La chaleur ondulait

sur les crêtes de sable.

Les dunes immobiles,

insaisissables,

se dressaient comme des vagues

figées par le soleil,

donnant au décor,

cet air de mer orange en sommeil.

Tandis qu'Aldor dormait

sur son épaule,

la petite fille se rappelait

les créatures formidables,

leur immensité de plumes,

leur danse et leur vol,

surtout cette magnifique baleine

interminable.

Elle avait nagé

au milieu des étoiles,

majestueuse,

accompagnée de plus petites créatures

tout aussi gracieuses,

et Florine les avait contemplées

plusieurs heures durant,

hypnotisée par leur ballet

fantastique et captivant.

Aujourd'hui,

elle ne cessait d'observer le ciel.

Où pouvaient-elles se cacher

lorsque le jour se formait ?

Pas de nuages ni d'étoiles,

encore moins de lune providentielle.

Peut-être bien que leurs sublimes plumes

se transformaient

pour prendre les couleurs du jour

ou se rendre invisibles.

« — Peut-être qu'elles se dévoilent

lorsque la nuit tombe,

aux rêveurs éveillés,

aux insomniaques paisibles,

ou aux petites filles

venues d'un autre monde. »

Aldor s'étira,

au son de la voix de son amie.

Il déploya ses petites ailes,

bâilla une fumée noire,

observa Florine

et sembla fouiller sa mémoire.

« — Aldor pense que tu as tort,

ce n'est pas ce qui est admis.

— Comment ça ? répondit Florine

en observant l'horizon.

— Les créatures nocturnes sont appelées

les Avalerêves.

Elles sortent uniquement la nuit

pour une simple raison :

Elles ne peuvent vivre

qu'en se nourrissant de nos rêves.

— Elles ne paraissent pas bien méchantes,

pourtant. »

Florine observa les dunes,

tout autour d'elle, perdue.

« — Ne t'en fais pas,

nous n'en avons plus pour longtemps,

rassura Aldor.

Avant la nuit,

nous serons à l'abri suspendu. »