Reflets de l'Inachevé
Alors, je décide de refermer mon ordinateur, de laisser mes souvenirs reposer en paix. Mon hommage à Enzo, à mes parents, à ma famille, restera inachevé, comme une blessure ouverte qui ne guérira jamais complètement. Je me lève de mon bureau, le cœur lourd, les larmes aux yeux.
Je me rends compte que malgré tous mes efforts, ma douleur ne s'effacera jamais. Mon livre restera inachevé, comme un écho silencieux de mes regrets et de mon chagrin. Et c'est ainsi que je me retrouve seule, face à un vide immense, rempli de souvenirs inachevés et de promesses brisées.
Les jours passent et la douleur ne fait que s'accentuer. Chaque page blanche devant moi devient un miroir de ma propre insignifiance. Les mots, autrefois si riches et puissants, semblent désormais vides et creux.
Le lendemain matin, le soleil peine à se lever, comme si le ciel ressentait lui aussi la lourdeur de mon cœur. Je me prépare rapidement, anxieuse à l'idée de revoir Léanne. En sortant de chez moi, j'aperçois le parc au loin, les arbres bruissant doucement sous la brise matinale. Mon téléphone vibre soudainement dans ma poche. C'est un message de Léanne : "Je suis désolée, je ne peux pas venir aujourd'hui. J'ai quelque chose d'important à faire. On se revoit une autre fois." Une vague de déception m'envahit. J'avais tant espéré cette rencontre, ce moment où nous pourrions partager encore plus.
Je décide quand même d'aller au parc, espérant secrètement que Léanne changerait d'avis et viendrait me rejoindre. À chaque pas, mes pensées s'emmêlent, oscillant entre l'espoir et la tristesse. Je m'assois sur un banc, observant les enfants jouer, les couples se promener, les oiseaux chanter. Mais mon esprit est ailleurs, perdu dans un océan de tristesse et d'incertitude.
Les heures passent et Léanne ne vient pas. Le soleil commence à se coucher, peignant le ciel de couleurs orangées et pourpres. Les ombres s'allongent, et je sens une lourdeur peser sur mes épaules. Je me lève finalement, le cœur lourd, et commence à marcher lentement vers chez moi. À chaque pas, le sentiment de solitude grandit en moi.
En arrivant chez moi, je trouve un paquet devant ma porte. Il n'y a pas de nom d'expéditeur, juste mon prénom écrit d'une main tremblante. Je l'ouvre avec appréhension et découvre une lettre à l'intérieur. C'est de Léanne. Ses mots sont empreints d'une douleur palpable.
"Chère Alison,
Je ne pouvais pas te le dire en face, mais il fallait que tu le saches. Je suis malade, très malade. Les médecins ne me donnent plus beaucoup de temps. Rencontrer quelqu'un comme toi a été une bénédiction, mais je ne voulais pas t'imposer ma souffrance. J'ai décidé de partir, de m'éloigner pour te protéger de cette douleur.
Merci pour ces moments partagés, ils resteront gravés dans mon cœur à jamais.
Avec tout mon amour, Léanne."
Je m'effondre sur le sol, les larmes coulant abondamment sur mes joues. L'idée de perdre Léanne est insupportable, mais je comprends son choix. Mon cœur se brise un peu plus à chaque mot lu, et je réalise que parfois, la vie nous impose des épreuves si douloureuses que seul le temps peut apaiser.
Je garde la lettre contre moi, me promettant de ne jamais oublier Léanne, cette âme courageuse qui a traversé ma vie comme une étoile filante, brillant intensément avant de disparaître dans la nuit. Les jours suivants sont flous. Chaque matin, je me lève avec l'espoir de recevoir un autre message de Léanne, mais mon téléphone reste silencieux. Je retourne au parc où nous devions nous rencontrer, espérant la voir assise sur un banc, mais elle n'est jamais là. Les gens autour de moi continuent leur vie, insouciants de la douleur qui ronge mon cœur.
Un jour, en rentrant de balade, je trouve une autre lettre dans ma boîte aux lettres. Cette fois-ci, l'écriture est plus tremblante, presque illisible. Mon cœur s'accélère alors que j'ouvre l'enveloppe.
"Chère Alison,
Je voulais te dire au revoir. Mon état a empiré, et je suis à l'hôpital. Les médecins disent que je n'ai plus beaucoup de temps. Merci d'avoir été là pour moi, même si ce fut pour une courte période. Ta gentillesse et ta compréhension m'ont apporté plus de réconfort que tu ne pourrais l'imaginer.
Je suis désolée de te quitter ainsi, mais sache que je t'emporte avec moi dans mon cœur.
Avec tout mon amour, Léanne."
Les larmes coulent à nouveau sur mes joues, et je ressens une douleur sourde dans ma poitrine. Je prends mon téléphone et appelle un taxi pour me rendre à l'hôpital mentionné dans la lettre. Le trajet semble interminable, chaque seconde une éternité.
Annotations
Versions