Belle révélation

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* Pdv de Kazuma *

Non s'il te plaît, ne pars pas avec elle... Je t'aime même si c'est un amour à sens unique, je veux rester à tes côtés pour toujours... Non ne pars pas Nobuyuki ! Ne me laisse pas ! Je tend le bras pour l'attraper mais il a déjà disparu...

-  Non !

Je me réveillai en sursaut, haletant et couvert de sueur. Kuroi à mes pieds, il me regardait à moitié endormi. Je n'avais aucun repère temporel, je ne sus même plus quel jour nous étions... Ce rêve m'avait complètement chamboulé... Je regardai mon portable, plus de batterie... Je le branchai et l'allumai.

Aujourd'hui, dimanche, il est 6h30. Je découvris huit appels manqués d'Itsuki datant d'hier soir ! Rien que ça... Et un message vocal :
" Je suis en bas Kazuma-kun ! J'imagine que tu dois dormir... Demain nous ne bossons pas, je viendrai te chercher à 10h pour te changer les idées et te parler de quelque chose d'important. Dors bien, j'espère que ça va aller, à demain mon pote ! "

10h... Il me restait 3h30 avant qu'il vienne me chercher...

Je changeai les draps trempés et pris une douche. Cela me fit un bien fou... C'est bizarre, j'ai toujours bien dormi, j'ai toujours été un gros dormeur, et depuis que je suis amoureux de Nobuyuki-senpai mes nuits étaient complètement perturbées... Le plus étrange c'est que ce n'était pas à cause de mon amour à sens unique car j'aurais eu des nuits horribles pendant mes trois années de lycée, alors que ça n'avait jamais été le cas. Alors pourquoi avec Nobuyuki-senpai ? Est-ce qu'au fond j'espèrai qu'il m'aime un peu et c'est ce qui me perturbait ? Je sortis de la douche, enfilai un peignoir et me recouchai. Malgré mes questions sans réponse je parvins à me rendormir. et me recouchai un peu.


A 9h, j'émergeai à nouveau. Je me préparai un petit-déjeuner et après manger, je m'apprêtai pour l'arrivée d'Itsuki-kun.

A 10h pétante, quelqu'un frappa à la porte. Itsuki, tout sourire ouvrit grand les bras. Je haussai les sourcils.

- Fais pas cette tête ! me dit-il toujours souriant. Fais moi un câlin, c'est pour te réconforter de la soirée pourrie  nous avons eu droit hier !

A ces mots je me jetai dans ses bras et éclatai en sanglot. Oui, Itsuki-kun est tellement adorable que c'est le seul devant lequel je craque... Enfin... Maintenant Nobuyuki-senpai connaît ma tête hideuse quand je pleurs...

- Oh Kazuma-kun, tu as beaucoup de chagrin... se désola-t-il en entrant et en fermant la porte alors que j'étais toujours accroché à ses épaules.


- Excuse-moi, dis-je en reniflant. Cela me fait vraiment du bien de pleurer dans tes bras quand j'ai un gros chagrin...


- Ne t'en fais pas je suis là pour toi... Enfin, il aurait quelqu'un d'autre qui pourra mieux te consoler que moi maintenant... dit-il d'une voix malicieuse.


- Ah bon ? Qui ?


- Attends, avant de te parler de ça, j'aimerai que l'on fasse un peu de shopping, j'ai besoin de chaussure et après je t'amènerai manger dans mon restau d'okonomiyaki* favori, à moins que tu n'aies une autre idée pour le repas ?


- Non c'est bien, ça me va, ne t'inquiète pas ! répondis-je en séchant mes larmes.


- Ah ! Je préfère quand tu souris ! Remarque, aucune personne n'est belle quand elle pleure ! se moqua-t-il.


- Oui c'est vrai ! ris-je. Et la suite du programme c'est quoi ?


- Euh... Après le restau, direction les salles d'arcade, puis le karaoké où nous y mangerons, et selon l'état dans lequel nous serons, un film chez moi !


- Beau programme ! m'exclamai-je.


- On est parti alors !

J'enfilai mes Timberland, nous mettions nos masques et nos casquettes puis nous quittions l'immeuble. Sur le chemin Itsuki-kun m'apprit que nous allions tourner la suite du drama à partir du mois prochain. Ce sera un film cette fois.

Arrivés au magasin, Itsuki trouva la paire de chaussure qu'il lui fallait. Des Dr Martens cirées noires et montantes. Nous quittions vite le magasin car une des vendeuses nous a reconnu. Le restaurant préféré d'Itsuki-kun se trouvait dans une petit ruelle parallèle à Shibuya, à l'abri des regards.

- Nous pouvons manger tranquillement ici, le patron me connaît, il sait que je n'aime pas être embêté quand je mange en dehors du boulot, me dit-il assuré. Viens, nous allons dans la pièce du fond. Patron, comme d'habitude ! s'exclama-t-il.


- OK, répondit une voix derrière le comptoir.

Je me retournai et l'homme qui s'y tenait me fit un clin d'oeil.

Je fus surpris car c'est la première fois que j'entendais Itsuki-kun parler aussi fort. Lui qui est toujours si discret...

- Ici nous serons au calme, dit-il en s'asseyant à une table.

Je regardai autour de nous. La salle bien que petite était très agréable. Il y avait des katanas accroché aux murs. Une estampe représentant le Mont Fuji et des rouleaux pendus aux murs ornés d'Haiku écrits au pinceau. Ce qui me plut le plus, c'est le fait que nous soyions assis à côté de la baie vitrée donnant sur un patio. Le jardin était de style zen, agrémenté d'un shishi odoshi (fontaine en bambou).

Le patron nous amena nos plats, ça sentait très bon et ça avait l'air délicieux.

- C'est le meilleur Okonomi-yaki de Tokyo, me dit Itsuki ce qui fit rire le patron quittant la pièce.


- Il est gentil, comment as-tu connu cet endroit ?


- C'est une longue histoire... Je te la raconterai une prochaine fois... me répondit-il gêné.


- J'ai tout mon temps ! souris-je.


- Ok, je te raconte mais après il faut que je te parle vraiment d'hier soir !


- Ok, ok... Je t'écoute ! m'empressai-je curieux.


- Un soir, je rentrai du karaoké. J'y étais allé avec Makoto-kun et Hokuto-kun. Tu n'étais pas venu car tu avais une interview avec Riku, Zin et Likiya. J'étais un peu saoul... Je dirais même plutôt saoul... Entre les bières et l'umeshu*, tu vois ce que je veux dire... Bref... Je me suis perdu comme un idiot ! Pourtant de Shibuya à l'appartement il n'y a pas de soucis pour prendre le métro. Non, il a fallu que je me perde et j'ai loupé le dernier train ! Du coup, j'ai déambulé dans les rues, espérant rencontrer quelqu'un qui allait m'indiquer le chemin, et je ne voulais pas aller dans un Kôban* avec mon état d'ébriété. Tu vois la porte de l'autre côté du jardin ? me la montrant du doigt. C'est un bar gay et c'est le patron qui le gère. Il est au restau la journée et le soir il s'occupe du bar gay.

J'étais surpris par ce qu'il venait de me dire,  à la tête que je fis il ajouta,

- Oui il est gay, les gens imaginent que les homosexuels sont des bêtes de foire et que ça se voit sur leur gueule qu'ils sont homos, il est la preuve concrète que ce n'est pas du tout le cas... Bon, pour en revenir à cette histoire, je croisai ce type fumant sa cigarette et je lui demandai où je me situai. Il m'a tout bien expliqué, et en plus il m'a offert un café. Vraiment adorable ! Nous avons parlé un petit moment et il m'a dit qu'il pensait que j'étais gay. Sa réflexion m'a fait cogité donc en rentrant, toujours alcoolisé,je tapais sur internet des réponses à mes questions. Finalement... Et je suis très gêné de te confier ça alors que tu me regardes droit dans les yeux...

Itsuki se mit à rougir, inspira profondément.

- C'est parce que tu es mon meilleur pote que je te confie ça... J'ai regardé des pornos gay et hétéro toutes la nuit... Et j'en suis arrivé à la conclusion que je suis autant attiré par les filles que par les mecs... Ayant trouvé des réponses à ma question, je me suis juré que je passerai lui dire la nouvelle un jour. Et comme le hasard fait parfois bien les choses, j'attendais Hokuto-kun qui était à une séance photos dans le coin et j'avais vraiment faim. J'ai atterri ici, nous nous sommes reconnu. Il n'avait personne ce midi-là et nous avons pu parlé très longtemps. Voilà ! conclu-t-il avec un grand sourire.


- C'est super, toi aussi tu as un mentor pour comprendre ta sexualité ! ris-je.


- Bon maintenant je dois te dire pour hier soir... On dirait que tu fais tout pour esquiver le sujet... s'impatienta-t-il.


- Oui j'avoue... J'ai peur d'apprendre une vérité qui me blessera encore plus... Il s'est remit avec elle c'est ça ? me risquai-je à demander, me remémorant mon cauchemar.


- Pas du tout ! Tu te goures complètement mon pote ! Dès que tu es parti, profitant de l'absence de Nobuyuki-senpai, Katayose-senpai a foutu la sorcière dehors en lui disant que Nobuyuki-senpai est amoureux d'une fille d'Exile et que comparé à elle, la Renarde ne lui arrivait pas à la cheville. Je dois t'avouer qu'en entendant ça, j'ai pensé à toi et je me suis dit "merde pauvre Kazuma"... Mais après, quand Katayose-senpai est revenu. Je lui ai demandé qui était l'heureuse élue de Nobuyuki-senpai. Il m'a répondu 'tu veux dire l'heureux élu', surpris je lui demandais plus de précisions. Il m'a dit qu'il n'était pas tout à fait sûr car Nobuyuki-senpai ne lui avait rien confié pour le moment mais au vu des circonstances et de la façon dont il parle de toi, Nobuyuki-senpai est amoureux de toi Kazuma...


- Impossible ! m'écriai-je, faisant sursauter mon camarade.

- Pourquoi impossible ?! demanda-t-il avec des yeux colériques.

- Parce que je lui ai demandé hier et il m'a dit que non... dis-je attristé.

- Comment ça ?! s'exclama-t-il surpris et déconfit. Attends... Raconte moi exactement ce qu'il s'est passé.

Je lui contai tout depuis le moment où je quittais l'appartement jusqu'à rentrer chez moi. Avant que je ne termine ma phrase, Itsuki-kun me coupa en tapant du poing sur la table.

- Vous méritez qu'on vous frappe tous les deux ! hurla-t-il en se redressant au dessus de moi.

J'étais choqué et apeuré par sa réaction. Je ne l'avais jamais vu comme ça.

- P-pouquoi ? balbutiai-je.

- Parce que vous êtes deux sombres idiots, souffla-t-il en se rasseyant. Vous ne voyez même pas que vous ressentez la même chose l'un pour l'autre... Raaah ! Je n'ai jamais pris les histoires d'amour des autres à cœur, à mes yeux les gens doivent se débrouiller tout seuls, mais vous, je ne sais pas... Je vous ai toujours trouvés attendrissant. Vous êtes si bien assortis... Je ne sais pas pourquoi. Peut-être parce que tu es mon meilleur pote et que j'admire beaucoup Nobuyuki-senpai, je ne sais pas. Mais là, vous me foutez vraiment en rogne !

- Ok... Je... Je ne sais pas trop comment réagir à ta confidence mais je vais y réfléchir...

- Y'a pas à réfléchir Kazuma-kun ! Fonce ! FIGHTO* ! me sourit-il en serrant son poing victorieux. Et pour savoir qu'elle est ta préférence sexuel. Fais comme moi... Regarde des AV*. Si Nobuyuki-senpai est le seul et unique alors tant mieux mais demain tu fonces !

- Merci Itsuki-kun ! Je te dirais ce soir ce que j'en pense... dis-je gêné.

- Aucun problème ! Je serais toujours là pour toi ! On y va, nous avons encore un emploi du temps chargé, dit-il en se levant.

Nous payions et quittions le restaurant sous le regard protecteur du patron.

L'après-midi et le début de la soirée se passa agréablement bien. Une seule chose m'intriguait... Quand Itsuki m'a parlé de regarder un film chez lui, il parlait d'un porno ? Je m'empressai de lui poser la question. Il éclata de rire.

- Hors de question, parce que si tu es excité je serais capable de te sauter dessus, n'oublie pas que tu es un très beau mec désirable, même pour ton pote bisexuel ! se moqua-t-il.

Je ne me risquai plus du tout à lui poser ce genre de question. Décidément, je réalisai que je ne connaissais pas Itsuki aussi bien que je ne le pensais.

Comme nous nous levions tôt le lendemain pour le tournage, nous décidions de rentrer tôt. Itsuki me taquina en disant qu'il valait mieux que je rentre directement pour 'apprendre à me connaître'. Je le remerciai sincèrement pour cette journée et nous nous quittions en bas de son immeuble.

Je rentrai dans mon appartement. Comme à son habitude, Kuroi m'attendait à l'entrée. Je me préparai un thé en allumant l'ordinateur.

Après deux bonnes heures à regarder des AV en tout genre, j'en conclus que Nobuyuki-senpai était le seul homme que j'aurais dans ma vie. J'envoyai sur le champ un message à Itsuki. Qui me répondit par un simple « ;-) ». Excité par tous ces films et pensant à mon Senpai, je me masturbai sous la douche. J'imaginai tellement de situations où nous pourrions faire l'amour que je ne mis pas longtemps à jouir. Laissant la preuve de mon bienfait s'échapper par l'évacuation de la douche.

Le cœur léger et prêt à aller le voir demain dès la première heure, je me couchai en espérant que mes amis disaient vrai...


*Pdv de Nobuyuki*

Ryota me réveilla en partant au studio d'enregistrement. Le pauvre, il avait tellement de choses à faire qu'il travaillait même le dimanche...

Comme à mon habitude, je partis faire mon jogging dans le parc, puis ma musculation à l'appartement. Après la douche et le petit-déjeuner, je m'attelai à réviser mon script du lendemain. Seulement, mes pensées s'évadèrent vers Kazuma. La vision de ses yeux pleins de larmes me déchirèrent à nouveau le cœur. J'ai fait pleurer mon amour... Sans le vouloir mais je ne pouvais pas m'empêcher de culpabiliser à cause de ce malentendu. Heureusement que Ryota m'a ouvert les yeux. Tout me paraissait tellement plus limpide maintenant. Sa timidité lorsque j'ai voulu voir son appartement. Ses compliments, les regards et les sourires qu'il me faisait... Le fait que je l'appelle simplement par son prénom et qu'il n'ai pas mal réagit ! Ah... Ce mec me rend fou... Tout d'un coup, je réalisai que mon sexe s'était tendu à la simple pensée de Kazuma... Je décidai de chercher si j'avais de l'attirance seulement pour lui ou si j'étais vraiment bisexuel. Sur les forums et articles je ne trouvais pas de réponse satisfaisante. Et finalement, Ryota, m'avait dit que le seul moyen de le savoir c'était de regarder des photos ou des vidéos pour adulte. Malgré le fait qu'il soit plus jeune que moi. Ryota a beaucoup plus d'expérience en relation amoureuse. Il est sorti avec beaucoup de filles et avait même découvert sa sexualité très tôt puisqu'il était amoureux de ma sœur quand il était petit...

Je regardai des photos et vidéos, et je conclus très vite que je n'aime que Kazuma. Je revis sa photo Instagram avec son torse nu, une chaleur envahi mon bas ventre, et je ne pu m'empêcher de me caresser en pensant à lui. Je l'imaginai la bouche entrouverte, laissant échapper de petit gémissements sexy et ses sourcils se fronçant de plaisir. Je jouis dans ma main. En me les lavant dans le lavabo, je levai la tête et me regardai dans la glace. Demain je lui ferai une déclaration d'amour qui j'espère l'atteindra...

*Okonomiyaki [おこのみやき]: spécialité d'Hiroshima, sorte de grosse crêpe épaisse souvent partagée comme un gâteau, garnie de crevette, fruits de mer, porc, poulet, etc... et ayant comme base du chou

*Umeshu [うめしゅ] : alcool de prune, brandy

* Kôban [こうばん] : petit poste de police. Dans les grandes villes, on en trouve un peu partout, très souvent près des stations de train.

Dans les grandes villes, on en trouve un peu partout, très souvent près des stations de train

*FIGHTO : Prix de l'anglais "fight" les japonais le prononce "faito" = Bats-toi.

*AV : Vidéo pour Adultes



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