Lui, nous ou moi ?
Je suis libre comme l’oiseau, vivant avec Corentin, un an après dans notre premier appartement. Ce dernier a travailler comme un Diable sous l’œil dur et bienveillant de mon père.
Pour fêter l’achat, il a invité son père qui me fait bonne impression. Je ne me sens pas écrasé par plus d’argent et de puissance. Quentin est aussi de la partie avec son amie et comme moi, il n’y a plus traces du passé.
Durant l’année sabbatique, j’ai pris du recul entre thérapies et sport. La boxe fût une délivrance comme le soutient intense de mon homme qui panse parfois les réminiscences intenses la nuit.
— Ma chérie ?
— Oui mon cœur ?
— Tu peux venir s’il te plait ? Je suis dans le bureau.
Je pose mon livre sur des conseils de nutrition pour le découvrir en….
— Tu n’aimes pas ?
Il semble déçu et je tente de me connecter une seconde fois à cette drôle de vision.
— Pourquoi tu es en caleçon ?
— J’ai décidé de passer un casting de mannequin !
— Mais tu es pris dans un planning intense de boulot ! Encore quatre années pour réaliser ton rêve !
Il rit en sortant d’un sac d’autres sous-vêtements avec sa futur tenue et une caméra.
— Je blague pas vraiment. Disons, que j’ai décidé de faire le calendrier de l’avant comme le calendrier tout court en petite tenu sous ma robe. C’est un défis concours qu’on s’est lancé entre potes. J’aimerais que tu me prennes en photo.
Il me tends la caméra comme un chiot cherchant mon accord. Je ris aussi, ne pouvant y résister.
— Bon, si tu es tiens. J’espère qu’il n’y a pas d’autres filles qui risquent de tout lorgner, et surtout, que ces images ne seront pas sur internet. Ça risque de te desservir dans ta carrière.
— Aucune fille, je te l’assure. De plus, tu sauras mon témoin dans cet exercice argumentaire, probable.
— Alors, allons dans la chambre, à moins que tu préfères une autre pièce ?
Il accueille mon baiser tandis que je récupère la caméra. Puis, on décide de faire les photos dans différentes pièces dans un style autant humoriste que non moqueurs. Comme par exemple, en lisant le code pénal au toilette…
Une fois réalisée, j’apprends que j’ai deux jours pour présenter et imprimer les clichés. Une fois en route pour sa soirée, je reste seule avec mes pensées. Je passe finalement moins de temps avec lui, il travaille trop comme mon père.
Je devrais pas leurs en vouloir, ils essayent chacun de trouver un moment et pourtant, je ressens un vide depuis ces deux ans…Si avant, la solitude n’était pas un soucis, là c’est pesant. Même Quentin et Rosa viennent moins souvent depuis trois mois.
Partit élever des chèvres dans le Larzac…Oui, cette phrase déjà entendu, fait sens avec eux. Et ma mère ? Solitaire elle aussi, elle travaille maintenant de nuit pour surveiller des personnes âgés à domicile et la journée ? Elle continue le ménage l’après-midi cette fois dans des entreprises.
Vu que le matin, elle se repose, ce n’est que le week-end qu’on se voit parfois. Elle a retrouvé une vie sociale avec un club de couture et se sent désolé de raccourcisse nos moments. Et puis, elle me bassine de moi aussi, sortir plus souvent notamment me lié d’amitié avec les gens de mon club de sport.
Sauf que, je ne sais encore de ce qui puisse me bloquer. Plus rien ne me fais peur…vraiment ? Cette question tourne en boucle depuis plus de dix minutes, qu’une rage explose sur un pauvre cousin du canapé.
Pourquoi continuer de taper ? Moi qui pensait que cela m’aider…C’est plus le contraire, plus je frappe, plus je veux continuer. L’air, prendre l’air, c’est déjà une bonne étape. Chaussées, en manteau, cigarette au bec et ma clé plus mon téléphone, je suis paré pour affronter le quartier animé à vingt heure.
Corentin me manque, je ne sais pas vers quelle heure il rentre arrosée, ni moi-même par ailleurs. Mes pas me guident vers l’inconnue et sans m’en rendre compte, je rentre avec de la poudre blanche.
Le sachet ouvert sur la table basse, les aiguilles qui affichent vingt-deux heure, j’enfile cette dose maléfique, sentant une envie d’adrénaline. Comme j’ai divisé en deux, j’en reprend donc pour un autre tour.
Une nouvelle vision s’offre à moi et je ne sais pas que dès le lendemain, des drôles d’effets arriveront. Baisse de morale, colère et son incompréhension :
— Calme toi ma chérie tu veux bien ?
— Ecoute ! Je m’en rappel plus ! Oublie c’est tout ! Et puis, non merde ! Si j’ai envie de me shooter pour me sentir vibrer c’est mon problème ! Pas le tiens ! Toi, tu as ton étoile toute tracée ! Moi, j’ai rien ! Deux ans où je ne fous rien ! Errant à la maison comme la poussière invisible qui est parfois remarqué pour passer du temps avec toi ! Tu sais quoi ?
— Non mais tu vas me le dire.
En larme debout face à lui peinée, je ne peux continuer à lui faire du mal. Il est très amoureux c’est sûr mais :
— Je t’aime comme une folle et je ne peux te reprocher d’atteindre tes objectifs ! Tu m’as beaucoup aidé seulement, je me sens inutile ! On ne voyage pas, je reste clouée à Paris avec mes parents et…Je compte rester avec toi et je t’en supplie, ne rejette pas ton projet dans l’espoir de m’offrir une aventure de feu ! Au lit c’est top mais ce n’est pas le sujet ! Je crois que j’ai compris que je dois changer ! Seulement, rester ici, ne m’aidera pas ! Même voir les chèvres de nos amis !
— Ma chérie, je comprends tout ça, je le remarque bien que tu t’isoles plus. Je n’ai jamais lancé le sujet pour ne pas te brusquer et je sais, qu’on est dans une routine. Que même mes premiers années de boulot, seront compliqué, tu connais déjà ça avec ton père. Ecoute, je pensais depuis quelques temps, de t’offrir un séjour au spa où tu veux avec si tu veux de l’adrénaline légal, un parc d’attraction. Et même t’accompagner en travaillant à distance.
Morte de fatigue, je m’effondre dans le fauteuil en face, fixant le reste du séisme…
— Je, c’est gentil tu sais. J’aurais dû te parler avant, seulement, je n’avais aucune putain d’idée du calvaire dans ma tête. Besoin oui, de recul, d’être moins en colère en me pensant à une merde.
— Faut que tente plus de rencontrer des gens. Pourquoi pas, revenir dans un club de lecture, la première fois, tu es restée un mois, c’est maigre à mon sens. Et puis, tu peux toujours accepter de voir mes amis.
Son sourire est le plus précieux. Comment fait-il pour rester avec moi ?
— J’ai toujours été une solitaire.
— Plus être amis avec des originaux. Aucune moquerie là-dedans, les gens comme ça, sont précieux.
— Ouai aussi.
— Tu en parlé de ton enfance avec tes psy ?
— Vaguement, surtout sur mon père quand…enfin, tu sais quoi. Tu as renforcé la faille qui s’était formé quand ce type m’a prise pour son jouet…Mais pourquoi cette question ?! C’est quoi le rapport ?
— Une colère gronde encore en toi. Tu me dis souvent que ces deux derniers traumas n’ont plus d’effets intenses. De plus, tu m’en parles jamais de souvenirs, même pas des petits moments drôles. Tu penses que la tienne ressemble à la mienne, une basique avec une cuillère en or. Deux âmes solitaires…Pourtant, tu es au courant que j’étais plus une tête brulée qu’autre chose, avec pleins d’amis.
— Ecoute, ce n’est pas le moment. Je suis en pleine descente de ski, pire qu’un joint. Je pense que j’ai besoin, d’abord d’un centre. Tu as sans doute raison, quelque chose coince, et je ne me sens finalement pas prête à faire du social autant que faire du manège. Merci encore de ne pas me juger, désolé de mes secrets. Je t’aime.
Je pars me lover dans ses bras avant de prendre un bon bain chaud. Il revient m’embrasser et se confie sur sa soirée pour me changer les émotions. Ne pas en reprendre est difficile mais je tiens bon. De plus, on se promet de garder ça pour nous.
Ce n’est que début janvier, que j’annonce à tous, que je pars dans un centre de santé mentale pour un court séjour située en Bretagne. Mon cœur m’emmène vers la mer et les mouettes tandis que ma raison, me conseille d’attendre si je désire tout dire à mes proches.
Remuer ma petite enfance ne fais dire qu’avoir été trop choyée, cachait quelque chose de suspect. Au-delà des signes précoces invisibles du divorce de mes parents, des images de mes grands-parents, refont surface. Tout ce mélange et je prends le temps d’écrire, de regarder les photos d’albums pris avec moi et d’analyser tout ça avec…un psy. Encore une fois…
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