Rencontre avec le diable

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Prask travaillait dans son bureau quand Charlog déposa sur son bureau une lettre cachetée.

  • C'est un soldat qui me l'a donné, dit-elle. Elle viendrait du gouvernement.

Intrigué, Prask examina la lettre. Elle portait en effet le sceau impérial. Le ministre l'ouvrit et la lut.

  • Et bien je dois dire que je ne m'attendais pas à ce que cela fonctionne vraiment...
  • Qu'il y a-t-il, monsieur ?
  • Chalorg, tu va pouvoir être tranquille un moment. L'empereur nous offre des vacances.

Charlog en resta bouche bée. Prask était tout autant surprit. Il en avait fait la demande pour préparer plus facilement l'évasion de Lakr mais il n'y croyais pas vraiment, surtout vu les reproches que Watrakash lui avait fait dernièrement. L'empereur tramait-il quelque chose ? Non, Prask se faisait probablement des idées.

  • Profitons plutôt de cette opportunité, se dit-il.

Une fois sa journée de travail terminée, une fois les dénonciations classées ou cachées pour certaines, Prask sortit. Et, exeptionnellement, il se promena dans les allée du palais. Ou plutôt il se familiarisa avec les issues, il inspecta les passages surveillés et ceux qui l'étaient moins, il commençait à tracer des chemins discrets dans son esprit.

Jusqu'à ce qu'il tombe sur lui en traversant un salon où quelques nobles discutaient calmement.

  • Seigneur Prask le Spectre. Vous portez bien votre nom, fit une voix suave à sa gauche.

Prask frémit. Il connaissait cette voix. Il se retourna vers son interlocuteur.

  • On vous surnomme bien l'Ombre, il me semble ? Votre surnom aussi vous va bien. Une ombre, c'est discret et menaçant.
  • Allons, vous me flattez ! dit le démon en se redressant. Mais il faut au moins ces qualités pour présider la démoniapol.

Prask était grand et mince. Le seigneur Kalr était géant et squelettique. Des cheveux blonds et lisses tombait sur son visage creusé mais qui dégageait pourtant une étrange beauté. Ses cornes d'os étincelaient. Sa peau était blanche comme s'il était malade en permanence, mais tout dans sa posture et ses gestes donnait une impression de jeunesse et d'élégance. Il en devenait même séduisant dans ces habits noirs. Quant à ses yeux, ils brillaient d'un vert irisé magnifique derrière son masque aussi pâle que lui.

Et c'était ce même démon qui avait envoyé des centaines, voire des milliers de personne à la mort. C'était, plus encore que l'empereur, l'être que Prask craignait le plus.

Et il se tenait devant lui.

  • Probablement, répondit Prask en gardant contenance. Mais vous aviez quelque chose à me dire ?
  • Quoi ? Non, non ! Faut-il vraiment une raison pour parler à un collègue qu'on n'a pas vu depuis fort longtemps ? De plus je ne pensais pas vous déranger, vous êtes en vacances ai-je entendu !
  • Qui vous a dit cela ? demande Prask sur la défensive.

Comment pouvait-il le savoir ? Lui-même venait de l'apprendre ! Le sourire de Kalr s'élargit.

  • Mon ami, vous avez raison, mon surnom me va à ravir. Or une ombre, c'est toujours là, même lorsqu'on ne la voit pas. N'est-ce pas mon travail de tout savoir ? C'est vrai que c'est le vôtre aussi ! Nous nous complétons à merveille, vous ne trouvez pas ? Enfin, passons. Peut-être pourrions nous nous organiser une petite soirée ? J'inviterais le seigneur Qualamka, il vient de rentrer de la campagne de Noroldi. Vous en serez, bien sûr ?

Des sueurs froides commençaient à perler le long de la colonne verticale de Prask. Le seigneur Qualamka était un colosse, qui s'était fait un nom dans les exploits militaires. Sa maîtrise du Foultror, cet art magique permettant de créer de violentes attaques énergiques, était exeptionnelle. Mais surtout, c'était un des plus fervent partisans de l'empire ainsi que le ministre des affaires militaires. Et donc une menace supplémentaire.

Pourquoi est-ce que ça devait arriver maintenant ? Soupçonnaient-ils son projet ? Dans ce cas, refuser serait un risque. Ou alors il fallait bien le faire.

  • Désolé, Comte Kalr, mais vous devez savoir que je ne suis pas très à l'aise en société. Je préfère décliner...
  • Oh, je comprend que vous préféreriez la compagnie du seigneur Lakr, mais j'insiste ! Nous vous connaissons si peu.

L'allusion à Lakr glaça Prask. Le ministre de la démoniapol reprit comme si de rien n'était.

  • Nous jouerons aux cartes ! Ne vous inquiétez pas, je sais que vous êtes en vacances alors on évitera de parler travail. Même si connaissant Sir Qualamka ça ne sera pas facile...
  • Je suppose qu'il serait malvenu de refuser une telle invitation, répliqua Le Spectre.
  • En effet, mon cher, souria le seigneur Kalr. Nous pourrions même discuter littérature !

Le Spectre serra les dents. Cette fois c'était certain, c'était un piège. Un piège auquel il ne pouvait pas échapper. Refuser maintenant serait confirmer les soupçons de la démoniapol. Et s'il faisant semblant d'accepter et qu'il s'enfuyait... Ce serait condamner Lakr et Arnala, impossible !

Il hocha donc la tête.

  • Soit. Je viendrai.
  • Et bien voilà qui est fantastique ! Je vais en parler au seigneur Qualamka et je vous enverrait une date. A la prochaine, mon ami.

Puis il s'en alla, captant les regards de la petite assemblée, curieux mélange d'admiration, de crainte et de jalousie, laissant Prask avec ses doutes.

L'étau se resserrait. Il fallait jouer finemenent. Ces vacances ne seront décidement pas de tout repos...

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