Baptiste
Quand ondule le rêve, que se perd la conscience dans un rythme sans rime...
Baptiste, petit garçon autiste, énigmatique enfant sans fratrie ni patrie,
Fredonne sa mélodie monotone, sans syllogisme, sans logique, sans déduction, sans conclusion.
Enveloppé de froide solitude, il pleure dans son coin.
« Vie tourbillonnante laisse-moi ! »
Dans sa tête solitaire,
De silence et de mystère,
Dans son univers crépusculaire, sa nuit somnambulique et sa langue muette,
L'insensible immuabilité le rassure.
Je me souviens je me souviens...
Il est assis tout seul sur ce froid banc de pierre, muré dans son jardin secret.
Chaque homme porte en lui quelqu'un qui lui ressemble et qu'il tient par la main.
En respirant l'odeur de ses cheveux, en y plongeant son visage, il répète :
« T'as peur, t'as peur ».
Et son désir tremblant se tend par la fenêtre ouverte dont les barreaux séparent les deux mondes :
L'autre et le sien.
Dame Nature, toi-même l'as enterré, ne l'oublie pas !

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