Les Mots du Souvenir.
Nous passons la soirée à parler, à rire, à partager des souvenirs. Mon oncle me montre des photos de ma mère et de mon père, des images que je n'avais jamais vues. Je découvre des aspects de leur vie que j'ignorais, des moments de bonheur simple et de complicité. Ces découvertes m'aident à reconstruire une image plus complète de mes parents, à les sentir plus proches malgré leur absence.
Avant de partir, mon oncle me donne un vieux carnet. C'est le journal de ma mère, écrit pendant ses jeunes années. En le feuilletant, je découvre ses pensées, ses rêves, ses doutes. Chaque page est une fenêtre ouverte sur son âme, un lien intime avec elle. Je passe une partie de la nuit à lire, me plongeant dans ses mots, sentant sa présence à travers les lignes.
Le lendemain, je décide de retourner au cimetière où reposent mes parents et mon frère. Le ciel est gris, et une fine pluie commence à tomber, ajoutant une mélancolie à l'atmosphère. Je porte des fleurs fraîches, les mêmes que Enzo aimait, et je les dépose délicatement sur les tombes.
Je m'assois sur le banc à proximité, laissant mes pensées vagabonder. Je parle à mes parents et à Enzo, leur racontant mes jours récents, mes luttes, mes découvertes. Je sens leur présence apaisante autour de moi, comme une étreinte invisible. La pluie se fait plus intense, mais je ne bouge pas. C'est comme si la nature elle-même partageait ma peine et ma réflexion.
Alors que je me lève pour partir, je fais une promesse silencieuse : je vais vivre pleinement, pour eux, pour moi, pour honorer leur mémoire. Je vais poursuivre mes rêves, créer de nouveaux souvenirs, et ne jamais oublier ce qu'ils m'ont appris.
Sur le chemin du retour, je croise un groupe d'enfants jouant sous la pluie, riant et courant avec insouciance. Leur joie est contagieuse, et je ne peux m'empêcher de sourire. La vie continue, malgré tout. Et je suis prête à embrasser cette continuité, à accueillir les nouvelles expériences et à chérir les souvenirs précieux.
De retour chez moi, je sens une différence. La maison, bien que toujours remplie d'échos du passé, semble moins oppressante. Les photos de mes proches ne sont plus des rappels douloureux, mais des sources de réconfort et d'inspiration. Je sais que la route sera encore longue et parsemée de moments de tristesse, mais je suis déterminée à avancer, à trouver la paix et la joie à nouveau.
Je me dirige vers la bibliothèque de la maison, prenant le carnet de ma mère et la lettre d'Enzo, et les place sur mon bureau. Ce sont mes guides, mes souvenirs vivants. En ouvrant le carnet, je tombe sur une citation que ma mère avait notée : "Le bonheur n'est pas l'absence de problèmes, mais la capacité à les surmonter." Ces mots résonnent profondément en moi, me rappelant que malgré les épreuves, le bonheur est toujours possible. Je décide de me lancer dans un projet que j'avais longtemps reporté : écrire un livre sur notre histoire, sur la vie d'Enzo, de mes parents, et sur notre famille. Ce sera un hommage à eux, une manière de partager leur lumière avec le monde. Je m'installe à mon bureau, allume l'ordinateur, et commence à taper les premiers mots. Les souvenirs affluent et je me plonge dans ma propre histoire, revivant chaque moment avec intensité. Les jours passent et les pages se remplissent, mais plus j'avance dans l'écriture, plus je me rends compte à quel point la douleur de mes souvenirs est encore vive.
Enzo, le frère que j'ai perdu trop tôt, revient à ma mémoire avec une force inouïe. Les larmes coulent sur mon clavier tandis que je retrace sa vie, sa joie, sa douleur. Mes parents, mes piliers, mes guides, me manquent toujours autant. Leur absence est un poids insoutenable sur mes épaules.
Je me perds dans les lignes de mon livre, dans les méandres de mes souvenirs. Je revis chaque instant, chaque éclat de rire, chaque larme versée. Et plus j'avance, plus la réalité me rattrape : je ne pourrai jamais ramener mes proches à la vie à travers ces simples mots.
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