Yann et Eloy
Il marchait dos voûté et sa mine était sombre,
Avenir incertain qui se nichait dans l'ombre.
Tandis qu'il avançait, l'épaisseur de la nuit
Enroulait en son âme un chagrin infini.
Autour de ses poignets, pendaient de lourdes chaînes,
De ses erreurs passées, les bien tristes gardiennes.
Il s'en va vers l'Espagne avec, pour seul tourment,
Son histoire à conter sans le pouvoir vraiment.
Il lui faudra encor' traverser des rivières
En briser de silence, en forcer des barrières.
« Si tu veux bien de moi en m'ouvrant ton palais,
J'en sortirai grandi comme un chien à tes pieds ».
Son petit, son trésor, voilà son héritage
Qu'il emporte avec lui. Rassemblant son courage,
Il déchire la brume au travers du chemin
En tenant tendrement un enfant par la main.

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