J'ai de nombreux souvenirs le long de ce chemin le long duquel, je fais souvent une boucle, soit par le lotissement Jean Richepin, soit par l'escalier qui donne sur le parking au bord du port de Piégu.

D'un côté, des rues paisibles et cossues dont certaines avec de la pierre de taille, elles sont entourées de jardin arborés et plantés de fleurs à profusion à la bonne saison.

Au bout, un parking généralement désert débouche sur un point de vue vertigineux avec un banc où souvent je m'asseoie pour profiter du spectacle et des immenses étendues offertes au regard. D'un côté la vue est sur le Verdelet osbservable en surplomb et de l'autre s'étand la succession des plages de sable et de passages rochers jusqu'au port d'Erquy avant le cap du même nom. Les vagues viennent mourir au bord en grandes boucles. Le vent dominant est de Nord et souvent il souffle du ce côté opposé, donc de la plage du Val André, la surface de l'eau est alors lisse en décalage avec la force du vent bloqué par la falaise sur plus de 500 mètres avant d'entrainer des vagues.

Le bord côté mer alterne ensuite en allant vers l'Ouest entre tapis de lande avec bruyère, fougères et petits massifs de plantes en touffes et des espaces plus feuillus avec la forme courbée par le vent dominant. Le chemin est irrégulier, à quelques espaces boueux, sinon, la marche est assez confortable et le chemin est nettoyé à chaque printemps. Chemin de ronde ou appelé aussi chemin des douaniers, car à une époque lointaine, ils circulaient le long de ce chemin cotier pour surveiller le passage de bateau et leur accostage. Je parle d'une époque où des naufrageurs fréquentaient aussi ce chemin pour allumer des feux qui attiraient les bateaux sans méfiance ou connaissance de la côte pour qu'ils s'échouent ou se fraccassent sur les pics rocheux pour récupérer ensuite leur cargaison qui pouvait être vendue un bon prix.

Le chemin serpente le long des sinuosité de la côte bien découpée et entre petites montée et petites descentes, il longe à un moment des batiments puis l'escalier qui monte aux batiments d'une ancienne colonie de vacances. Un point de vue avec un muret donne sur un autre point de vue, de là, il est possible de descendre jusqu'à la pointe où chaque jour viennent des pêcheurs avec leurs cannes. Le passage suivant est plus plat et mène entre des maisons dont la Lingoire, batiment octogone de location d'appartements par niveau. Sur la droite, un lieu privilégié pour observer les pêcheurs à pied et touristes franchissant le tombolo ou passage de pierre et de sable qui les mène lors des grandes marées jusqu'au rocher du Verdelet à moins d'un kilomètre de la côte.

Combien de fois l'été lors de grandes marées, me suis-je assis sur le muret pour regarder le mpiuvement des pêcheurs à pied et des touristes sur le passage entre la terre et le rocher du Verdelet. La marée descendante, un premier pêcheur s'avance avec de l'eau jusqu'aux genoux, suivi par un autre à distance pendant qu'un groupe attend que le niveau de l'eau baisse encore, puis à peine le tombolo est-il dégagé de l'eau et dévoile sable et cailloux, une vague de pasants marchent en fil indienne sur l'étroit sillon. Le flot se tari et des groupes continuent à parcourir le chemin. Selon la marée, le temps de découverte a une durée variable. Les silhouettes de pêcheurs ou de promeneurs se sont répandus sur l'ensemble du plateau de rochers découvert et le mouvement de reflux commence avec le retour des plus éloignés, deplus en plus de marcheurs reviennent le long du tombolo avec leurs paniers apparemment plus lourds qu'à l'aller. Les derniers assurent ou courent, voire le dernier, semble défier la montée de l'eau et la croissance du courant et des vagues sur le sillon. Un petit mouvement d'excitation prend au ventre à l'idée que resterait coincé sur le rocher des personnes surprises par la montée rapide de l'eau.

Au bout de ce chemin plat et large, deux choix se propose entre l'escalier de pierres irrégulières pour descendre sur le port de Piégu ou poursuivre à plat sur la route de laquelle le point de vue sur la plage du Val André est spectaculaire à toute heure de la marée. En fin de journée, le soleil joue avec la lumière sur les vagues ou le sable avec des contre-jours spectaculaires.