Chapitre 13

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Clément reprit lentement ses esprits, et me proposa de sortir.

Il faisait beau et je sautai dans un pantalon et une paire de baskets. On est allés jusqu’à Aydat, et on a pris le chemin qui fait le tour du lac. Promenade de santé pour nous. Le lieu était fréquenté, mais c’était bon de se retrouver dans la nature. A midi, après avoir mangé nos sandwiches au bord du sentier, j’ai eu envie de dessiner et j’ai sorti mon carnet de croquis. En le feuilletant pour trouver la première page vierge, je suis tombée sur une page qui s’est ouverte toute seule, et je suis restée scotchée devant ce dessin, comme si je le découvrais pour la première fois, alors que c’est moi qui l’avais fait…

« Ça va ? » s’est inquiété Clément. J’ai fermé mon calepin en claquant la couverture cartonnée, et je me suis levée : « Il faut que je rentre.

_ Quoi ? Mais… qu’est-ce qui se passe ?

_ S’il te plait, Clément, je veux rentrer. Je sais, j’ai enfin trouvé, maintenant je sais comment faire ! »

Je n’étais pas claire et je le savais, mais j’étais bien trop fébrile pour m’en préoccuper tandis que je rangeais précipitamment mes affaires dans mon sac à dos.

« Princesse, explique-moi. » exigea calmement Clément, en me tenant par les épaules pour m’immobilier et me regarder.

« Je viens d’avoir l’idée que je cherchais depuis des semaines !

_ OK… » fit-il, un peu dépassé par les événements, me suivant alors que je prenais le chemin du retour, la route la plus courte vers ma voiture.

De retour à mon immeuble, Clément refusa de monter avec moi : « Oh que non ! Je vais te laisser dessiner en paix. » M’attirant à lui de son bras passé dans mon dos, il m’embrassa avant de murmurer : « Appelle-moi. »

Je ne pris pas le temps de le regarder partir, montai les escaliers au pas de course, me débarrassai de mes chaussures en traversant la pièce principale, et me jetai sur mes feuilles et mes crayons.

J’ai travaillé comme une forcenée jusque tard dans la nuit, oubliant de manger. C’est le sommeil qui me rattrapa finalement, et me terrassa vers 3 heures du matin.

Je passai les trois jours suivants à dessiner sans relâche, et ne posai mes crayons que mercredi après-midi, pour aller retrouver Virgile au dojo.

Me dépenser physiquement me fit du bien. En sortant du vestiaire, après le cours, je déclinai l’invitation à manger de mon frère, j’avais l’intention d’avaler un truc vite fait avant de me remettre à dessiner. Mais Clément m’attendait devant la porte du gymnase.

« Salut, ma belle… »

A ces mots, prononcés dans un sourire tendre, dessiner passa soudainement au second plan sur la liste de mes envies…

« Tu sais que tu m’as manquée ? On n’a pas idée de disparaitre comme ça, j’ai dû te tendre un piège pour t’attraper… » Il m’emprisonnait dans ses longs bras forts tout en murmurant ces mots dans mon oreille, et il m’entraina sans me laisser le choix vers sa voiture, vers chez lui. Une fois dans son clapier, comme il surnommait son studio – qui était propre et rangé, cette fois ! – il me colla contre un mur pour m’embrasser. Ses lèvres sur les miennes me faisaient perdre la tête, ses mains parcouraient mon corps et je me laissais faire. Je n’avais pas vraiment pris le temps de penser au sexe ces derniers jours, mais maintenant qu’il m’en parlait…

Comme je saisissais son cou pour l’embrasser, enroulant mes bras et mes jambes autour de lui, Clément se redressa un peu :

« Attends ma belle, j’ai un truc à te montrer. »

Il me tendit une feuille à en-tête d’un laboratoire d’analyses médicales.

« Vas-y, lis. » m’encouragea-t-il.

C’était le résultat – négatif – d’un test de dépistage VIH et autres cochonneries sexuellement transmissibles. Puis il remplaça la feuille par une autre, quasiment identique.

« Mon médecin voulait quand même en être certain, et c’est officiel : zéro spermatozoïde. » m’annonça-t-il le plus sérieusement du monde. « Donc maintenant, tu peux me sauter dessus. Et sans capote, en plus ! »

J’éclatai de rire, avant de froncer les sourcils : « C’est pour ça que tu ne voulais pas, depuis le début ? Mais tu ne pouvais pas me le dire, tout simplement, que tu voulais attendre les résultats ?

_ Tu n’avais pas besoin de t’angoisser. Et puis si tu crois que c’est facile, de parler de ce genre de trucs… » marmonna-t-il, un peu gêné. Laissant tomber la feuille que je tenais encore à la main, je me jetai sur lui pour l’embrasser, et je lui aurais vraiment sauté dessus si mon estomac n’avait pas expliqué haut et fort qu’il avait d’autres projets pour le moment.

« OK, je crois que je vais te nourrir d’abord, comme ça peut-être que tu ne me boufferas pas… » fit-il en allant ouvrir le frigo.

Encore des trucs tout prêts… Je comprenais mieux pourquoi Clément trouvait toujours mes repas délicieux. Il allait vraiment falloir que je lui apprenne à cuisiner ! On a avalé notre pizza en quatrième vitesse, je serais bien incapable de dire ce qu’il y avait dessus. J’étais trop occupée à dévorer Clément du regard, et à l’allumer en frôlant son poignet sur la table, en caressant sa cheville avec mes orteils… Quand la pizza a été finie, Clément a entassé la vaisselle sale dans l’évier, et sans plus de cérémonie m’a regardée de bas en haut :

« Maintenant princesse, je suis tout à toi. »

J’ai fait voler son T-shirt, et ça a donné le coup d’envoi. Il a calé une main derrière ma nuque et l’autre sur mes reins, je me suis pendue à son cou pour l’embrasser. Lèvres avides, langues gourmandes, caresses envoutantes, j’avais l’impression de planer, j’étais ivre de désir. Et bientôt, quand il m’eut dévêtue et étendue sur son lit, ivre de plaisir. Ses mains semblaient me faire plus de bien que j’en avais jamais ressenti de toute ma vie. C’était comme s’il savait exactement quoi faire, où poser ses doigts, ses lèvres, sa langue, pour mettre le feu à mon ventre. Je sentais la boule de chaleur en moi irradier, et il n’avait pas encore quitté son boxer ! Alors pour tenter de me calmer un peu, j’ai repris le contrôle de la situation.

J’ai appuyé mes deux mains sur le torse de Clément pour le coucher sur le dos, j’ai achevé de le dévêtir, et entrepris d’embrasser chaque parcelle de sa peau qui m’était accessible. J’avais déjà repéré quelques zones érogènes, des endroits qui le faisaient frémir ou gémir, et je ne me suis pas privée de les explorer à fond. Ses tétons étaient particulièrement sensibles, de même que son ventre sur lequel je laissai courir mes ongles. Je regardai ses abdos se contracter sur mon passage, puis posai les yeux sur son visage. Yeux clos, la bouche légèrement entrouverte, il avait rejeté la tête en arrière et sa respiration s’était faite plus profonde. J’ai continué à le caresser, à faire monter la pression, jusqu’au moment où il s’est redressé, en appui sur ses coudes, ses yeux de braise me dévorant.

« J’ai envie de toi, ma belle. »

Alors j’ai souri, et je l’ai pris en moi, le chevauchant. J’ai fermé les yeux pour le sentir mieux. Clément s’était recouché, ses cheveux s’étalaient sur l’oreiller autour de sa tête, et il ne me quittait pas des yeux tandis que je lui faisais l’amour. Il a posé ses mains sur mes cuisses, puis bloqué mes hanches et bougé sous moi, en moi, m’arrachant des gémissements de plaisir.

Au bout d’un moment, il m’a soulevée pour m’allonger sur le lit, et il est revenu en moi. Il ne me quittait pas des yeux en allant et venant, il prenait appui sur ses bras tendus de chaque côté de ma tête, et ses mouvements continuaient à alimenter le feu dans mon ventre. J’ai noué mes jambes autour de sa taille, croisé les chevilles dans son dos, et je me suis laissée porter. Clément a longuement fait monter le plaisir en moi, jusqu’à l’explosion finale.

Essoufflé, il a roulé contre moi, m’a ceinturée de son grand bras et attirée plus près de lui, tout contre son corps chaud et musclé, contre sa peau encore bronzée de l’été, et un peu fraiche à cause de la fine couche de transpiration qui la recouvrait. Il a posé ses lèvres sur ma tempe, sans rien dire, et je me suis serrée un peu plus contre lui, sans parler non plus. J’étais bien. Après un bon moment de silence, Clément s’est levé et m’a proposé un verre d’eau, qu’il m’a amené au lit. J’ai vidé mon verre avant de lui rendre avec un sourire. Il l’a posé près de l’évier avec le sien, et est revenu sous la couette.

« Alors, ça avance, ton dessin ? » Il avait la tête dans sa main, le coude posé sur le lit, et me regardait.

« Ça avance, oui, mais j’ai encore du boulot. A chaque fois que je fais un truc qui me plait, ça remet en cause tout ce que j’ai fait avant, et je suis obligée de modifier, d’améliorer, de refaire… » lui expliquai-je. Et avant qu’il ne pose la question, je lui dis que j’étais très heureuse d’être là, avec lui, qu’il m’ait arrachée pour quelques heures à mes crayons.

On a parlé jusque très tard dans la nuit… Et on s’est endormis l’un contre l’autre.

Le réveil a été simple et naturel, après tout on avait déjà une certaine intimité, avant de faire l’amour, avant même de sortir ensemble. On s’est séparés après le petit-déjeuner, il rejoignait ses élèves et moi mes crayons.

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