CHAPITRE 3

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Je me casse de l'hôtel, en passant devant l'accueil, sans me soucier du regard des autres. J'avance tranquille, malgré les secousses de la vie. Les trucs traumatisants ne peuvent pas me laisser de marques visibles, mais je porte mes cicatrices avec une détermination de ouf. Mes cheveux en bordel et le carnet froissé deviennent des symboles de ma force intérieure. Dans cette rue animée, les bruits de la ville s'entremêlent à ma progression. Les passants qui se dépêchent, les conversations qui se croisent, les voitures qui roulent à toute vitesse créent une symphonie urbaine.

 Les klaxons et les enseignes qui font du bruit ajoutent du piquant à ce bordel sonore. Malgré tout ce boucan, la rue devant moi ressemble à page blanche qui attend d'être colorée. Les bruits de la ville sont le fond sonore de ma détermination, une bande-son qui m'accompagne dans ma marche résolue vers l'inconnu. Chaque son, chaque pas, affirme ma capacité à surmonter les challenges, et la rue devient un chemin vers un nouveau chapitre de ma vie.

 Il fait froid ce matin alors que je fouille frénétiquement mon sac pour trouver mes clés de caisse. Mes doigts engourdis palpent chaque recoin du sac, mais les clés semblent s'être volatilisées. Une pointe d'anxiété monte en moi tandis que je comprends que la situation devient de plus en plus reloue.

 Sur cette rue animée du matin, les personnes se promènent, pressés, chacun dans ses pensées. Les marchands se mettent doucement en place, créant un contraste avec la nuit qui se dissipe. Le sol est encore mouillé de la rosée du matin, ce qui rend la recherche des clés encore plus galère. Je lève les yeux et scrute les alentours à la recherche de ma caisse parmi les voitures garées le long de la rue. Les façades des immeubles commencent d'être éclairées par le doux soleil qui se lève. Je me sens perplexe.

 Mais où est-ce que ma caisse peut bien se trouver dans cette rue animée du matin ?

 Je me lance dans une balade matinale, entre les passants qui se bousculent autour de moi. Je scrute chaque coin, chaque voiture garée, à la recherche désespérée de ma précieuse caisse. L'agitation de la rue ajoute une nouvelle dimension à ma frustration grandissante. La perte des clés et de ma caisse vient ajouter une couche supplémentaire à mon réveil déjà chaotique, accentuée par le bruit de la vie urbaine qui reprend son cours.

 Je décide de voir ce qu'il me reste en liquide, j'attrape mon portefeuille en cuir et je constate que je n'ai plus un rond. Aucun billet, aucune carte bancaire. Je me dis à moi-même "Putain". Et là, je réalise que je me suis fait doublement baiser. Ma caisse a été volée, et en plus, j'ai été dépouillée pendant mon sommeil, sans me souvenir de rien. Non seulement ma caisse a disparu, mais je suis aussi confrontée à une intrusion personnelle qui me laisse sur le cul.

 La réalité de la situation me frappe de plein fouet. En plus, j'ai perdu ma vertu et mes affaires ont été volées. Les bribes floues de la soirée précédente prennent une teinte encore plus sombre alors que j'essaie de les assembler. Comment est-ce que ça a pu arriver sans que je m'en rende compte ?

 Les questions tourbillonnent dans ma tête, mais les réponses semblent se cacher, comme des ombres furtives. La trahison que je ressens est bien profonde. Je me sens dépossédée de mon corps, de mon espace personnel et de ma caisse, sans aucun contrôle sur ma propre réalité. L'impuissance et la colère m'envahissent, créant une tempête émotionnelle en moi. J'ai l'impression d'être une étrangère dans mon propre corps, confrontée à la réalité douloureuse de ce qui s'est passé.

 La perte de ma caisse n'est pas juste une perte matérielle, c'est aussi une atteinte à ma liberté, un acte qui va au-delà du simple vol. La découverte de ma vertu perdue ajoute à cette blessure profonde, créant un mélange d'émotions difficile à gérer. Les souvenirs troublants de la soirée précédente se superposent à ma réalité actuelle, formant un puzzle chaotique difficile à résoudre. Comment ai-je pu être si vulnérable ? Comment est-ce que cette noirceur a pu s'immiscer dans ma vie sans que je m'en rende compte ?

 Les réponses semblent se cacher dans les coins les plus sombres de ma mémoire, augmentant mon désarroi et ma confusion. La nuit qui aurait dû marquer un nouveau départ a pris une tournure cauchemardesque. Me voilà, Laura, jonglant avec une série de pertes, cherchant désespérément à comprendre comment j'en suis arrivée là. Malgré cette tourmente émotionnelle, je me promets de rester dans ma solitude, de retrouver le sentiment de contrôle sur ma vie.

 Pourtant, au milieu de cette détermination à me recroqueviller, une prise de conscience surgit. Je me rends compte que me lamenter sur mon sort ne change rien à la situation. Une lueur de résilience perce à travers le tumulte de mes émotions. Il est temps de surmonter le rôle de victime et de prendre les commandes de ma propre histoire. La nuit a été sombre, mais il est temps de laisser place à la lumière de la résolution.

 Face à cette situation, je décide de signaler le vol à la flicaille et de contacter ma banque pour annuler mes cartes. Malgré la colère et le dégoût que je ressens envers moi-même, je sais que je ne pourrai pas parler de ce qui s'est passé pendant mon sommeil, puisque je n'ai aucun souvenir. Le fait de signaler le vol et d'annuler mes cartes devient un premier pas concret vers la reprise du contrôle sur ma vie.

 Cependant, le poids émotionnel de l'incident reste présent, assombrissant ma perception de moi-même. La difficulté de ne pas avoir de souvenirs rend la situation encore plus compliquée. La frustration, la confusion et l'impuissance persistent, laissant leur empreinte indélébile sur mon esprit. Néanmoins, je reste déterminée à prendre les mesures nécessaires pour rétablir une certaine normalité dans ma vie, même si la reconstruction s'annonce difficile. La décision de rentrer chez moi à pied est un acte de force face à l'adversité. Même si mon esprit est encore embrouillé par les événements récents, je marche avec détermination, les pensées qui tournent en boucle dans ma tête.

 La proximité de chez moi me frappe avec une ironie douloureuse. Même si la distance que j'ai parcourue n'est pas énorme, j'ai l'impression d'avoir fait un voyage intérieur bien plus complexe. Les rues familières semblent étranges, comme si le monde autour de moi avait changé. Alors que je marche, je me remémore les fragments de souvenirs, me demandant comment je vais expliquer la situation à la flicaille. Les pièces du puzzle de ma mémoire s'emboîtent doucement, mais l'image complète reste floue. Rassembler les morceaux de cette nuit tumultueuse sera un vrai défi.

 Les détails de la soirée précédente semblent inaccessibles, et l'amnésie rend le récit nul. La vie ne fait pas de cadeaux, mais je suis prête à me battre pour reprendre le contrôle de ma solitude. Effacer les souvenirs néfastes liés à mon enfance, à Noël ou à toutes les fêtes soi-disant joyeuses devient une priorité. Face à l'obscurité de mon passé, je ressens une nouvelle détermination à illuminer les coins sombres de ma mémoire. Je suis décidée à reprendre le contrôle de ma vie, à chercher des moyens de guérison pour effacer les cicatrices douloureuses laissées par les expériences passées.

 La bataille pour surmonter les souvenirs traumatiques se mêle à la bataille actuelle pour retrouver ma caisse et retrouver un semblant de normalité. C'est un défi complexe, mais je suis prête à affronter les obstacles, même si cela signifie revisiter des parties douloureuses de mon passé pour construire un meilleur avenir.

Quand j'étais gamine, le cadeau de Noël que je recevais était extrêmement différent de l'ambiance festive que tout le monde connaît. Genre, c'était le soir où les mecs dans la vie de ma mère disparaissaient complètement, laissant place à une réalité super dure. Ma mère, elle-même sous pression financière, se défoulait sur moi avec encore plus de violence que d'ordinaire. Au lieu d'une maison remplie de rire et de chaleur, c'était plutôt une aura glaciale de malheur qui y régnait. Noël perdait tout son sens traditionnel et devenait une période d'angoisse et de peur pour moi.

 Ces souvenirs très douloureux me poursuivent jusqu'à aujourd'hui. Les ombres du passé jettent une sacrée noirceur sur la joie et l'innocence associées aux fêtes. Les Noëls traumatisants continuent de ternir ma vision des célébrations actuelles, ajoutant toute une complexité émotionnelle à ma quête de stabilité et de bonheur dans ma vie. Ma tristesse vient à la fois des événements récents, mais elle est aussi profondément enracinée dans les cicatrices du passé. Les souvenirs de mon enfance sont remplis de moments sombres qui ressemblaient à secrets enfouis dans le placard, des témoins silencieux des choix de ma mère.

 Ces moments, invisibles pour les autres, sont gravés dans ma mémoire et laissent des cicatrices émotionnelles profondes. Depuis mon plus jeune âge, ma tristesse n'est pas dirigée contre les mecs en tant que personnes, mais plutôt contre l'influence destructrice que j'ai vu qu'ils avaient sur ma mère. Les marques laissées par ces expériences douloureuses se mêlent à ma tristesse actuelle, créant un vrai mélange d'émotions.

 Les souvenirs d'enfance, comme des fantômes du passé, continuent de me hanter et d'influencer mes réactions et mes perspectives, même face aux événements récents. Pour guérir, il faut non seulement faire face aux défis actuels, mais également faire la paix avec les vieilles blessures qui persistent dans ma mémoire. J'ai appris à me protéger en gardant les autres à distance, en évitant les complications émotionnelles. Par conséquent, même si je suis confrontée à des trucs difficiles dans ma vie actuelle, j'ai toujours cette méfiance profonde envers tous ceux qui essayent de s'approcher de moi.

 Ce passé douloureux, enfoui au plus profond de ma mémoire, influence ma façon de vivre et de rencontrer des gens, laissant des cicatrices indélébiles sur ma capacité à m'ouvrir et à faire confiance. Les murs que j'ai construits pour me protéger ont involontairement créé une barrière qui rend super difficile de me connecter vraiment avec les autres. Ma méfiance, gravée en moi, colore mes interactions et fait que je suis super réservé et prudent à chaque rencontre. Mais, bon, même si la méfiance m'a protégé dans le passé, je me rends compte que ça limite aussi ma disposition à vivre de vraies connexions humaines. Par conséquent, lutter pour surmonter ces barrières émotionnelles fait partie intégrante de ma quête de guérison.

 Finalement, je cherche à trouver un équilibre entre me protéger et avoir la possibilité de vivre de nouvelles expériences et relations.

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