2. L'auberge du Cheval Boiteux

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En chemin, ils eurent tout loisir de contempler le résultat de la bataille. Les champs étaient jonchés de cadavres, principalement de gobelins. Mais Kharel et Jil notèrent que les habitants avaient également subit quelques pertes.

Après un moment de silence, Jil commença :

— Ce genre d'attaque est courante par ici ? Ces gobelins cherchent quelque chose ?

— Je ne sais vraiment pas ce qu'ils viennent faire ici, répondit Kharel. Ils ont commencé à attaquer il y a quelques semaines, sans aucune raison apparente. Depuis ils attaquent régulièrement, avec le même résultat qu'aujourd'hui. Le problème c'est qu'ici, pas vraiment d'armée pour se défendre, alors tous les habitants participent à la défense, et Garvin n'est pas une grande ville, voyez vous.

Jil acquiesça simplement. Kharel remarqua néanmoins un léger plissement de ses yeux, comme si elle en savait plus. Il décida cependant de ne pas relever, et continua :

— Pour le moment, il faut nous reposer, il va aussi falloir que j'aille voir le capitaine de la garde. Il n'a pas beaucoup d'hommes mais il est compétent, nous en discuterons avec lui. Je vous propose de m'y accompagner demain matin. Ce soir il sera occupé avec assez de choses.

— Oui, j'aimerais en savoir plus. Mais là je n'ai plus l'esprit assez clair.

Ils arrivèrent aux portes de la ville. Passé celle ci, le calme régnait, comme si la bataille n'avait pas affecté l'intérieur de la ville. Chacun vaquait à ses occupation, mais ici et là on remarquait un blessé qu'on évacuait vers le soigneur.

— On ne dirait pas qu'une bataille a fait rage il y a seulement quelques minutes, fit remarquer Jil.

— En effet, les habitants commencent à s'habituer et sont organisés. Cependant, les blessés sont principalement transportés via la porte nord, qui est plus proche de l'hôpital. Kharel s'arrêta en désignant une bâtisse en pierre brute, une des plus imposante de la ville.

Ils continuèrent leur chemin, beaucoup d'habitants leur jetaient des regards de gratitude, et ils furent abordés par quelques personnes qui avaient remarqué l'intervention de Jil, il lui prenaient les mains en la remerciant.

— Il semble que votre golem ait attiré l'attention, il n'y a que peu de magiciens qui passent par ici commença Kharel.

— Je vois ça, je me suis un peu emportée. Peut être qu'on aurait quand même gagné la bataille sans mon golem.

— C'est probable, mais chaque vie est importante ici, pas beaucoup de combattants. Et votre intervention en a sûrement sauvé quelques uns.

— Sans doute, mais je n'aime pas trop me montrer en spectacle, les magiciens ne sont pas appréciés par tout le monde et lancer un sort si puissant nous vide de nos force et nous rends vulnérable.

Jil se renfrogna, paraissant se remémorer un souvenir pénible. Kharel le remarqua et décida qu'il était temps de changer de sujet, alors qu'ils arrivaient devant l'auberge.

— Tout s'est bien passé ! Et je ne vous aurait pas laissé tomber. Il désigna la bâtisse devant eux. Nous voici arrivé, Jil. Bienvenue à l'auberge du cheval boiteux, dit il en lui ouvrant la porte.

— Que madame se donne la peine, continua l'elfe en se fendant d'une courbette de pacotille.

— Merci, ô monseigneur ! Répliqua t-elle, rieuse. Je meure de faim, j'espère que l'on mange bien !

L'auberge était claire et bien décorée, beaucoup mieux que son aspect extérieur ne laissait penser. Le mobilier était fait de bois, excepté le comptoir et la cheminée, sculptés dans la pierre. L'aubergiste les accueilli d'un sourire amical.

— Bonjour. que puis-je pour vous ?

Kharel le salua d'un mouvement de la tête.

— Bonjour Maurice, nous souhaiterions une table pour le moment, et deux chambres confortables pour la nuit, une pour la dame, et une pour moi.

— Ce sera fait. L'aubergiste se retourna vers l'arrière salle.

— Gab' ! Il nous faudrait deux chambres prêtes rapidement !

On entendit une petite voix lointaine répliquer.

— Ouais, ouais, j'y vais Mo' !

L'aubergiste se retourna vers ses clients et prit leur commande. Ils traversèrent la salle qui se remplissait doucement de combattant fourbus revenant de la bataille et s'installèrent sur une table dans un coin, non loin d'une « magnifique tête de cerf », avait raillé Kharel.

A peine assis, ils reçurent leur bière. Tous deux en savourèrent une longue gorgée. Ils attaquèrent leur repas dès que leur plats leur furent portés, tout deux affamés par tant d'effort.

— Quelle journée, soupira Jil, avant d'avaler une gorgée de bière. Si j'avais su !

— Vous n'êtes pas d'ici je suppose ?

— Non, en effet je viens de bien plus au nord. La dernière ville dans laquelle j'ai fait halte se nommait Varzo. Vous vivez ici ?

— Disons que je fait une escale temporaire ici, répondit Kharel. J'ai trouvé la ville intéressante quand je suis arrivé, et j'avoue que je m'y suis un peu attaché.

— Étrange pour un elfe, habituellement vous préférez les forêts et la nature. De plus, vous autres êtes toujours tirés à quatre épingles, et je vous trouve là dans une tenue qui bien que très seyante a du connaître bien des histoires.

Kharel l'interrompit,

— Vous avez une image pleine d'à priori Jil !

Elle rit,

— Ne vous inquiétez pas, je connaît suffisamment les elfes pour savoir que ce n'est pas vrai, je voulais juste voir votre réaction. En plus, une tenue parsemée de coupures de lames est bien plus affriolant! Lança-t-elle, accompagné d'un clin d'œil.

Ils continuèrent leur repas ainsi, échangeant des banalités. Jil était originaire du nord du royaume, avait appris Kharel. Mais ce fût tout ce qu'il eu comme information. Elle refusa d'aborder la mort de l'homme qui semblait être son compagnon de voyage, prétextant que ce soir elle voulait savourer le fait d'être encore en vie. En effet, Jil était d'humeur joyeuse et taquine, et peu encline à une discussion sérieuse. Kharel ne dévoila pas grand-chose de lui même non plus d'ailleurs.
L'elfe nota quand même que bien qu'elle semble honnête, elle tentait d'éviter toute conversation concernant la raison de sa venue ici. Mais cette soirée leur confirma qu'une coopération durable pouvait émerger de cette rencontre.

Quand il décidèrent d'aller se coucher, Kharel comprit qu'il ne s'agirait pas uniquement de coopération lorsque Jil, quittant la table, lança à l'aubergiste :

— Finalement, nous n'aurons besoin que d'une chambre Maurice !

L'aubergiste grogna.

— Vous auriez pu le dire plus tôt !

Mais lorsqu'il aperçut la tête d'éberlué de Kharel, il secoua la tête en riant. Rire imité par quelques clients de l'auberge qui avaient entendu Jil, ce qui ne fit qu'augmenter la gêne de l'elfe. Ils se dirigèrent donc tout deux vers leur chambre désormais commune.

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