18/07

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Elle a filé, sur le train des fuseaux, des horaires de fusée qui grimpent aux étoiles. Elle a filé les rivières de béryl, au péril des aiguilles à tricoter, à tripoter la peau d’orage dans les soubassements sans escale ni reproche, à se demander pourquoi. Pourquoi l’automne, pourquoi l’on file et l’on scinde les pierres fendues au gel des chrysanthèmes, pourquoi les soucis que l’on effleure du doigt, à peine, et déjà trop, déjà le tonnerre et la folie des grandes heures qui s’affolent. A plier genou sur le devant des scènes et des fenêtres bariolées, voir au loin le feu naître, trop loin, trop brusque, comme des flammes de croix sur des collines d’alabama. Là bas, où machurent les zèbres d’opale, les zibelines mascarées de cocardes éblouissantes, le peignoir entrouvert, la cuisse gazelle sur l’herbe échancrée des feuillages vénéneux. Le ciel se lézarde de nuages et de tombées des eaux, à remplir chaque creux de flaques où le ciel se décalque, s’imagine aquatique et se vautre à la boue des chemins sans retour. Tour de piste pour l’oiseau roi, au plumage de proie et au bec des averses, la rémige qui scintille de mirages comme des écailles papillotes. Partition des perditions volontaires, à saisir le cor et le cri, le cuivre de l'hallali qui gronde comme une cascade à la lie des litanies au bout des pertuisanes. Des mois d'août et de doute, sur la route peut-être ou bien en déroute, à débander les arcs à la voussure des certitudes malhabiles, à débacler les banquises du bout des doigts, de gestes fringilles et éphémères comme la buée des baisers sur la nuque des reflets lancinants. Les syllabes qui se lèchent comme des glaces italiennes, comme des parfums ensorcellent, et les sens et l’éveil, à se goûter en lisière, se sucrer de margelle et de pourtour, de pourtoujours comme des fontaines trop pleines de jamais qui boitent et reboivent. Se prennent les pieds au tapis des étoiles, sous les pavillons noirs que l’on hisse sur le mât de la nuit, à se gréer et se mentir, à se créer de paroles des oasis et des routes de la soie, que l’on toise d’émois tissés et de miettes jetées aux oiseaux, pour ne jamais retrouver son chemin. Sous les mûriers rutilants d’andrinople, comme un suaire vermeil sur les ossements enlacés, les bûchers pyromanes, les stèles au jusant des cariatides voluptueuses, le bréviaire des serments des lucioles, le satin des ivresses incomprises et des paresses partagées. L’ustensile sans sil, des poteries d’amphores et d’emphases, emportées par la rime et le rire des torrents au grès des sables d’or et dormir, là, à même la berge, les bras enroués de s’être trop tenus, les draps enroulés de s’être trop tendus, les ligamants croisés comme des lacets de montagne. L’univers pour demeure et demeurer ainsi, au delà des visages sans rides et des mémoires indemnes, se tenir sur la falaise des facilités, impavides et un pas de plus, à se pleindre de seuil et de poèmes idoines au parfum de pivoine, quand vient le vent de partir, à l’avance des horloges trébuchantes comme des monnaies ou des Cézannes au fond des poches. Des sésames ouvretoit, pour grimper aux gouttières et aux girouettes de bord du monde. A sauter à la perche tendue, par dessus des barrières d’autrefois et des moutons poussière, à sauter le pas des patatras et des pas sérieux, des passades et des passivités, à franchir les landes et les lendemains de franchise, les cimes agréées et les pics de solitude, les soleils et les dunes, les sommeils à la lune, jusqu’au rivage des pieds dans l’eau et des sables émouvants. Sur le quai disparate des marées pacifiques, disparaître, enfin, d’avoir su gaiter au loin les joies dans les voiles et les caravelles clair-obscures qui détissent la toile des ravages et se carapatent hors du cadre, au-delà des abscisses bien ordonnées, au-delà des abysses ordinaires, au contrechamp des sirènes du bout du monde, où se confondent encore démons et merveilles.

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