Chapitre 14
Le saut c'était fait sans encombre. Mon corps semblait mieux gérer que la première fois. Un membre du personnel m'adressa un courrier de la part de la comission des voyageurs. "Manquait plus que ça..." soupirais-je au plus profond de moi. Ils m'assignaient à comparaître devant l'assemblée d'ici deux jours. Sûrement pour établir un compte rendu des faits. Ils ne perdaient vraiment pas de temps. L'idée de revenir sur cet épisode me mina d'avantage le moral. Naphaël remarqua ma morosité et m'adressa un regard pleins de compassions. Je détournais le mien, je n'en voulais pas mais je regrettais aussitôt mon geste. Je ne pouvais pas m'en prendre à lui, il n'y était pour rien. Je lui fis comprendre que je souhaitais être seule pour le moment. Il acquièsça en me caressant la joue et en m'embrassant tendrement. Je m'écartais et observais son doux visage, J'avais vraiment trouvée la perle rare pensais-je avant de me retourner et de m'engoufrer dans l'anonymat de la foule environnante.
Arrivée chez moi, je posais ma valise et m'écroulais sur le lit restant ainsi pendant des heures à pleurer. Mes pensées étaient tournées envers mon arrière grand-mère, notre rencontre, notre apprivoisement commun, ce qu'elle m'avait appris sur son époque, et... un sanglot m'ebranla. Je ne voulais plus y penser, c'était tellement horrible ! Ma crise de larme reprit de plus belle. Exténuée, je m'endormis habillée en travers de mon lit. C'est en plein milieu de la nuit que je me révaillais en sursaut hantée par mes cauchemars. Je devais m'y habituer, ils seraient sûrement mes compagnons de route pendant un long moment.
Le jour commençait à pointer le bout de son nez, cela faisait plusieurs heures que je regardais la plafond tout en congitant. Je ne souhaitais pas m'activer et me fis violence pour défaire ma valise et aller prendre une douche. Je m'étais tellement habituée à l'ancienne technologie que je n'avais pas pensée à réactiver l'actuelle. C'est ainsi que je m'acharnais pendant quelques secondes à trouver comment activer l'eau. Naphaël aurait bien rit de mon étourderie s'il avait été là ! Quoique... il avait sûrement déjà rencontré ce genre de gaucherie au fil de ses missions. L'eau chaude se mit enfin à couler le long de mon corps m'apportant un grand réconfort, je restais ainsi pendant une trentaine de minutes recroquevillée dans un coin de ma douche, jusqu'à ce que ma peau flétrit par l'eau me pousse à sortir de mon échappatoire. Le froid qui m'assaillit lorsque je sortis était le même que je ressentais au plus profond de moi.
Je me dirrigeais désespérément vers mon lit afin de me rouler en boule sous la couette, lorsque je trébuchais contre mon sac. Je m'étalais de tout mon long contre la moquette de la chambre. Je bouillonnais de colère, je pris alors ma besace et la balançais avec force contre le mur qui me faisait face, les larmes aux yeux. Une nouvelle fois, celles-ci coulèrent sans ménagement en même temps que le contenu de mes affaires se déversa par terre. Je n'en eu cure jusqu'à ce que quelque chose en attira mon attention. Je m'en rapprocha à quatre pattes. Je la saisis. C'était la lettre que ma grand-mère m'avait passée durant l'enterrement. Il était temps peut-être que je l'ouvre, pensais-je en ravalant mes pleurs.
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