Initiation

3 minutes de lecture

— Tu es prêt ? demanda Marika à son fils.

Kohga acquiesça. Il avait fière allure dans son kimono neuf, dont la soie rouge sombre reflétait la pâle lumière des torches. Quelques perles métalliques ornaient le col.

Marika était splendide, elle aussi, dans sa tenue élégante d’inspiration Gerudo. Les tissus rouges, roses et lilas qui la composaient, légèrement transparents, étaient décorés de motifs typiquement Yigas. De lourds bracelets argentés pendaient à ses poignets. Elle avait relevé ses cheveux noirs en une queue de cheval haute et couvert son visage d’un voile Sheikah.

— Mais qu’est-ce que c’est que cette coiffure ? s’agaça-t-elle dès qu’elle aperçut Kohga.

Elle s’approcha de lui, saisit deux épingles à chignon qui traînaient sur la table et entreprit de le recoiffer.

— Voilà, c’est mieux, non ?

— Ah ça oui ! confirma le Grand Kohga, qui venait d’arriver.

Marika sourit, ajustant un voile blanc marqué de l’emblème des Yigas devant le visage de son fils.

Puis elle ouvrit sa trousse de secours, un petit sac rouge, large et plat, et en sortit un pot de pommade.

— Tu es prêt ? répéta-t-elle.

Elle appliqua la pommade glaciale sur le bout des oreilles de Kohga.

— Bon… vous êtes prêts ?

Kohga et son père soupirèrent. Marika ouvrit la porte, et ils quittèrent la loge pour se diriger vers la grande salle du repaire.

D’ordinaire, l’estrade de la grande salle était vide, ou servait de dépôt à toutes sortes d’objets. Mais ce jour-là, un grand décor y avait été installé en vue de la cérémonie. Aux parfums entêtants de l’encens se mêlaient des effluves plus ordinaires de viande rôtie, de bananes frites, de gâteau, de sueur et de cendres. Les deux flammes sacrées du Clan, dédiées respectivement à la déesse Hylia et au Fléau Ganon, encadraient l’estrade. Les tentures qui couvraient les murs de la grande salle représentaient des scènes de combat, mais aussi de la vie de tous les jours. Les broderies étaient délicates et les couleurs éclatantes contrastaient avec les murs de sable.

Kohga grimpa les escaliers de pierre pour rejoindre les autres Yiglings sur la scène. Assise en tailleur, la vieille prêtresse du Clan, Yana, méditait les yeux fermés. La fumée qui emplissait l’air le fit tousser.

Il frémit quand la la prêtresse ouvrit les yeux, le regard fixe, et se releva.

— Clan Yiga, nous sommes réunis ce soir pour célébrer l’arrivée dans nos rangs de nouveaux apprentis !

Une grande clameur noya ses derniers mots. D’un geste, la vieille femme fit taire l’assemblée.

— Bien, bien. Enfants du peuple libre, jurez-vous fidélité à notre Clan, jurez-vous obéissance à notre chef ?

— Je le jure ! répondirent les Yiglings, d’une seule et même voix.

— Bien, bien, répéta Yana.

Elle fit un signe vers Kohga.

— Avance-toi, ordonna-t-elle.

Il obtempéra, les mains tremblantes.

— Fils du Clan Yiga, fils du peuple libre, relève la tête. Montre ton visage à la foule.

Kohga arracha son voile et le jeta dans l’une des flammes sacrées. Puis il releva la tête et fit face au Clan.

Une exclamation étonnée s’éleva de la foule.

Le fils du Grand Kohga avait un visage assez quelconque, le teint mat et les cheveux noirs. Ses joues rondes lui donnaient un air enfantin, rappelant qu’il n’avait que neuf ans. Il avait tous les traits qu'on pouvait attendre d’un Yigling.

Mais ses yeux n’étaient pas ordinaires. Le droit, rouge sombre, n’avait rien de particulier, mais son œil droit, vert comme ceux des Gerudos, rappelait en silence qu’il n’était pas qu’un enfant du Clan.

— Devant Hylia… Devant Ganon… Devant le sang versé des Sheikahs de l’ancien temps…

Yana se pencha sur l’autel et y saisit un couteau de cérémonie. Elle passa la lame dans les deux flammes sacrées, puis reporta son attention sur Kohga.

— En ce jour, tu pars rejoindre les rangs des guerriers.

Elle saisit la pointe de l’oreille de Kohga entre le pouce et l’index, tira légèrement, puis abattit son couteau d’un coup sec. La douleur fut vive, mais brève. La pommade appliquée par Marika était efficace.

La prêtresse attrapa l’autre oreille de Kohga et la raccourcit de la même façon. En voyant le sang sur le couteau, il faillit se sentir mal.

Yana passa le doigt sur la lame pour récupérer les quelques gouttes de sang et traça l’emblème des Yigas sur le front de Kohga.

— L’œil de l’ombre pleure des larmes de sang, le peuple des Yigas vengera la trahison, mais jamais ne pourra l’effacer, murmura la prêtresse.

Elle ramassa un masque Yiga sur l’autel et le tendit à Kohga.

Il mit le masque et constata avec surprise qu’il voyait parfaitement au travers.

— Bien, bien, répéta la prêtresse. Descends de la scène, quelqu’un t’attend en bas.

Kohga ne se fit pas prier.

"""Et voilà ! J'espère que cette réécriture vous plaît ! Je tenais absolument à reprendre cette fic, parce que j'adore Kohga et tous les persos qui gravitent autour, surtout Mara et Aimy ! (et certainement pas parce que l'ancienne version était pourrave)"""

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Loumicrobes ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0