Lettre 3

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Cher Vous,

Je m'abreuve de vos mots. Ils sonnent en moi une révélation. Je vais suivre vos conseils qui me semblent judicieux. Sans me trouver d'excuse, je suis peu familier de la troisième personne. Pourtant j'ai voulu l'écrire ainsi, par défi. Peut-être est-ce cela qui m'handicap ?

Vous le savez vous qu'écrire n'est pas uune mince affaire. Parfois, j'en éprouve de la rage. Ne pas réussir m'asphyxie. Je me meurs à chaque refus. Et si je puis vous le dire sans honte, en voilà un qui m'est apparu il y a peu. Il me fut apporté le soir où je fus rentré de vacance. Les mots, "Le comité n'a pas fait l'unanimité, mais pour moi votre texte est une pépite", y étaient inscri. Pour être honnête, je n'y ai rien compris. Comment dire d'un récit refusé, qu'en fait, il était d'un bel intérêt ? Est-ce cette personne que j'ai su toucher ? A-t-elle vraiment appréciée ou bien n'est-ce là qu'un mot doux pour me faire croire à une prochaine joie ?

Maître Corbeau, ces temps-ci, je me sens las.Toutefois, je ne peux oublier mes enfants qui grandissent de ma main. Vous ai-je dis, que pendant cette semaine de vacances, je n'ai pu me résoudre à ne pas écrire. Je ne sais faire que cela. J'ai épousé la plus belle femme qui soit. Mais, elle est si ensorcelante que je n'arrive plus à la repousser. Elle me séduit et m'ouvre ses trésors, je les envie, et fini par me jeter à sa plume.

Oh! Ne croyez pas que j'en délaisse "Le capitaine Lapizary". Je fais de gros efforts pour retirer le superflu et bien entendu les fautes de cette grammaire qui m'insupporte. J'ai bien tenté votre antidote, mais il a échoué. Il me reste encore les quelques lecteurs qui lisent avec assiduité. Ils me ravissent à chaque fois. J'ai l'impression d'être important. Mon coeur bat la chamade comme une jeune pucelle qui rencontre le charme d'un prince. Ces lecteurs sont un pur bonheur. Leur aplomb ( pour certains) à me casser, ne laisse chez moi qu'une envie de continuer. Je crois que je suis un fou ! Un chat tordu qui aime avoir mal. Parait-il que c'est ce mal qui nous rend plus fort !

Tout cela pour vous dire, que les nouvelles ne sont pas fortes. Juste acceptables. Je me dis que la récolte verra le jour un beau matin, mais je désespère de voir ce matin venir. Lorsque je regarde autour de moi, je remarque le grandiose et les virtuoses des mots. Ils sont ma hantise. Je suis envieux... Je sais que cela est mal, mais je ne peux me résoudre à être jaloux de leur talent.

Voilà que je me plains à vous, comme un enfant. Je ne vous écrivais point pour cela. Mais pour vous dire que j'avais composé un nouveau récit : "La fille de Nôtre-Dame". Le texte n'est pas achevé, mais il a un bon potentiel. Vous ne le verrez pas de si tôt, mais lorsqu'il rejoindra les pages de ce petit journal d'auteur, " Scribay", aurez vous la gentillesse de me faire part de votre avis ?

Je vous salue avec toute mon adoration.

Nocmyst.

Ps: Avez-vous passé de bonnes vacances ?

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