Marcella
Dans l'horizon frangé d'éternelle dentelle,
Par un soleil d'été, que la montagne est belle !
Dérangeant l'edelweiss, la frêle campanule,
Un bouquetin gourmand dévore un myrtillier.
Dans le couchant du jour, saupoudrant son reflet,
Se dresse le Mont Blanc, aux couleurs crépuscule.
Quel est ce voyageur, pieds ancrés dans sa terre,
Frappant le sol feuillu d'un pas franc et sincère ?
Il s'écarte, en foulant la nature sauvage,
Des fastes citadins. L'immense Savoyard
Porte en lui les vertus du rude montagnard,
L'âme loyale et fière, enchâssée de courage.
Le chemin entrelace en fins rubans la pente,
Au loin, comme un écho, le jeune torrent chante,
L'homme a mis dans un sac qui tape sur sa hanche
Un morceau de Beaufort et un pain de froment
Qu'il s'en va déguster dans le café fumant,
En compagnie des siens, dans l'humble maison blanche.

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