Chapitre 15
Lili tambourinait à la porte de mon bureau depuis déjà quelques secondes lorsque je sortis de mes pensées. Lorsque j'ouvris enfin la porte, ma jolie petite amie me sauta dans les bras. Je la serrais aussi fort que je pus en humant son odeur qui m'avait terriblement manqué. Je pris son visage dans mes mains et l'inspectait dans tous les sens. Son regard bleus translucides laissaient pointées une grande excitation que je n'avais pas observé depuis de nombreux jours. Elle s'écarta de moi. "Il faut que je te parle ! " et elle s'assis sur la chaise qu'elle avait occupée lors de notre première rencontre.
- Tu vas bien ? Lui demandais-je interloqué.
Je ne l'avais pas revu depuis notre retour qui s'était effectué il y a deux jours. Elle semblait avoir repris du poil de la bête mais comment pouvait-on se remettre de ce genre de drame aussi rapidement ? Je me faisais énormément de soucis pour son état de santé, cela ne présageait rien de bon. Il n'était pas rare qu'après un traumatisme les personnes ignorent leur état d'âme et s'écartent de leur émotions inconsciemment afin de ne plus rien ressentir. La chute est d'autant plus dure lorsque celles-ci finissent pas revenir de manière plus intense. Le sujet s'y perd devant cette myriade émotionnelle et ne sait pas comment les gérer. La fin malheureusement est souvent tragique.
- Oui écoute-moi ! Et assieds-toi !
J'obtempérais sans rechigner.
- Tu te souviens lors de l'enterrement lorsque ma grand-mère est venue me trouver ? Je répondis par une affirmation de la tête. Et qu'elle m'a tendue une lettre ? Je la regardais avec impatience lui intimment de continuer. Je l'ai lu et regarde ce que j'y ai trouvé ! C'est incroyable me dit-elle en me tendant la lettre.
Je la pris entre mes mains. Elle était écrite d'une magnifique écritude. Je lisais, plus j'avancais dans celle-ci, plus je comprenais l'excitation de Lili et plus j'avais peur. A la fin de la lettre, je regardais Lili d'un air grave. Elle avait le sourire au lèvre.
- Tu comprends ce que ça veut dire Naph !? Me dit-elle en s'exclamant.
- Nan, Lili tu ne peux pas, c'est impossible. Je sais ce que tu as en tête mais c'est contre nos lois établient. C'est trop dangereux tu pourrais mettre le monde actuel en danger, tu comprends.
Elle se leva et contourna mon bureau pour me faire face. C'était à présent autre chose que je lisais dans son regard. Et je ne connaissais que trop bien ce que celui-ci voulait dire. Une grande détermination s'afficha sur son visage. Elle avait fait son choix et ne reculerait devant rien.
Je me levais à mon tour, et la prit par les épaules afin de la regarder en face.
- Lili même si je voulais t'aider, je ne pourrais pas. On ne nous laisserait pas faire. Tu sais bien que c'est très restrictif et que je n'ai pas accès comme je veux à la salle d'envoie et...
Ma chère et tendre me coupa et soupira.
- Je ne te demande rien Naph, je ne veux pas te mettre dans une position comprometante. Sache juste que je t'aime et que ce que je m'apprête à faire n'est pas personnel. Mais je dois accomplir mon devoir.
- Ecoutes Lili, rassieds-toi, on va en parler, d'accord. On va trouver une solution. Ne fais pas de bêtises.
Trop tard, elle avait déjà dégainé un taser et me menaçait en m'intimant de lui donner un jeu de clé de la salle d'envoie.Je restais stoique un instant réfléchissant à la meilleur façon de calmer le jeu. Comme-si je tentais d'apprivoiser un animal appeuré je m'approchais d'elle lentement en lui proposant de poser ce qu'ellle avait entre les mains et d'en discuter tranquillement.
- Naph je ne rigole pas, je t'aime et je ne veux pas m'en servir contre toi, mais donnes-moi cette clé et accompagnes-moi jusqu'à la pièce. Si tu ne le fais pas, je me verrais dans l'obligation de m'en servir contre toi et je lancerais seule la machine à voyager. Qui sait où celle-ci pourrait m'envoyer. Tu n'as pas vraiment le choix.
Elle avait raison sur un point, soit je l'accompagnais et l'envoyais moi-même ou soit je restais là inconscient sur le seuil de mon planché sans avoir pu alerter qui que ce soit une fois le lancement effectué. Je devais par tous les moyens l'empêcher de faire une grosse connerie. Je ne m'opposais pas à elle et fis ce qu'elle me demanda.
Nous traversâmes les différents couloirs afin de nous rendre à la zone de lancement. Elle s'excusa tout le long du chemin. Je comprenais ce qu'elle s'apprêtait à faire. Mais je savais aussi que c'était pour elle un moyen de reconfort et qu'elle était en train de faire une grosse bêtise. Il fallait absolument que je l'en empêche. Mon plan était simple. Je l'enverrais quelque peu après la date de conception de la machine. Elle resterait coincée quelques temps dans une pièce condamnée puis j'avertirais les autorités par la suite. Je plaiderais en sa faveur en expliquant qu'elle vennait de subir un traumatisme. Elle ne devrait pas écoper d'une grande peine, son état étant très préoccupant. Je savais qu'à cette époque personne n'était sencé habiter cette maison où la machine avait été construite. Du moins, nous n'avions recensé aucun signe de vie. Comme la pièce avait été condamnée, nous n'avions par cherché à aller plus loin et nos coups répétés contre le mur n'avait donné aucune réponse. Même si celle-ci s'avérait occupée personne n'entendrait Lili s'acharchaner sur le mur. Ce qui me laisserait un peu de temps.
Nous arrivâmes devant la salle, personne n'était présent. Elle avait bien choisit son moment. J'allumais la machine et la paramétrais. Par chance, Lili ne surveillait pas, je ne suis même pas sûre qu'elle savait comment celle-ci fonctionnait. C'était à elle d'actionner le départ lorsqu'elle serait installée dans la capsule lui expliquais-je. Elle hocha la tête et me serra dans ses bras en s'excusant une dernière fois. Ni une ni deux, sans que j'eus le temps d'intervenir, elle passa sa main sur le côté et me tasa, ce coup-là je ne l'avais pas vu venir. Mon corps tomba de tout son long, Je la sentis m'agripper les jambes et me trainer loin de la machine. Elle prît ma ceinture et m'attacha les mains dans le dos ainsi qu'à un des bureaux puis me baillona.
- Désolé mon amour, mais je sais que tu vas t'empresser de prévenir la milice. Je ne fais que ça pour gagner du temps.
Avant de disparaître, elle m'embrassa sur la joue en m'intimant de lui pardonner. Mon corps commencait peu à peu à me répondre de nouveau mais je souffrais intensément. Elle me regarda une dernière fois, une larme coulant le long de sa joue.
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