chapitre 22

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« ASPIRATION ! ASPIRATION VIITE ! », je crie, perdant mon sang-froid. J'ai beau essayer de colmater le trou d'où sort le sang en continue, rien y fait. Les clamps ne tiennent pas en place, je ne peux pas suturer.

« Fibrilation, docteur, on l'perd »

« j'crois qu'j'ai trouvé, attendez », je pince avec mes doigts, le flux ne ralentit pas, je mets mon autre main.

« DOCTEUR, LES PALETTES ! »

« ATTENDEZ ! » je sens le sang couler à une vitesse folle. Le temps que je réalise, le son monocorde de la machine indique la mort.

« Chargez ! », je prends les palettes, les mains gantées pleine d'hémoglobine, je vois l'infirmière désapprouvez, ma perte de temps. Quand, j'approche les palettes, une autre artère se rompt, faisant de la place une rivière sanguinolente impossible à rattraper.

Les yeux de l'anesthésiste, des infirmières, de l'étudiant en deuxième année, tous mes regardent d'un air fautif. Mais, j'ai fais ce qu'il fallait, ce que je croyais être le mieux.

« Heure du décès, 5h48 »

« Vous l'avez laissé mourir ! Vous allez l'payer !!» la voix d'un homme furieux, mais je n'ai pas le temps de le voir, les agents de la sécurité, l'empoignent fermement au moment où les portes coupe-feu se referment.

« vous l'avez tué » une infirmière me dévisage, puis d'autres arrivent, répétant inlassablement cette phrase, « vous l'avez tué, vous l'avez tué », le nombre grandit, m'encercle. Je n'ai pas fais ça, non. Mais aucun son ne sort de ma bouche, une gifle qui sort de nul part s'abat sur ma joue. Dans un bond, je me réveille en sursaut de ce cauchemar. IL me faut quelques minutes, pour comprendre que je suis dans ma chambre, dans mon lit, en sécurité. Chris dort paisiblement. Des gouttes de sueur sur mon front, mon t shirt est trempé. Ma respiration rapide, me fait mal, comme si elle voulait arracher ma cage thoracique. Je n'arrive pas à me calmer, ça semblait si réel, ça l'était. Du moins, le début, cette opération qui m'a couté ma carrière. Ça faisait longtemps, qu'elle n'était plus venue hanter mes nuits. Mon estomac brule, les remontées accident arrachent mon œsophage. J'ai toutes les peines du monde a sortir de mon lit et me trainer jusqu'à la salle de bain. À ma montre il est 3h du matin. La maison est endormi, les images de mon rêve reviennent m'attaquer par flash. J'aurai du faire autrement ? J'aurai pu faire autrement ? Et cette voix, cet homme bouleversé par la perte d'un être cher. Je n'ai jamais cherché qui était cette personne, ça ne m'avait jamais intéressé. Pour elle, j'avais laissé mourir mon patient. Et quel patient, ce confrère qui me détestait au plus haut point. Tout le monde le savait, j'avais pourtant insisté pour l'opérer, je pouvais le sauver. J'en étais capable, alors que s'est-il passé ? Dans mon rapport, aucune erreur n'avait été relevé, a part ma prise de décision risquée, mais qu'importe, ça ou une autre, l'artère aurait éclatée et personne n'aurait rien pu faire. Les rapports des infirmières et de l'anesthésiste m'avaient pourtant accablés, notant mon hésitation, ma décision d'y plonger les mains et de ne pas utilise les palettes de suite. Une affaire de quelques secondes. Sans cette artère, il aurait survécu. Pourquoi a-t-elle explosé ?

De l'eau sur mon visage, mais rien y fait, cette sensation que le songe vous colle toujours à la peau. Qu'il flotte autour de vous, laissant une impression étrange de malaise. Fouillant dans la pharmacie d'appoint, deux cachets antigastriques pour soulager l'estomac.

Pour se sentir mieux, je descends les escaliers sans faire de bruit, ouvre la porte côté plage et y fait quelques pas, pieds nus. La nuit est fraiche mais, ça ne me gène pas, marcher, oublier, voilà ce qu'il me faut. Une fine pluie d'embruns s’abat sur tout mon être, un frisson me parcourt, torse nu, j'avais enlever mon t shirt trempé de sueur, seul mon bas de pyjama me couvre les jambes. Fermant les yeux, j'apprécie cette sorte d’agression de l'immensité bleu, parsemé de brillants, reflet des corps célestes du firmament nocturne. Ce coup de fouet, efface peu à peu ma nuitée agitée. Même mes lacérations acides, se sont adoucies, laissant une pause bien méritée selon moi, à mon estomac.

Un bruit,, brise la berceuse des vagues. Je me retourne vivement, mon cœur cherche à sortir de ma poitrine, battant tellement fort qu'il relance à nouveau mon estomac. Le regard plissé, j'aurai du allumer la lumière sur la terrasse avant de sortir. Là, le noir intense, ne permet pas de distinguer quoi que se soit.

Y'a quelqu'un?  hasarde-je.

Un rire malsain craque le silence, déjà la voix s'éloigne, j'essaye de suivre la direction, mais je ne suis même pas sur que c'est celle là. Quand, je crois apercevoir une ombre, je ne saurai pas vraiment le dire. Était-ce un rire ? Une mouette perdue ? Un chien errant ? Quelqu'un ?

Je presse le pas pour rentrer, une sensation d'être observer, de ne pas être seul à cet instant précis. Contrairement à d'habitude, je fais le tour des portes et fenêtres et les verrouillent.

Au petit matin, j'ai déjà tout oublié, ma seule pensée, Francis, c'est aujourd'hui que je vais tester le remède à son insu. Il est en pleine forme, et prêt à prendre un médicament avec sa « syncope ». Eddy est toujours dans le coma, voilà pourquoi, je m'entête à trouver un « vaccin », pour les personnes comme Eddy, pour tous ceux qui sont partis trop tôt. Quand ça sera fait, je passerai une journée avec Liam. Sourire aux lèvres, je pars pour la jetée. Un coup de klaxon, puis deux, je fais signe à Francis de loin. Il a l'air étonné, normal, on n'avait pas prévu de se voir aujourd'hui. Il s'approche lentement.

« Bonjour Francis, sava ? Pu de malaise ? »

« Bon..jour… sava oui merci »

Une petite discussion polie et sans intérêt pour en venir au fait.

« J'ai pensé à vous toute la nuit, et je pense avoir trouvé ce qu'il vous faut. C'est un médicament expérimental mais pour les personnes comme vous, dans des situations précaires, c'est l'idéal. »

« OH ! Oui oui, essayons, c'est quoi c'médoc ? »

« Montez, j'vous explique tout »

Je me disais aussi, ça n'allait pas être si facile. Francis même s'il est moins méfiant, est toujours curieux de tout. Pendant le trajet, je tente de l'embobiner, l'accablant de termes médicaux, de promesses de guérison totale, vantant les mérites certain d'un produit incertain. Francis est conquis au moment où j'évoque les capacités physiques augmentées, septique, il veut le tester pour me prouver le contraire. Il est enthousiasme, excité. Un nouveau Francis, enfin, celui qu'il ne m'a jamais montré.

« Mon nom sera cité dans les revues ? » plaisante-t-il. S'il savait…

Arrivée à la clinique, je lui ouvre le laboratoire,196052, ces chiffres obsédants…

Je referme la porte derrière nous, regardant si personne n'est dans le couloir.

Pourquoi cette sensation étrange que quelque chose a bougé, les battements dans ma poitrine explose ma cage thoracique, mes yeux presque sortis de leurs orbites. Quelqu'un est-il venu ici ? Impossible. Un rapide coup d’œil circulaire.

« Un problème ? » Francis me regarde, circonspect de mon immobilité.

« Je.. c'est.. j'en sais rien » bredouille-je, incapable de dire si c'est mon imagination ou si ya quelque chose qui ne va pas. Rien à apparemment disparu mais cette impression étrange, que mon stylo n'est pas à sa place, que mon carnet est un millimètre plus à droite. Hier soir, ce matin mais qu'est ce qui m'arrive. Je frotte mes tempes en fermant les yeux, je commence à perdre la tête ??! Le stress, la fatigue, doivent me jouer des tours.

Derrière mon bureau, tout à l'air habituel, pourtant cette odeur…

« vous n'sentez rien d'particulier ici ? » levant les yeux vers Francis, entendant son ridicule reniflement, qui m'aurait fait sourire, si je n'étais pas si emplis de sentiments troublés.

« Nan, l'odeur d'l'hopital c'tout ».

Je hoche la tête passant ma main dans mes cheveux. La femme de ménage surement, bha non, personne n'a pas le code de la porte. Il faut que je pense à autre chose, Francis, le remède, ma réhabilitation, l'espoir fou de sauver l'Humanité. Le sourire me revient instantanément.

« Installez vous ? Alors Francis… ? »

« Francis tout court » dit-il en levant sa manche, faciès fendu de ses lippes qui se veulent agréable, je lui souris en coin, qui ne tente rien n'a rien. Mais il ne se laisse pas avoir aussi facilement. Tant pis, un jour viendra. Le cocktail fabriqué à base d'ADN de salamandre et de cellules souches humaines. D'un bleu translucide, hypnotique, le liquide brille dans la seringue. Il est (jour) 9h17 agrémenté de 32 secondes, quand l'aiguille mord l'épiderme et déverse son élexir de régénerescence dans le réseau sanguin de Francis. L'instant s'étend comme un moment solennel en tout cas pour moi. Je sais qu'aujourd'hui est un grand jour, cet homme assis en face de moi, mixte de confiance et de septicisme aide la médecine.

Le corps raidit, les yeux révulsés, Francis s'écroule, secoué de mouvements brusques et saccadés, il convulse pendant de longues secondes puis pu rien, le silence du corps. Le visage figé par la peur, je suis pétrifié par l'horreur. Jamais aucun des autres patients jusqu'à maintenant, n'avait eu une telle réaction. Que faire maintenant, tombant au côté de Francis, la tête dans les mains, yeux rivés au sol, la seule chose qui me vient : une larme, une lourde larme d'incompréhension, de stupéfaction et de désolation.

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