à la commode située à ma droite, je m'avançais lentement de nouveau vers le mur et y colla une nouvelle fois mon oreille. C''est pas vrai, mon ouie me jouait-elle des tours ?
- Hey y a quelqu'un !? demandais-je d'une voix défaillante.
En réponse, j'entendis des coups, comme-ci quelqu'un était bloqué dans la salle d'à côté et tappait sur les parois. Je trésaillais pour la enième fois et reculais de quelques pas comme si cela me sécurisait. Comment était-ce possible ? Aucune ouverture amenait à cette partie de la maison. On me faisait une mauvaise blague. J'en étais sûr. C'était encore Flo et toute la clic. Ils savaient que mes parents se barraient ce week-end et en avait surement profité pour me jouer un tour.
- Je trouve pas ça drôle les mecs ! criais-je. Aller sortez de votre planque !
Mais ce sont des coups plus insistant qui me repondirent. Ainsi qu'une voix de femme.
- A l'aide ! Je vous ai entendus ! Je suis coincée de l'autre côté ! Je vous en prie ! Je ne vois rien ! Ouvrez-moi.
J'hallucinais ! Pourtant j'avais pas fumé la veille, je me souvenais avoir été sage pour une fois. Je m'approchais de la cloison et cognais timidement dessus. Aussitôt, la façade se mit à trembler, sous les râfles prononcées de mon étrange colocataire.
- Mais bordel ! Ouvrez-moi ! Hurla-t-elle.
Je sentais que celle-ci commençait à paniquer. Les quelques quelques sanglots qu'elle émit accentuèrent mon impression. Je ne comprenais rien, mais ça n'avait pas l'air d'être un canular. Je devais agir. Après réflexions,je n'avais qu'une solution. Casser le contre plaqué qui me séparait d'elle. Je lui expliquais que je n'avais pas d'autres moyens et qu'elle allait devoir prendre son mal en patience. Une fois qu'elle m'avertit s'être écarter de la parois et après avoir été chercher une masse, je commencais ce que je pensais être ma lente entreprise qui s'avéra au final rapide et radicale. Comment j'allais expliquer ça à mes parents...
Un visage sanglotant apparut alors à travers le trou béant...
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