Arc Ponara/ Chapitre 3 - La sombre vision de Yanira

4 minutes de lecture

Libéré de sa luxation à l’épaule, Zurik, le petit frère de Jain, raconta devant le village entier ce qu'il s'était passé dans la forêt, de quelle façon sa grande sœur avait réussi à reprendre Hûmen et tous les autres biens volés du village. Il reproduisait avec exactitude les gestes de Jain avec l'arc, il montra toute la grâce et la maîtrise qu'elle avait libérée contre les voleurs. Ils étaient bluffés, émerveillés... Jain devint rapidement la nouvelle grande fierté de Ponara. Pendant ce temps-là, Jain pansait ses blessures en prenant un bain spirituel. Rien de bien méchant, elles étaient artificielles. Yanira l'assistait en lui frottant le dos avec douceur et délicatesse.

Elle regarda Jain avec inquiétude. Quelque chose la tracassait. Ça avait un rapport avec ses visions. Elle avait vu le futur de Jain. Ce qu'elle allait devenir, ce qu'elle allait devoir sacrifier... Et ce qu'elle était sur le point de perdre. Yanira n'en pouvait plus. Si elle pouvait faire quoi que ce soit pour y remédier, elle le ferait sans aucun doute.

Malheureusement, nul ne peut changer le futur. Elle avait ses visions d'horreur en boucle, ce qui l'empêchait de dormir. Son pouvoir de voyance impliquait d'être calme, d'être en paix avec son âme et d'avoir un sang-froid hors du commun. Mais Yanira était bien partie pour tout perdre à son tour. Ses mains tremblaient sur le dos de Jain. Cette dernière ressentie toute la détresse de Yanira et cet énorme poids qui l'écrasait psychologiquement.

— Raconte-moi, dit Jain.

Yanira sursauta. Jain se répéta. Cette fois, Yanira ne pouvait plus se défiler. Jain la tenait entre ses mains. Cette dernière se retourna et fit face à la voyante du village, avec un air des plus des sérieux. Jamais Yanira ne l'avait vu comme ça. Jain se répéta une dernière fois : Raconte-moi tout, Yanira. Elle craqua.

— Non, Jain ! Cesse de me le demander, criait-elle.

Jain se leva. Elle était, à présent, nue face à Yanira. Les deux femmes se lancèrent alors un regard des plus intenses, quand soudain, un mouvement de panique s'empara du village, ce qui détourna l'attention de Jain. L'héroïne ne perdit pas une seule seconde. Elle sortit de son bain, se sécha aussi rapidement que possible et s'habilla à la vitesse de l'éclair. Avant de sortir dehors voir ce qui se tramait, Jain fixa longuement Yanira, puis lança :

— Cette conversation n'est pas finie, Tante Yanira.

Et elle s'en alla. En sortant, Jain essayait de comprendre ce qui se tramait sur la place centrale du village. Elle vit un énorme regroupement : En son centre, des hommes habillés d'armure noir comme le néant. Leurs visages semblaient familiers. Ils n'étaient pas du village de Ponara. Plutôt de celui de Kensor, le Royaume Maléfique. Que faisaient-ils ici ? Tous les villageois avaient peur et tremblaient comme des feuilles mortes. Jain s'indigna devant cet affligeant spectacle. Elle les poussa un par un et finit par être face aux semeurs de troubles. À son regard plein de courage et de détermination, les deux guerriers de Kensor comprirent que Jain n'était pas comme les autres membres du village.

— Pères, Mères, mes frères et mes sœurs ! Je vous en prie, rentrez chez vous ! Je m'en occupe !

Tous obéissent. Quelques minutes plus tard, la place centrale du village fut déserte. Il ne restait que Jain et les deux mystérieux guerriers.

— Qui êtes-vous et que voulez-vous ?

— Nous sommes des guerriers de Kensor de sa majesté Soulza. Elle nous a envoyés ici chercher le pendentif de la légendaire Maraja.

— Il n'est pas ici. À présent, partez.

— Nous le savons. Il se trouve plus loin dans la forêt de Ponara. Tu vas nous y emmener, sur le champ.

— Et si je refuse ?

Le guerrier de Kensor sortit son épée et s’exprima avec un ton menaçant et déterminé :

— Si tu refuses, on mettra à feu et à sang ton précieux village !

— Ça n'arrivera pas. Car vous allez avoir peur de ce que je suis capable de faire.

Le village entier observait ce qui se passait entre Jain et les deux guerriers de Kensor. La jeune guerrière sortit de sa poche le fameux pendentif. En le voyant, les deux guerriers de Kensor descendirent de leurs chevaux prêts à attaquer Jain. Cette dernière leur fit un stop de la main et dit :

— Je vous le déconseille. Le pouvoir de ce pendentif est mien. Je suis l'héritière de Maraja ! Je m'appelle Jain ! Tous ceux qui oseront proférer des menaces envers le village de Ponara, le paieront de leur vie !

— Tu vas nous donner ce pendentif ! Cria un des guerriers maléfiques.

— Mauvaise décision. Maï maï maï so lo so ahé ! Donne-moi ton courage et ta puissance, Ô grande sœur Maraja !

Une aura dorée entoura la jeune guerrière ! Ses vêtements furent recouverts de cette épaisse armure en or. Sentant l'aura de la guerrière Maraja, Hûmen disparut de l'église et réapparût dans les mains de Jain. C'était elle. C'était la légendaire Maraja, dans le corps plus jeune de Jain. L'aura incroyable qu'elle dégageait fit reculer les deux guerriers de Kensor. Jain s'avança vers eux et dit :

— Allez dire à sa majesté Soulza de ne pas laisser deux vulgaires sous-fifres me défier. Qu'elle vienne chercher le pendentif de son propre chef !

D'un geste de la main, Jain les fit fuir pour de bon. Ils quittèrent le village, la peur au ventre. Tous les villageois sortirent de chez eux, encore sous le choc de ce qu'il venait d'assister. Maraja était là, sous leurs yeux, mais sous les traits de la jeune Jain. Ils la portèrent. Faisant d'elle le nouveau visage de Ponara. Elle était joyeuse.

Mais quand elle porta son regard vers Yanira, son visage changea d'expression. La célèbre voyante du village avait l'air terrifiée. Elle se mit à courir. Jain ne perdit pas une seule seconde et se mit à sa poursuite. Elle retrouva Yanira dans une ruelle près de leur maison. Elle pleurait, paniquait... Jain voulait comprendre pourquoi. Elle demanda :

— Yanira... Que se passe-t-il ? Qu'as-tu vue ?

— Tu n'as aucune idée de ce tu viens de faire.

— Comment ça ?

— Tu viens de déchaîner les enfers. J'ai vu ton futur. Sa majesté Soulza viendra au village dans trois jours. Elle te tuera dans un combat à mort. Ensuite, elle détruira Ponara ! Tu nous as tous condamnés !

Et Yanira disparut, laissant Jain dans le désarroi...

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 3 versions.

Vous aimez lire Alph Tsonga ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0