Une petite fille en cache une autre
Attention, évocations difficiles d’inceste pouvant heurter la sensibilité. Quelques détails peuvent donc choquer. Je n’approuve encore une fois pas la chose et c’est placé là pour permettre à mon personnage de continuer le chemin de la renaissance, de la paix. Merci de votre compréhension.
— Dur, stricte, récompensé si je travaillais bien et même si j’étais sage. Mes grands-pères me payé comme mon père. Ma mère dictait les règles de bonnes conduites tandis que mon père travaillait en montrant l’exemple. Respect des autres, politesse, silence si nécessaire…Jouer sans amies pour ne rien perturbée…
— Vous souvenez d’avoir été maltraitée ?
Je le fixe sous le choc et tourne à nouveau, toute ma mémoire. Battue ? Probablement que…
— Je pense sauf que c’était parfois des claques quand…quand mes notes chutaient.
— Par qui ?
— En fait, avant d’emménager dans un appartement, on vivait en banlieue chez mon grand-père paternel, il nous accueillait gratuitement. Il m’a déjà battue quand j’obéissait pas. Disons, que non, ce n’était pas que lui. Tous les hommes.
— Et votre mère ? Le savait-t-elle ?
— Ce n’est que le début de notre deuxième séance. Vous savez ce que mon père faisait à ma mère ?
— Oui, vous m’avez tout confié sur ces années-là.
— J’ai envie tout déballer, mon sac est trop lourd comme ses mensonges, nos mensonges.
— Je vous écoute.
Mes larmes me trahissent et pourtant, c’est le moment.
— Ma mère m’a toujours répété que mon père était bon. Que son éducation à la dur était la bonne pour que je sois parfaite… Même si les coups avaient diminués en intensité dès que je suis rentrée au lycée. Quelques gifles parfois.
— Vous avez connu vos grands-mères ?
— Non. Du tout.
— Vous avez parlé à votre mère de votre viol subit par l’ami de votre père avec la participation de ce dernier ?
— Non…elle le saura jamais comme avec mes grands-pères….
— Voulez-vous m’en dire plus ?
Mes mains tremblent, tout mon corps en fait. Des images surgissent et tout ce qui étaient enfouis, ont été déclencher par les derniers évènements. Ma vie n’a jamais été bisounours, ce n’était qu’une façade pour être la gentille fifille soumise, répondant aux codes des mâles de la famille.
— J’en ai pas envie et pourtant, là aussi, je veux m’en débarrasser. Même s’ils sont bien morts depuis mes quatorze ans. Bref, mon autre grand-père vivait avec nous. De mes, cinq ans, je pense à mes douze ans, à chaque fois que ma mère allait faire des courses en grande surface, il y avait une heure au moins de, de moments où ils profitaient de moi.
— Attouchement ou plus loin ?
— Les deux. Souvent la même chose, quand j’avais l’âge de comprendre, dès que la voiture partait, ils rentraient dans ma chambre souriant :
«
— Marine ?
— Oui papy Jean ?
— Tu as sept ans aujourd’hui. Ta mère ramène un gâteau, tu penses le mériter ?
Ses mains massent mes épaules tandis que papy Hermance, lâche le feutre pour placer ma main sur son entre-jambe. Je tremble comme toutes les fois, une fois par semaine, le samedi pour le week-end. Les jeudi pour les vacances. Mon père est dans son bureau, si je le dérange, il me gifle.
— Oui papy Jean…
— Tu as de bonnes notes, c’est sûr. Mais pour le mériter encore plus ma petite Marine, continue de bien obéir. Ok ?
— Oui papy Jean.
«
— Enfin, bref, voilà…C’était notre secret, mon quotidien. Vous pensez que mes derniers viols ont réactivé ça ?
— Je le pense. En évoquant tout votre parcours, que ressentez-vous aujourd’hui ?
— De la colère. Mon père continue de bosser, mon homme étudie à fond, ma mère est aussi absente. Toujours solitaire, enfant, je refusais d’aller vers les autres. Enfin, si, ils acceptait Paul, mon ami suicidaire qui m’a lâché à la mort de sa grand-mère. Bref, je me sens seule, incapable de savoir quoi faire de ma vie. Plus rien ne me fait envie…je me dégoute, je les déteste ces êtres du Mal. Bien que mon père est maintenant quelqu’un de bon, il a vu aussi un psy. J’aime Corentin, et ma mère, essaye de me voir aussi.
— La séance va s’arrêter là. Si vous voulez qu’on se revoit la prochaine fois, j’aimerais que vous notez sur une feuille, ce que vous aimez chez vous et ce que vous détestez. Sur votre corps, vos qualités, vos défauts. Et sur une autre, notez vos envies, quelque qui soit.
— Oui, pas de problème.
— On se revoit dans un mois ?
Je note le rendez-vous avant de payer. Puis, prendre l’air dans le parc à côté me fais du bien. Un poids fût libéré. Je sais que je suis maitresse enfin de mon destin, aujourd’hui. Je ne suis plus un jouet, une chose qui doit être parfaite.
Je sais que je suis aimée, j’ai de la chance d’avoir Corentin et j’en profite à fond après ma boxe, après mon bain pour lui préparer un bon repas. Le sexe attendra, depuis mon séjour à la mer, on n’a pas couché, il le saisit mieux quand je soulage mon sac une seconde fois.
Sans d’autres mots, il m’embrasse et me câline devant notre série TV fantastique. J’ai envie de rire, j’ai envie de pleurer, j’ai envie de décider.
— Je vais me renseigner sur des formations dans mes métiers créatifs. Besoin de me servir de mes mains.
— Quoi que tu fasses, on sera toujours là pour toi. Tu es forte, tu as passé toutes loups avec brio même en chutant, ce qui est normal. Tu as trouvé un preux chevalier, justicier en moi. Je t’aime ma princesse, je t’aimerais même après la mort. J’aimerais fonder une famille et je sais que tu en as envie aussi.
Mes larmes coulent à travers mon sourire. Sa chaleur m’a manquait toute la journée. Sans lui, je serais encore plus au fond du trou. Sans doute, que j’aurais fait comme Paul…Lui au moins, remarqué mes blessures tout comme sa grand-mère. Je ris en pensant à elle qui l’engueulait car il aimait dire qu’on se battait un peu trop violemment.
— Pourquoi tu ris ma belle ?
— Je vais t’expliquer mon chat.
Il éteint la TV et j’ose enfin dévoiler d’autres anecdotes. En fait, tous mes bons moments étaient avec Paul. Et m’endormir en pensant à lui et mon avenir, m’aide beaucoup.
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