Chapitre 19
De fortes secousses me sortirent de mon inconscience éveillée. Le corps endoloris, complètement déconnecté et en état de choc je me redresssais en emettant un râle profond.
- Monsieur Edmound ! Monsieur Edmound ! Vous allez bien ?
Un des équipiers de l'équipe technique de lancement me faisait face. Il défit mes liens et m'aida à me relever en m'intimmant d'y aller doucement. Les jambes flageolantes, je regoignis la chaise que mon comparse m'approcha. Je le remerciais d'un signe de tête. Les derniers instants me revinrent en mémoire de manière éparse. La requête de Lili. La lettre. Lili me menaçant. L'envoie des paramètres sur la machine. Lili me tasant et me ligotant. Cette dernière image douloureuse m'était difficile à digérer.
Il fallait que je prévienne la milice. Je regardais l'heure. Cela faisait à peu de chose près vingt minutes que je l'avais envoyé dans cette pièce condamnée. Malgré ce qu'elle m'avait fait, j'espèrais que ma petite amie allait bien. Nous devions la récupérer même si cela impliquait son arrestation et un passage devant la commission des voyageurs. Etant donné son état actuel suite à ce qu'elle venait d'endurer, il ne devrait pas être trop sévère avec elle, pensais-je. J'expliquais la situation à mon collègue qui se chargea de prévenir les autorités.
Une heure plus tard, une équipe de deux personnes se présenta à nous. J'avais pour ordre de rester sur place, mon état ne me laissant pas la possibilité d'effectuer un saut. J'indiquais l'heure à laquelle Lili avait sauté afin de respecter l'intervalle d'une demi-heure entre les deux voyages. Ils seraient donc de retour d'ici une demi-heure avec elle.
Faisant les cent pas dans la pièce, je ne savais que faire. un tas d'idées lugubres plus horrible les unes que les autres me traversèrent l'esprit. Et si je les avais envoyés trop loin avant que la machine ne soit créée que ce serait-il passé ? Les avaient-je perdu à tout jamais dans le continuum espace-temps ? Non, je ne m'étais pas trompé, j'étais là lorsque nous avions constaté les faits. Pour une raison inconnue, elle avait été enmurée par une tierce personne à cette époque, quelques decénnies plus tard après son invention. Peut-être que le receptacle avait été endommagé et nécessitait quelques réparations ? C'était beaucoup plus plausible. A l'heure attendue, le bourdonnement habituelle de la machine lorsque quelqu'un l'utilisait me sortit de mes pensées. Ils revenaient enfin. Quand enfin ils sortirent de l'habitacle, je constatais avec effroi l'absence de ma petite amie. C'est le tein livide que je m'approchais des deux hommes, m'attendant à tout entendre. L'un des deux prit la parole complètement essouflé.
- Il faut prévenir la commission de toute urgence et faire venir des renforts. Madame Craft est introuvable. Nous avons trouvé une brêche dans le mur lors de notre arrivée. De toute évidence, quelqu'un vivait de l'autre côté. Il n'y avait aucune trace de qui que ce soit dans la maison par la suite. Nous avons essayé de la chercher aux alentours de la ville, mais nous ne sommes pas assez nombreux pour quadriller un plus large périmètre.
Et merde ! Je tappais du point sur la table de toutes mes forces. Bien sûr ! Pourquoi nous n'avions pas prit le temps de vérifier la première fois ? Sans endommager le mur, nous aurions pu utiliser un radar permettant de detecter des présences humaines à travers les obstacles visuels. Nous possédions cette technologie mais bien sûr trop onéreuse pour s'en servir. Encore une question de budget !
A l'heure actuelle, Lili pouvait être n'importe où, cela faisait déjà trois heures qu'elle se trouvait en l'an deux milles dix. Je passais de la colère à la peur. Toutes fois, elle ignorait comment paramétrer l'engin. C'était un point positif pour nous. Mais une idée sombre me vint aussitôt, je la savais assez débrouillarde pour dénicher le créateur encore vivant à cette époque d'après nos sources.
Quelques minutes plus tard, plusieurs personnes entrèrent dans le bureau. Tous faisant partis de la milice. On les appelait les investigateurs, des hommes et femmes surentrainés à traquer le moindre opposant au protocole. Je leur exposais ce qu'il s'était passé ainsi que mes ressentis vis à vis de la situation. Pour moi, elle n'était pas dangereuse, juste très secouée et certaine de devoir agir dans l'intérêt de notre présent. Je leur montrais la lettre en leur expliquant d'où celle-ci venait.
Le général la lu à voix haute :
- Chère Lili, si tu lis cette lettre, c'est que tout c'est passé comme cela était prévu. Tu dois te poser plusieurs questions je m'en doute. Mais le temps n'est pas à la théorie. Tu dois retourner dans le passé, toi seule saura qu'elle époque est la plus propice. Tu n'es pas qu'une simple spectatrice de cette bataille, tu en es l'auteure. Sans toi, elle n'aura pas lieu. Tu dois agir dans notre intérêt, dans celui du présent que tu nous as offert. Je ne te remercierais jamais assez pour ce que tu as fait pour moi. Tu sais où me trouver. Rose immatricule blablablablabla.
il haussa un sourcil en faisant une boule avec le papier qu'il balança à la poubelle.
- Ne me dîtes pas qu'elle a cru à ce ramassie de poussière ? Elle, la protagoniste d'une bataille d'une telle ampleur ?
- Effectivement, c'est peu probable, dis-je en me raclant la gorge. Mais pour sa défense, elle vient de voir son arrière grand-mère se faire tuer sous yeux. Je doute qu'elle soit en mesure de prendre les bonnes décisions actuellement.
J'espèrais que la carte de la fragilité psychologique marcherait. Le générale s'approcha de moi et me tappota sur l'épaule.
- Si elle coopère,je vous garantie qu'il n'y aura aucun problème et qu'elle rentrera saine et sauve. Pour le reste, ce ne sera pas à moi d'en décider. Maintenant, il s'agit de notre ressort. Allez-vous reposer, nous nous chargeons du reste.
Je soupirais et sortait de la salle à moitié rassuré. L'équipe ne seraient pas de retour avant une heure.
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