23/07

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Aujourd’hui, c’est jour de marche, dans le sillon aux fossés d’ivoire qui scintillent comme des grelots accordéons, accordés de mêmes délices quand le train se met en branle et que les rails que l’on croyait de rouille et d’os neigent au soleil des confins proximaux. Alors on serre au dedans des doigts, dans l’abri de phalanges durcies de l’autre, comme un nid de paume et d’ongles rongés à l’entaille sous des dents contre dents, on serre l’oiseau bleu des avalanches et des promesses d’atalante. Les enfances enfoncées dans le tartre des chagrins privatifs, des vergers de cocagne aux fruits de pourriture et de vers apostrophes, les rires à la ligne dans le fleuve des pervenches dégoulines, semant le travers au sein des friches inavouées. Se tenir au rebord des droitures infamantes, affamés de vide et de chute, de cascades éplorées, inexplorées, à tire d’elle sur les tyroliennes entre val et colline, sur des chemins de pierres coupantes et de présomption, à se demander où commence et où termine ce qui n’a de fin que le voyage. Dans le jardin des créations et la cour des récréations, à jouer aux billevesées aux creux que le sol ouvrait pour nous, tels des portes sans frontières où marcher pieds nus sur des éventails autant possibles que le vent des sphères dans le soir en partance. Les routes vagabondes, sous des tilleuls en ruine de chardons incandescents et le sirocco malgré lui, nous pousse à l'abri des dentelles de terre sèche et de rêves humides, parmi les cailloux de patience et les bravoures trop brèves dont on peigne le nœud des douleurs incolores. La distance s’ébruite comme un vol de coucou, au matin des délits partagés, à s’éclairer d’abysses au milieu des baudroies à la lune. La peau qui s’émeut et se love dans le mauve des égards limitrophes, des baisers polyglottes et des instants troglodytes. Le temps cesse, à se tancer d’incertitude, de tant et tant entêtants et tempétueux, et les pluies sur la toile de tente au milieu des écrins de fumée. Aveugles comme des sourds au chevet des tonnerres sémaphores, quand l’harmattan, au coin de l'œil comme un cil, de scander ses sanglots sur le tambour des plaines. Le miroir des réflexions, et les kyrielles océanes où perdre le pied et prendre la main, se confier à l’oreille des mémoires imparfaites et des relèves petrichor, se partager un peu de nuit trop blanche et de fumée sans feu. Et pourtant. Sous la paille qui fume des toussées vermillon, sous la cendre qui fomente les tiédeurs de famine, les ardeurs d’aciérie dans les fourneaux d’airain, le muguet des bluettes indécises que la pluie ne peut tarir, jamais. Car dans le pari des métamorphoses que l’on javeline de grilles barbelées, l’interdit se parfume de rires en coutumes du dimanche et de plume, de rires citrons où se pressent mille mots toboggans dont on s’éclabousse de buées. L’ambassade des privilèges que l’on sait, la saveur des savoirs et la richesse de s’avoir, que l’on livre à mi mot et que l’on délivre à minuit comme des lacs de barrage sur des terres de sienne aux sillons de sécheresse abreuvés enfin. Alors tout va, dans le va et vient des chevaux à bascule et des flots empêchés, tout dévale et dilapide les paroles d’argent et les silences d’or, comme des coquillages vides au milieu de l’océan turbulent.

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