5 Cochon citoyen

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Dix jours plus tard, la presse qui était venue d’abord par curiosité pour les bizarreries de la Justice, est cette fois-ci présente pour Cochon et sa famille et personne d’autre, à la sortie de la Mairie, pour la remise des documents de Citoyenneté.

— Des papiers d’identité tout neufs !

— Montrez-les nous ! Ouverts à la bonne page !

Cochon et Béatrice prennent la pose pour la presse et il y a même un correspondant allemand et un chinois, un russe. Les nouveaux citoyens collent leur figure souriante à côté des passeports puis distribuent les cartes d’identité à chacun de leurs vingt-deux enfants.

— Monsieur Cochon, quels sont vos sentiments en ce jour ?

— Je suis ému. Ému et reconnaissant. Qui aurait pu penser que ma famille et moi, voués à une mort certaine, serions sauvés par le pays des Droits de l’Homme ?

— En quel nom parlez-vous, Cochon ?

— Ne vous y trompez pas. Je suis ici au nom de l’Humanité ! Cette humanité, qui m’a été reconnue, après que je l’ai découverte par inadvertance. Et pour laquelle je me suis battu !

— Ne regrettez-vous, non pas la servitude, mais la condition animale ? L’innocence et la grâce que vous quittez n’étaient-ils pas enviables ?

— Messieurs, je quitte avant tout la merde. Vous êtes cordialement invités à venir visiter mon ancien logement. Je vous ferai les honneurs de la table et vous céderai mon lit pour la nuit !

— Comment vivrez-vous désormais ?

— Je compte trouver un emploi.

— Lequel ?

— Je ne sais pas. J’apprends vite ! L’Humanité est ouverte. S’en saisit qui veut la prendre.

— Vous nous servez là un beau titre de presse : "Naissance d’un Cochon Philosophe" !

— Crépinettes et lardons ! Que voilà un titre spéciste ! Dîtes plutôt : "Naissance d’un Homme" et vous aurez tout dit !

— C’est beau. Et sans doute vrai. Mais qu’aurions-nous tous les jours à écrire, si par malheur vous aviez raison ?

— Par la Sainte Mortadelle, en voici une éducation.

— Chéri, les enfants…

Béatrice désigne leurs petits cochons en train de jouer dans l’eau de la fontaine, en face de la Mairie. Ils sont filmés par la télévision. Plusieurs personnes ont sorti leur téléphone. Quelques secondes plus tard, le portable de Chasseur se met à vibrer. Ce dernier regarde puis montre à Béatrice une video.

— Je crois, Cochon, que vous faîtes déjà le buzz !

Chasseur, Béatrice et Cochon, lisent les grands titres du lendemain. Chasseur a collecté la presse en allant chercher des croissants, et bien sûr quelques kilos de patates.

— "La fontaine municipale vandalisée" ; "Cochon et sa famille : encore du chemin à faire !"

— Quel pâté, ma mie, je crois que nous venons de rater notre entrée dans le grand monde !

— Il s’agit de la presse réactionnaire, Cochon. Laissez dire ! Plus les journaux vous enfoncent, plus vous gagnez la sympathie des progressistes ! Un compte Twitter diffuse des mêmes où vous et votre famille êtes dans toute sortes de situations. Au restaurant, à l’école, en autobus ! Un autre intitulé "Sagesse de Cochon" vous représente en toge, on vous attribue des proverbes !

— C’est rigolo. Mais j’ai faim. Tout le monde a faim (il cite tous ses enfants). Chasseur, tu nous ramènes des amuse-bouches, et à chaque fois on crève la dalle. Le frigo est vide.

— C’est que vous mangez vraiment beaucoup. Vous êtes nombreux.

— Et nous avons un taux de croissance optimisé pour faire du lourd, et on est fait pour faire du gras, blabla ! En attendant, on fait comment pour survivre quand on est libre ?

— On travaille.

— Travailler ? Comme Fermier ? Il faut que je trouve des humains à engraisser ? Hors de question, c’est moi qui ai faim !

— Dans ce cas, il faut trouver un travail salarié.

— Là on m’engraissera ?

— Un peu. Si vous donnez satisfaction.

— Bon. C’est quoi le secret.

— Pôle Emploi.

— Pôle Emploi ?

Et plus tard, à Pôle Emploi.

— Je ne sais pas si c’est possible…

— Et ça, c’est un coupon d’achat chez Prisunic ?

Cochon colle ses papiers d’identité sous le nez de monsieur Pôle Emploi.

— Vous lisez ?

— Oui… Virgile Évariste Cochon… Jolie photo…

— Et en dessous ?

— République Française…

— Hé bien voilà ! Alors maintenant, tu vas me dire c’est quoi un travail qui rapporte de la patate. Beaucoup de patates.

— Ceux qui rapportent le plus ne sont pas dans nos listings. Êtes-vous qualifié ?

— Très.

— En quoi ?

— En tout.

— Vous savez souder, faire un coffrage béton ? Visser, scier ? Vous avez le permis ?

— Je sais tout faire, mais pas ça.

— Bon, nous allons faire une évaluation d’employabilité.

— Tout de suite ?

— Les meilleures choses n’attendent pas, monsieur Cochon !

Quelques heures plus tard, Cochon après avoir passé une batterie de tests, se retrouve à nouveau dans le bureau de monsieur Pôle Emploi.

— Alors ?

— Alors, ça va pas fort. Vous ne savez rien faire de vos mains.

— J’en ai pas.

— En revanche vos aptitudes logico-verbales sont exceptionnelles. Ça crève le plafond !

— Logico-quoi ?

— Cela veut dire que vous avez un gros QI. On m’a cependant rapporté que vous avez fait de l’oeil à la surveillante de salle pour qu’elle coche les cases à votre place.

— Normal. Je suis… Enfin, j’étais un cochon.

— Dommage que vous ne sachiez pas écrire.

— Et l’épreuve informatique ?

— Vous avez massacré le clavier. Aucuns points. On change le matériel à cause de vous.

— Il faudrait vous adapter mon vieux.

— C’est pas comme ça que ça fonctionne.

— Et alors dans votre fonctionnement à vous, ça donne quoi ?

— Nous avons envoyé vos données d’employabilité dans le dataset analysis system, et un résultat est sorti.

— Un seul ?

— C’est déjà beaucoup.

Souvent, c’est zéro.

— Et alors ?

— Voici la fiche.

— Surveillant en établissement scolaire. C’est quoi ?

— Ça veut dire pion !

Le lendemain, Cochon est chez monsieur Directeur, pour un Boulot qu’on appelle Pion.

— J’ai une famille à nourrir, monsieur le directeur.

— Vous avez de l’expérience, Cochon, voilà le plus important ! Je viens de virer un jeune écervelé qui a giflé un élève.

— Avec moi, cela n’arrivera pas, monsieur le directeur. Je suis non violent et je n’ai pas de mains.

— Le salaire est bien chiche.

— En patates ?

— Il y a des avantages. Vous avez accès à la cantine.

— Je peux inscrire mes enfants ?

— Sans aucun doute ! Nous devons absolument maintenir l’effectif. Une classe risque de fermer, en fin d’année.

Quelques semaines plus tard.

— Grâce à vous monsieur Cochon, nous avons même ouvert une classe supplémentaire ! Mais cette affaire me coûte cher. Vos enfants sont des ogres !

— Comme vous y allez, Directeur ! Nous sommes végétariens.

— Comment faîtes vous ?

— On appelle ça le taux de conversion… Il paraît…

Ils sont interrompus par une dispute, dans la cour.

Il est question d’une certaine Margarita Humbolt.

— Qui est-elle, cette Margarita ?

— Les enfants ne parlent que d’elle ! Elle tient des meetings, passionne les foules. Notamment les enfants. Il faut dire qu’elle a presque leur âge.

— Et que raconte-t-elle ?

— Elle défend les animaux !

— Ça c’est une très bonne idée !

Plus tard, à table, chez les Cochons.

— Comment ça va, Virgile, ton travail ?

— Je m’ennuie. Heureusement, y’a de la patate. Beaucoup de patates. Aujourd’hui, il y a eu une dispute au sujet d’une humaine qui a un nom de pizza.

— Margarita Humbolt ?

— Tu la connais ? Il paraît qu’elle défend les animaux.

— Je ne voulais pas t’en parler, parce que…

— Parce que moi, Virgile, je me suis battu pour les droits humains ? Et que maintenant que j’ai Pôle Emploi et de la patate pour tous les enfants…

— Tu n’es par heureux, Virgile.

— Oui, Béatrice.

— Il y a un meeting de Margarita Humbolt, bientôt. Tu voudrais pas qu’on y aille, Virgile ?

Le lendemain Chasseur est invité à prendre le café, et Béatrice remet son projet sur la table. Virgile est fort mécontent.

— Pourquoi, Béatrice, aller voir une humaine qui défend les animaux ? Je me bats pour les droits humains, nom d’un crocodile, les droits humains !

— Quelle différence, Virgile ?

— Je me suis battu. Cette Margarita est une parvenue qui profite de la misère des autres !

— Toi, tu t’es battu pour toi. Margarita se bat vraiment pour les autres ! C’est pour ça qu’elle est populaire. C’est pour ça que tu es malheureux.

— Et la patate, hein ? Qui nourrit la famille ?

— Tout ce que tu voulais, c’était la liberté. Pas la patate. Tu dois encore la gagner, cette fameuse liberté !

— Bon. Je me rends. Chasseur, viens avec nous. Je souhaite avoir des gens raisonnables dans le périmètre !

Quelques jours plus tard, ils sortent de la salle de spectacle, le meeting a été chaud. Cochon est renseigné.

— Chasseur. Cette Margarita Humbolt : Je ne comprends rien à ce qu’elle dit !

— Elle est populaire, Cochon.

— Avec un prénom de pizza et un nom de naturaliste allemand ?

— Cela n’a rien à voir !

— Il y a du jambon dans la Margarita ?

— Vous voyez ! Vous avez déjà un point commun.

— Bon. Que faut-il faire ?

— Si tu ne veux pas t’ennuyer, il faut faire de la politique, Virgile.

— Comme à la télévision ?

— Mieux : en vrai ! Tenir des meetings, avec elle. Elle sera notre égérie ! Une humaine qui se bat pour la cause animale, fait tandem avec un cochon ! Ça va cartonner !

Ce que vient de dire Chasseur fait réfléchir Cochon, qui finit par déclarer :

— Bon. Allons voir.

Ils se dirigent vers la loge de Margarita. La presse et la télévision sont là.

— Qui êtes-vous, Margarita Humbolt ?

— Je me connais peu.

— D’où vient cette passion pour les animaux ?

— Je n’ai aucune passion pour les bêtes. Je me bats contre la violence. Les animaux ne font plus partie de nos vies. Combien de fois croisez-vous un bœuf, un agneau ? Un animal en pleine nature ? Si je dis "ce poulet va mourir", "ce chevreuil vivra", cela n’a aucun sens pour ceux qui les voient sous cellophane ou en personnages de cartoons !

— Comment êtes-vous devenue végétarienne ?

— Mon père était Fermier. Nous donnions la vie pour donner la mort. Pourquoi manipuler des vies ? Pour gagner de l’argent ?

— Et la chasse ?

— Tuer est une affaire sérieuse. Les chasseurs le savent. Comme nous, ils ont intérêt à maintenir la vie sauvage. Seul l’élevage est un crime !

L’émission se termine. Les équipes quittent le plateau. Restent Cochon et Chasseur. Cochon applaudit à tout rompre. Chasseur aussi : Margarita a dit du bien de la Chasse. Il repense au petit Anicet. À chaque fois qu’il le croise, avec sa patte folle, il évite son regard.

Il est très content du discours de Margarita.

— Bravo ! Bravo ! C’est encore mieux !

Margarita Humbolt regarde Chasseur ; reconnaît Cochon.

Qui n’a pas entendu parler du procès ? Elle sourit.

— Ce que je dis de la Chasse, je le pense. C’est une façon de mourir qui en vaut d’autres ! Je ne le reprocherais ni aux lions, ni aux loups. Ni aux Humains.

Chasseur ne peut s’empêcher d’applaudir une seconde fois. Cochon imagine, un instant, un loup avec un fusil, puis un Cochon tirant une balle sur Chasseur. Il regrette aussitôt cette pensée ; pense à Béatrice, et remet les choses à leur place.

— Monsieur Menot est mon conseiller politique.

— Vous faîtes de la politique, Cochon ?

— Depuis que j’ai quitté la Porcherie et son monde de Patates à Gogos, je ne fais que ça !

Margarita soupire.

— Comme moi. C’était une Ferme Laitière.

Cochon et Margarita se regardent : un de ces regards longs qui expriment une empathie profonde. Ils viennent du même monde, celui de la Mangeoire. Ils feront affaire. Margarita battra les estrades avec lui : la politique politicienne ne l’attire pas. Cochon sera un bras électoral, porte-flambeau de ses idées.

Pour ça, il faut aussi un parti.

Virgile, qui ne souhaite pas faire du neuf alors qu’il y a déjà du choix sur le carreau, va taper aux portes des grands étiquettes, rue de Belfroy, rue de Babineau et aussi rue Percluse.

Comme il est connu, on le reçoit.

Le premier parti à avoir attiré son attention est l’Union Populaire Progressiste, située rue de Babineau, groupe parlementaire qui a toujours été réceptif à tout ce qui est nouveau. Il passe, parfois, devant le porche pour aller à son Boulot, et il peut le rejoindre, à pied.

Il entre ; il est reçu à l’heure.

— Je veux faire de la politique !

— Drôle d’idée, Cochon, vous allez regretter la porcherie !

— Elle me manque. La politique s’en rapproche, dit-on !

— On vous traînera dans la boue.

— Parfait.

— Vous allez devoir faire du porte à porte !

— J’ai besoin de diversité.

— Faire les marchés.

— Les stands de boucherie ?

— J’en ai bien peur.

— Bon. On ne fait pas de politique en ayant seulement des amis ! Ils seront à convaincre. Vous avez une option végétarienne ?

— Depuis le programme de l’été dernier, nous misons sur les nouvelles nouvelles tendances sociales, les frustrations du peuple, la peur du voisin, qu’il serait dommage de laisser à nos adversaires. Vous êtes frustré ?

— Oui.

— Vous avez peur ?

— De rien.

— Ce sera donc le créneau des anciennes nouvelles tendances, monsieur Cochon. Un créneau moins porteur que la peur, la haine, la convoitise, l’envie ! Il faudra être créatif.

— Je leur expliquerai qu’aimer, ce n’est pas seulement aimer le jambon.

— Ça ne suffira pas.

— Je baisserai mon pantalon, ils verront d’où il vient, leur jambon !

— Ça pourrait fonctionner. Votre carrière politique serait cependant grillée, monsieur Cochon.

— Oublions les grillades. Que pensez-vous de la cause animale ?

— La cause animale ?

— Mais oui.

— Vous venez d’entrer dans l’Humanité !

— Justement. Je souhaite lutter pour tous mes frères opprimés. Et qui mieux que moi pourrait le faire, le premier des cochons libres ?

— Il faut que j’en parle au bureau politique. Le saut est périlleux !

— Les enfants aiment les animaux.

— Ils aiment aussi la saucisse.

— Aidons les à choisir !

— C’est qu’ils sont si innocents.

— Innocents, innocents ! On les trompe vous voulez dire ! On leur ment !

— Alors ?

— Alors nous allons éclairer leur lanterne. Ils feront la grève du jambon. Leurs parents céderont !

— Votre idée me plaît. Prenons l’électeur dans l’oeuf, dans l’innocence d’un esprit vierge !

— Oui, oui ! À bas le jambon !

— À bas le jambon, ça c’est un slogan !

— Oui. À bas le jambon ! Et vive l’Humanité !

Cochon sort du siège de la rue Babineau, heureux et grisé. L’Union Progressiste s’est montrée réceptive. Virgile prend sa carte ; on lui trouvera une place en position éligible.

Les idées de Margarita intègrent la plateforme électorale.

Vendredi-Saint - un Bluebell - a rencontré Justine. Au-delà de leurs différences, ils s’aiment. Justine vient du rigoriste monde agricole. Vendredi-Saint a pour mère Béatrice, qui n’acceptera pas une union stérile. Virgile, malgré ses prises de positions iréniques, est spéciste, méprise les oiseaux. Jusqu’où ira-t-il demain ? Au plus offrant sans doute, c’est là son caractère. Aux repas familiaux, l’équivalent-patates, son critère de jugement universel, est critiqué plus qu’à son tour par les plus turbulents des juniors. Depuis peu cependant, l’un d’eux, Vendredi-Saint justement, n’est plus aussi critique. Il souhaite faire connaître sa fiancée. Sous un prétexte, il mentionne l’existence d’une amie connue sur les réseaux sous le nom de « Fashionista » qui peux rendre des services. La Fashionista, fan de Margarita Humbolt, plus connue sous le nom de Fafa. Une façon habile de la faire inviter à la maison. Justine devient l’intermédiaire obligée du groupe de Margarita et des Cochon.

Une bonne affaire car il peut la voir souvent.

Après plusieurs échanges, les Cochon et Margarita se retrouvent dans une Brasserie alternative pour rédiger leur programme de campagne. Devant un grand plat de Choucroute bio au Tofu fermenté, outre Cochon et Béatrice, il y a là Chasseur, Margarita, Justine et Vendredi-Saint.

— Faisons simple, par la Sainte Mortadelle ! Déclare Cochon, péremptoire.

— Simple et direct, Virgile ! Régime végétarien ; Bien-être Animal ; Sobriété heureuse !

— Sans oublier, la Patate !

— La patate ?

— Oui, la patate Margarita ! Ta pizza, elle est pas assez garnie. Tu vas nous rameuter tous les neurasthéniques. On sera élus, mais on pourra pas gouverner ! Les patrons, les ouvriers, joueront ensemble à la belote devant les machines à l’arrêt. Les généraux transformeront les ogives en séchoirs à grain ! Béatrice m’apprend l’altruisme.

Il faut donner pour recevoir.

— De la patate ?

— Pas de la patate, beaucoup de patate ! Croissance accélérée de la patate, partage des fruits de la patate, patate pour tous et maintien de la patate acquise ! Tu vas voir. La patate, c’est la joie, c’est le bonheur d’un ventre bien plein ! Ce sera double carton.

— Faudra adapter, Cochon.

— T’as ma confiance, Chasseur. C’est toi le spécialiste en vocabulaire.

— Une chose encore, Virgile. Le Parti. Je crois qu’ils n’ont pas compris ce qu’est aujourd’hui notre alliance. Tu devrais aller les voir.

Margarita ne s’est pas trompée, il y a malentendu avec l’Union, qui croit que Cochon cherche une place, un périmètre. La vérité est beaucoup plus simple. Cochon ne connaît absolument rien à la politique ; il ignore jusqu’au mot de député, ne connaît ni son rôle, ni son travail. La seule chose qu’il connaît, c’est Président.

— Ce n’est pas un programme, ça, Cochon ! Pour être député, il faut du concret !

— Je ne veux pas être député.

— Vous ne voulez pas être député ?

— Ben, voyons. Quand on peut être Président !

Cochon réclame un poste de Président des Etats-Unis. C’est impossible, dit-on. Comme Cochon ne se laisse pas démonter par les petits détails, il déclare que Président, tout court, c’est très bien aussi. Margarita et Cochon croient en leur alliance ; l’Union, qui voit venir de loin la bourrasque à rebours de ses propres idées, a vraiment besoin de ces nouvelles nouveautés. Elle réalise, un peu tard, que Margarita et Cochon, le duo de choc omniprésent dans les médias, est impossible à virer sans couler l’avenir du Progressisme. Après deux mois de guerre où les partisans de Margarita s’encartent massivement dans une Union émerveillée, puis déboussolée, les anciens sont battus et luttent désormais pour leur existence.

Cochon et Chasseur mettent la main sur un trésor de guerre, les comptes bancaires de l’Union Populaire, et ils disposent désormais de larges ressources.

La campagne est lancée.

Margarita et Cochon, comme on pouvait s’y attendre, cartonnent.

Maintenant, tout le monde en est persuadé, il faut voir grand.

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