15. Le cœur serré

2 minutes de lecture

À son retour au logis familial, la nuit était tombée et les âmes étaient déjà loin dans les bras de Morphée. Une fois ses paquets en sécurité à l’intérieur, il rejoignit à son tour la chambre, l’esprit soulagé, mais le cœur amer.

Le soleil se leva ce dimanche matin et la famille qui, comme de coutume, se préparait pour aller à la messe dominicale, y accompagna le Père Gabriel et Lilith. Ce fut l’occasion pour lui de passer dire au revoir aux quelques personnes qu’il avait eues l’heur de rencontrer au cours de son séjour. Sur le chemin du retour, ils trouvèrent un cheval de trait devant la maison, la longe attachée à l’anneau.

- Je ne pouvais décemment partir sans présenter toute ma gratitude à mes hôtes, sourit le Père devant l’ahurissement général.

- Je ne sais comment vous remercier, mon Père, balbutia Ronan.

- Vous en avez déjà fait bien assez pour nous, lui assura le religieux.

Il se retira ensuite avec Lilith, s’excusant auprès de la famille.

- J’ai aussi quelque chose pour toi.

Elle ne répondit pas, surprise, tandis que le père lui montrait une petite pile de tissus posée sur le lit. Son regard demandait l’autorisation d’approcher et le religieux acquiesça. Elle déplia soigneusement les pièces de tissu. Quelle ne fut pas sa surprise de découvrir des vêtements chauds et neufs. Sous les habits, le père avait occulté de sa vue un petit livre duquel glissa un morceau de papier manuscrit. « Tu seras toujours mon petit Ange. Père Gabriel » L’émotion emplit ses yeux humides et noua sa gorge.

Elle se jeta dans les bras du père Gabriel en pleurant.

Celui-ci, d’abord surpris devant cet élan d’affection, répondit avec un temps de retard à son geste, la serrant fort contre son cœur. Il se décida, sentant son égoïsme menacer de lui ôter toute volonté.

- Lilith, murmura-t-il, demain c’est le grand jour…

- Oui, je le sais, dit-elle la voix chagrine, ils vont beaucoup me manquer.

Levant les yeux vers le ciel à la recherche d’un peu de courage, il reprit, heureux que Lilith ne puisse voir la douleur, le doute et l’indécision dans ses yeux. Le combat était rude dans son cœur. Non, il n’en avait pas le droit. Il le fallait, pour Lilith. Sentant qu’il ne pourrait surmonter la réponse de l’enfant, il opta pour prendre les devants.

- Non, Lilith, tu vas rester avec eux.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 9 versions.

Vous aimez lire Clarisse ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0