18/07 bis

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Tu manques à mes réveils dans les matins de solitude qui se tardent et se ressemblent, pareils à des visages sans contour ni dessin, des piles de faces sans mémoire, sans origine ni saveur, à se mordre les plumes sur l'édredon des silences. Le velours doux du rêve dans le carcan des absurdies, les flèches de tous bois aux carquois des veneurs diaphanes chassant la nuit, au parfum des thérémines qui s'ondent et s'adulent aux idylles mélomanes des scies philomènes et des sept de vigne que l'on garde pour les grands jours les grands remèdes. Les grands moments qui surviennent du chaos ambiant, comme des fleurs sur les trottoirs, comme des éclipses qui s'amoncellent d'ombres claires où ne brillent plus que toi au milieu des bruyères et des bruissements de jupe. Les feux de détresse sur la paille, des aveux en fumée, des avions en papier, en partance de nulle part, que le vent jette au talus des présences subjonctives. La main dans la mienne et des ailes plein le dos, l'hélice dans la vallée, comme une danse, ruisselle et s'élabore au bord des chemins de cascade et des cheminées de fée, des doigts anicroches comme des ronces vermillon. Sous le couvert des ifs et des érables, des différences comme des erreurs sur le tableau croisé des regards éponymes, des yeux en serrure où se voyellent les pensées impudiques et lâchées à la bride des brises estivales. Parsème le layon des abeilles plein la peau, et la valse des imagos au creux des ventres, comme des chrysalides à peine, le temps d'un sourire de guingois, d'un soupir de guinguette sur la piste des chèvrefeuilles ambre jaune. Tisser les fils de siam sur les coudes à coudes qui s'hésitent et s'alcovent, aux coulées des chandelles et des chandails, comme des pétales de vapeurs orageuses, du mistral plein les mains dessus dessous et des grêles à la trouée des mailles en volute. Les ambages sans paroles à s'aquareller d'horizons sans brume et de ciels d'équateur, s'abandonner sur les cordes en lasso autour des cous d'un soir qui en rappellent d'autres, des épaules à l'appui et des igloo de peau contre le froid des dehors. À croquer dans les paumes et les doigts sans arôme que l'on imagine être leurs, mais ne sont que leurres et s'indifférent à la fin des reliefs au fond des ravins, les plâtres essuyés de larmes moribondes. Le cueilleur de fruits au panier d'osier, que l'on ose fouiller comme un souvenir d'enfance, à se défigurer de perles dans la nacre des coquilles vides et les spires haletantes où l'on glane nos pas avides, de pains rassis et de pas radis. Les passages à vides, irradiant tes creux et mes bosses, martelées de bleuets sous l'enclume des voltiges sans trapèze ni filet. Les teintes amarrées au pelage des pinceaux de martre, les débris écailles des peintures d'antan, des tropiques en pagaille et trop d'impasses aveuglées où se perdre aux entournures des pages et des folies qui passent. Les tentes et les ongles retournés dans le gravier des gravités qui s'aimantent et s'alimentent sans plus d'appétit que des buissons ardents, au fond des naufrages que l'on sait mais que l'on tait d'oreillers sur la tête. L’on s’épuise en contes et fleurettes, que l’on narre aux dimanches comme des sapins de guirlande et champagne, sur les mois et les semaines qui se glissent, assassines, dans les devantures brûlantes des vitrines vitriol, des céramiques et l’ange des marbres clairs. Les divines comédies encensées à la gloire des girandoles messalines, la pirogue des houles callipyges sur des récifs de tempête, à se damner le front sur des eaux de bataille, à jaillir les pluriels dans des accords de principe que l’on pulpe de sève sur des verdeurs sacrilèges. Les adieux à la craie et les cris de misère que l’on crève d’absolu, dans les faïences labiles où se ferlent les refus dans le suaire du silence, qui bat la tempe et la cadence, pour des nuits et des nuits, assommées de cosmos sur le néant des lamentations.

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