Chapitre 17
Cela faisait déjà plusieurs minutes que j'étais juché sur la moto du jeune homme qui m'avait libérer de ma piètre prison. Je n'étais jamais montée sur ce genre de véhicule. Celles de notre époque n'avait pas aussi fière allure et n'émettaient pas autant de pétarades. J'essayais de me tenir du mieux que je pouvais à mon sauveur ce qui n'était pas chose aisée. Nos poursuivions notre folle épopée dans les rues de notre jolie ville. Je ne lui trouvais aucun point commun avec celle de mon époque. En trois cent trente-trois ans, celle-ci allait bien sûr être la manifestation de beaucoup de changement. Les différentes guerres qui suivraient ne l'épargnerait malheureusement pas.
Toujours aggripée à mon compagnon de route, je songeais à ce qu'il s'était passé plusieurs heures auparavant. J'avais laissé mon cher et tendre ligoté à un bureau. Je m'en voulais énormément mais je n'avais pas le choix. Je comprenais à présent sa stratégie de m'envoyer à cette époque mais pourquoi ne me faisait-il pas confiance ? Il avait pourtant aussi bien lu cette lettre que moi.
Il ne nous restait guerre de temps pour nous cacher. La milice du temps serait à nos trousses d'une minute à l'autre. J'avais expliqué mon histoire abracadabrantesque au jeune homme qui m'avait aidé à sortir de mon trou. Mais sans savoir s'il m'avait cru, nous nous étions élancé dans cette course folle. Il m'avait proposé de me cacher dans une cabane au bord d'un étang qu'il squattait souvent avec ses amis. Il m'indiqua avec un geste du bras que nous arriverions d'ici peu.Il s'engouffra sur un chemin de terre.
La moto s'arrêta enfin devant une charmante cabane. Je descendis lentement du véhicule les jambes flageolantes et me retenue un instant à la main que le jeune me tendait en souriant d'un air moqueur.
- C'est souvent l'effet que ça fait la première fois ! dit-il. Ici, on devrait être tranquille. Elle ne paie pas de mine, mais elle est très accueillante. Il y a même un étage avec des lits, m'expliqua-t-il en descendant du bolide.
J'acquièsais. Je n'avais pas le choix, je devais me cacher le temps de trouver une solution afin d'attérir à la bonne époque.
L'adolescent qui m'avait accueilli m'avait certifié que sa maison appartenait à son grand-père avant qu'il n'habite dedans. Et que c'était lui qui l'avait construite de ses propres mains. Il ne savait ce qu'il en était pour la machine. Mais il aurait peut-être des réponses à m'apporter. Nous devions le rencontrer dès le lendemain. Ceci-dit, il m'avait prévenu sur le fait qu'il "déraillait" un peu. J'espère que sa sénilité ne serait pas un frein à mes réponses.
En attendant, nous nous pôsames dans le grand sofa qui siégeait dans la salle à manger. Mon acolyte avait prévu de quoi nous substenter et de nous désaltérer. Nous passâmes la soirée à nous raconter différentes anecdotes et comment était la vie à nos époques respectives jusqu'à ce que le sommeil me rappelle à l'ordre. Nous avions établies plusieurs tours de garde. En grand gentleman, il prit le premier. Après m'être installée, je me laissais rapidement emportée par les bras de morphée.
Malheureusement, ma nuit fut écourtée par un grand fracas qui me tira de mon inertie. Mon coéquipier venait justement à ma rencontre et mit une main sur ma bouche afin de me faire comprendre de rester silencieuse. Je hochais la tête en guise d'acquièsement. Les membres encore tout engourdis je quittais les draps chaud de mon lit sans un bruit. Un silence de plomb régnait désormais au rez de chaussée. Le jeune homme m'indiqua qu'il fallait sauter sur le petit toit qui surplombait la fenêtre et passer par derrière pour sortir de la cabane car la police temporelle était déjà sur les lieux. Ouvrant la fenêtre, la fraicheur de la nuit vint me revigorer. Nous descendîmes sans accroc puis nous enfonçames à pleine vitesse dans la forêt longeant l'étang. Pour le moment, personne ne nous suivait.
Complètement à bout de souffle après 5 minutes de courses, nous nous arrêtâmes un instant, mais un faisceau de lampes torches traversant l'épais feuillage attira mon attention. Ils étaient à nos trousses, une montée d'adrenaline me propulsa dans une course folle, mon compagnon sur mes talons. J'entendais son souffle de plus en plus haletant. Il était difficile de discerner les arbres malgré la pleine lune qui nous offrait pas mal de clarté. J'entendis une première intonation qui me fit sursauter, puis une suite de rafale, ils nous tiraient dessus ! Et ils n'étaient pas loin. C'est à ce moment précis que je me pris les pieds dans une branche m'étalant de tout mon long, mon sauveur se jeta sur moi et s'empressa de me relever. Nous continuâmes ainsi à corps perdu dans cette immense amas de verdure, les poumons en feu, l'adrénaline nous insufflant une ressource énergétique non négligeable jusqu'à ce que le piège se referme sur nous. Sans le vouloir, nous nous étions jeté dans la gueule du loup.
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