Données cryptées : les furies rouges

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Dans la marine, on les appelle les « furies de bataille » ou « furies rouges », à cause de la couleur de leur chevelure, sans cesse trempée dans le sang humain. Les « concubines d’Arawn » sont toutes, sans exception, des ældiennes femelles d’une impossible beauté, comme seules savent l’être ces créatures. La beauté d’un fauve, d’une bête de proie bardée de métal, aux yeux miroitants, exhalant une telle fascination sous le masque de guerre que le soldat le plus endurci peut en rester sidéré. Mais tout légionnaire en ayant déjà affronté sait qu’il est illusoire de se laisser distraire par cette terrible beauté exogène : les Furies sont de redoutables adversaires, tout comme chaque ældien, mâle ou femelle, qu’on aurait eu le malheur d’affronter en zone de guerre.

Les cultes de la guerre et de la mort sont nés de la soif de sang des ældiens, une nation d’armes vivantes, qu’ils soient de Lumière ou d’Ombre. Des créatures taillées pour le combat, dont le premier réflexe, à peine né, est de déchiqueter, mordre et griffer. Toute faction ældienne, qu’importe la clarté, se trouverait déshonorée si elle n’avait pas dans ses murs une arène où s’affrontent ses meilleurs guerriers. Le Barsaman à Æriban, la Fosse de Kharë, le Puit de Feu de Dorśa, la Lice de Tará… et, bien sûr, les célèbres Arènes d’Urdaban. Dans l'enceinte de ces dernières, les gladiateurs sont des gladiatrices, réunies en « guildes » exclusivement féminines.

Chaque combattante est obsédée par sa réputation de guerrière et ne vit que pour combattre des adversaires de plus en plus puissants et affiner encore ses talents brutaux, mais ces arènes témoignent également d’autres domaines d’intérêt qui occupent les ældiens : jeux d’adresse raffinés dans des parcours truffés de pièges mortels, puits de gravité et inversions cinétiques, bêtes sauvages, ou même, des challenges encore plus inventifs et ésotériques. En ce qui concerne les manières d'infliger la douleur, l’imagination ældienne n’a pas de limite !

Lorsqu’elles ne triomphent pas dans l’arène, les Furies, à l’instar de toutes les factions ældiennes, font la guerre. Employées en priorité par les sombres seigneurs dorśari, qui apprécient leur férale beauté, les Sœurs du Sang sont redoutables en première ligne. On dit qu’elles combattent presque nues, ou en armure légère quand cela n’est pas possible, pour rappeler leur statut de stars de l’arène et faire montre de leur confiance en leurs phénoménales capacités. Leur cri, supposé tuer net quiconque l’entend, serait le hurlement de désespoir qu’elles pousseraient pour avoir renoncé à tous les plaisirs de la vie de femelle de leur race : la chasse aux mâles, l’accouplement et l’enfantement.

Les Furies, en effet, sont dévouées au dieu de la mort Arawn, ou à la déesse sorcière Amarriggan. Les premières n’ont pas le droit de se reproduire, sous peine de devoir sortir de leur voie pour ne plus jamais y revenir.

C’est ce qui arriva à la plus célèbre d’entre elles, Amarië-épouse-de-mort. Après être tombée enceinte du sidhe æribani qui l’avait vaincue, la fière gladiatrice fut obligée d’abandonner son arme et de quitter Urdaban, où elle jouissait d’un statut digne d’une reine, pour devenir une simple dame de cour au service d’une reine ældienne.

On dit que c’est depuis cette date que les aios æribani sont interdits de combat dans l’arène.

Général Kassius Rey, La guerre spatiale. Mémoires de combat d’un général de la Marine. Chapitre 11 : factions ældiennes.

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