Réponse à "Le Chat de la Ruelle Sombre"
de
LEclatDuFil
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En réponse au défi
Le Chat de la Ruelle Sombre
Le chat marche dans la ruelle sombre, puis disparaît.
Ses pas feutrés ne laissent aucune empreinte, comme si le sol n’avait pas voulu garder trace de sa présence. Il entre dans l’obscurité comme on rentre chez soi. Aucun bruit ne suit son passage. Même les ombres semblent se taire à son approche.
Peu après, le détective arrive, chapeau bas et regard perçant, une loupe à la main, convaincu qu’il suffit de chercher assez longtemps pour trouver n’importe quoi — même ce qui ne veut pas être trouvé. Il scrute, il interroge les murs, il murmure des hypothèses au vent. Puis lui aussi disparaît, avalé par l’obscurité, sans un cri, sans un mot.
La police vient alors, bottes lourdes et lampes braquées sur le néant. Ils dressent des barrages autour du vide. Ils interrogent des témoins invisibles. Mais bientôt, leurs voix s’éteignent. Leur lumière faiblit. Et ils s’en vont, eux aussi, comme s’ils n’avaient jamais été là.
L’enfant arrive en dernier, les yeux rouges et les mains tremblantes. Il tient un jouet usé, un foulard rouge, un morceau de peluche. Il appelle doucement :
— Minou ?
Mais seul le silence lui répond. Alors il entre dans la ruelle. Sans hésiter. Comme si, quelque part, il savait que c’était inévitable.
Et il disparaît.
Un temps infini passe. Peut-être quelques secondes, peut-être des années. Personne ne pourrait le dire.
Puis, soudain, le chat ressort.
Il marche lentement, avec cette grâce indifférente qu’ont les félins. Son pelage est plus brillant qu’avant. Ses yeux luisent dans la pénombre. Son ventre est plein. Repu.
Il s’arrête un instant à l’entrée de la ruelle, regarde autour de lui, comme pour vérifier que personne ne l’a vu. Puis il s’éloigne, silencieux, la queue haute, disparaissant à nouveau — mais cette fois, dans la lumière.
Personne ne le reverra jamais.
Mais certains jurent, la nuit, entendre un miaulement lointain, suivi d’un appel d’enfant. Et quand ils ouvrent leur porte, il n’y a rien. Juste le vent. Et peut-être, une petite tache noire au coin de la rue, qui disparaît dès qu’on la fixe trop longtemps.
Libre à vous de l'interpréter comme vous le désirez ; ici, tout est permis.
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Le dernier miaulement | Chapitre | 3 messages | 3 jours |