Jain célèbre ses dix-sept ans autour d'un énorme feu. Les villageois boivent, fument à tour de rôle et font la fête jusqu'au bout de la nuit. Le lendemain en se réveillant, les habitants de Ponara se rendent compte que quelque chose ne va pas : Plusieurs individus se sont introduis au village pour piller les ressources et les richesses, dont l'épée légendaire Hûmen. Ils sont tous furieux et crient "VENGEANCE" à tout va. Les animaux domestiques de Ponara indiquent le chemin qu'ont pris les voleurs. Ils se sont dirigés à l'intérieur de la forêt de Ponara, autrefois le champ de bataille qui a opposé la légendaire Maraja au Roi-Démon de Kensor.

Mais Jain n'a pas besoin d'eux pour retrouver la trace des voleurs. Elle ressent la lame de Hûmen dans son cœur, comme si cette dernière pouvait lui parler. Elle ne l'explique pas, car elle-même n'y trouve aucune explication à cela. Pas de temps à perdre dans ce cas. Armée de son arc et de son carquois de cent flèches, elle se lance à leur poursuite dans l'immense forêt. Son petit frère l'accompagne, alors qu'elle lui a formellement interdit de la soutenir dans cette dangereuse croisade. Mais il faut dire qu'à deux, ils ont plus de chances de s'en sortir. Plus ses battements de cœur s'intensifient, plus elle se rapproche de Hûmen. Elle panique un petit instant puis se calme un peu. Il faut dire que c'est la première fois qu'il se met à battre aussi fort. Même son petit frère peut l'entendre.

Sur le sol, ils aperçoivent des traces de pas encore fraîches. Ils viennent de passer par là. Jain et son petit frère suivent désormais les traces de pas. Après plus d'un kilomètre de marche à pied, ils les retrouvent enfin : les visages pâles. Ils se sont arrêtés près de la rivière pour remplir leurs bonbonnes d'eau fraîche. Jain compte six visages pâles. L'un deux portent Hûmen à son dos. Avec son petit frère, ils se partagent l'ennemi. Trois pour elle, trois pour lui. Chacun d'eux prend un chemin différent. Ils montent rapidement aux arbres. De là-haut, l'effet de surprise est plus fort. Jain arme son arc et décoche la flèche au bas du dos de celui qui se trouve en possession de Hûmen, touchant la colonne vertébrale de ce dernier. Pas le temps d'observer, il faut continuer à attaquer.

Une des proies du petit frère réussi à se saisir d'un fusil de chasse pour le toucher à l'épaule. Le petit frère de Jain tombe de l'arbre et fait une chute de vingt-cinq mètres de haut. Il est salement amoché. Il n'y a, désormais, plus d'effet de surprise. C'est eux ou les visages pâles. Les cinq hommes restant se mettent en direction du corps inerte du jeune garçon. L'un deux s’approchent pour toucher son pou, quand soudain, Zurik sort un petit couteau de sa poche et tranche la gorge de l'homme trop curieux. Il s’écroule, agonise plusieurs secondes et meurt. Les quatre hommes encore en vie reculent en sortant leurs pistolets qu'ils pointent en direction du petit garçon. Ce dernier ne peut plus rien faire, il est à leur merci. Il plisse les yeux aussi forts qu'il peut, prêt à mourir. Il n'a pas peur de la mort.

Tous s'apprêtent à tirer sur la gâchette, quand l'un deux se prend une fléchette empoisonnée dans le cou. L'homme tombe par terre. Il n'est pas encore mort, car le poison commence à peine à s’introduire dans son système immunitaire. Mais ce n’est qu’une question de temps avant qu’il ne rende l’âme. Il n'en reste maintenant plus que trois. Ils tirent en l'air, au hasard. Et là, plus de bruit. Jain est juste au-dessus d'eux. Elle jette un coup d'œil à son petit frère : Il est inconscient, mais en vie.

— Merci Maraja, dit-elle pour elle-même.

Jain saute depuis l'arbre où elle s'est cachée et atterrit sur les épaules d'un visage pâle. Elle s'occupe rapidement des deux autres en leur envoyant des flèches meurtrières dans la tête et dans le cœur puis termine le boulot en brisant le cou de celui sur lequel elle s'est posée par surprise en un geste fatal des mains. Elle tente de ramener son petit frère à lui, mais en vain. Elle se saisit alors d'une des gourdes d'eau et verse le tout sur le visage du jeune garçon. Ce dernier se réveille en trombe et se met à paniquer. Jain le rassure et prend son petit frère dans les bras.

— C'est fini. Tu es avec moi maintenant. Il ne va plus rien t'arriver, lui dit-elle.

Jain récupère Hûmen, ainsi que tous les autres bien volés au Village Ponara. Ils reprennent le chemin de la maison. Elle s'empare d'un des chevaux des visages pâles et l'attache à une charrette dans laquelle elle allonge son petit frère. Le soleil vient de se coucher. Jain et son frère peinent à retrouver le bon chemin. Pourtant, Jain connaît cette forêt comme sa poche. Elle a dû prendre la mauvaise orientation au mauvais moment. Elle s'arrête pour prier.

"Maï Maï Maï So Lo So Ahé. Ô grande Maraja. Puisses-tu m'indiquer le bon chemin pour rentrer au village de Ponara."

Soudain, le sol tremble et la forêt se scinde alors en deux et laisse place à un long chemin éclairé d'un blanc éclatant, menant directement au village. Sans perdre une minute, la jeune fille emprunte la direction de Ponara. Mais alors qu'ils sortent enfin des sentiers battus, un mystérieux collier, à la beauté incroyable, ressort de ce magnifique rubis vert, sorti de sous terre et vient se loger dans la paume de sa main. Elle sait de quoi il s'agit : C'est le légendaire pendentif de Maraja, qui renferme l'armure dorée de la guerrière légendaire. Afin de ne pas attirer l'attention sur elle, Jain le cache dans sa poche puis rentre enfin à Ponara, où les villageois l'attend, elle et son frère, pour les accueillir comme il se doit.