25. Suspicions et tourments

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Quelques jours étaient passés et le Père Gabriel craignait de voir ses inquiétudes se réaliser devant lui ; Lilith semblait tourmentée. Par moment, elle était absente, elle restait là, sans dire un mot, pensive, se contentant de caresser Messi.

Il avait fait le tour du camp avec elle et le général en chef, profitant des revues des troupes pour rencontrer les militaires et familiariser Lilith au Camp. La nouvelle de la présence dans les murs d’une petite qui accompagnait la figure médicale, déjà bien connu de la plupart, s’était vite propagée. Et son ombre à quatre pattes amusait les hommes.

- Ce monde militaire te déplait, Lilith, finit-il par lui demander.

- Hmm ?, fut sa seule réponse, en sortant de sa bulle.

- Ce sont les intrusions des soldats qui te mettent dans cet état, ma fille ? Je peux leur demander d’arrêter si tu le souhaites.

- Oh non, pas du tout, mon père, affirma-t-elle, animée d'un regard sincère.

Les soldats la saluaient quand ils la voyaient passer, parfois certains venaient discuter avec elle. Les uns l’invitaient à se joindre à eux lors de leurs parties de cartes, les autres lui donnaient des petites sculptures et autres divers objets qu’ils faisaient pour passer les longues soirées d’hiver. Dernièrement le maître d’arme s’était même proposé de lui enseigner à se défendre, elle n’eut pas le loisir de répondre, car le Père Gabriel déclina, jugeant l’exercice trop dangereux pour un enfant.

- Au contraire, reprit-elle, cela me fait plaisir, ils sont tous très bons avec moi, vous savez, mon Père. Le maître d’arme me laisse regarder les entrainements des soldats, j’ai aussi revu le commandant Maty à l’écurie l’autre jour et le général en chef m’a dit de venir le voir si j’avais besoin de quoi que ce soit et m’a demandé de vous transmettre le message. D’ailleurs il semblerait qu’il ait besoin de vous, mon Père, il vient par ici, sourit-elle en regardant à l’extérieur.

Une voix appela le docteur Cargent.

- Bien, je vois que tu t’adaptes à la vie au camp, répondit-il avec le sentiment que Lilith avait réussi à détourner la conversation.

Il ne pouvait cependant ignorer le Général en chef et le rejoignit, non sans envisager une dernière fois Lilith.

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