Chapitre Quatre : Gamine écrit par M0od

2 minutes de lecture

Chapitre Quatre : Gamine écrit par M0od

Des jours plus tard, je retournai à mon distributeur. C’était mon point stratégique préféré, en général, je raflais une belle quantité de pièces. Il m’avait valu une belle cicatrice à l’arcade ce territoire. La vie est cruelle dans la rue mais les règles sont simples. Chacun sa place, chacun son bout de trottoir. Chasse gardée. Alors quand ce mec s’était cru bon de s’approprier mon coin, je lui ai refait le portrait. C’est comme ça qu’on se fait respecté ici et cette cicatrice en est une preuve.

Avant, j’étais ce pauvre gars qui était prêt à tout pour avoir la reconnaissance de son patron. Je m’écrasais, je suppliais ou je disparaissais si c’était ce qu’il voulait. Mais ici, dans la rue, j’étais mon propre patron et je ne me pliais plus devant qui que ce soit !

Sauf devant tous les passants, pour une putain de pièce Joseph…

Il fallait que je boive un coup, que j’fasse taire un peu ces mauvaises pensées. La bière me rappelait que ma vie était bien plus belle aujourd’hui qu’elle ne l’était avant. Aujourd’hui, je vis au grand air. Très peu de personnes n’a ce luxe ! En plus, j’ai même mon distributeur de boissons personnel. J’y ai caché derrière la réserve de croquettes pour Jojo. C’est chez moi, et j’en suis fier.

Alors quelle ne fut pas ma surprise de trouver cette gamine adossée contre MON distributeur ? Il était hors de question que je ne laisse une adolescente me prendre ma place. J’avançais alors d’un pas furieux vers elle en laissant échapper un grognement agressif tandis que Jojo trottinait joyeusement derrière moi. Avec un peu de chance elle prendrait peur et s’enfuirait.

Mais elle ne bougea pas. Malgré mes grognements, malgré mon image peu rassurante, malgré Jojo… Bon ok, lui, il ne fait pas vraiment peur.

Mais j’étais prêt à faire ce qu’il faut pour la faire fuir. Aussi, je ne fus pas prêt à ce qui suivi. Lorsqu’elle leva les yeux vers moi, mon cœur se serra. Je sus qu’elle avait gagné la bataille et que si elle le voulait, je lui donnerai cette place de choix. Elle lui ressemblait beaucoup trop. Et pour elle, j’aurais été prêt à tout.

Je failli un instant trébuché tant cela me fit un choc. Cela me renvoyait dans mon passé avec force. Je luttais pour rester dans la réalité et ne pas laisser mon esprit embrumé prendre le dessus.

Elle devait avoir tout à peine 14ans. Ses immenses yeux verts lui mangeaient la moitié du visage ; elle avait pleuré récemment pourtant son regard était rempli de défi, comme elle. Elle attendait que je fasse quelque chose, que je la provoque mais j’étais incapable du moindre mouvement. Jusqu’à ce que Jojo décide par lui-même d’interrompre cet étrange moment en déposant une langue baveuse sur la joue de la gamine.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Florian Pierrel Officiel ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0