03/08

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Le disque rayait l'espace comme un anneau sur la plage des heures chantilly, molles et tièdes et glissant sur les doigts gourds que l'on pourlèche de nos langues étrangères. Et les nids de sucre sable où éclosent les coucous hagards dans des matins de danube, des moutons noirs plein la poche qui se prennent le pied dans des lacets de mots ingénus, se foulent aux genoux par les dames en breloque du dimanche, se rampent d’escales liées par les marches au long cours. Les regards s’usent de trop se refuser, de trop d’effusion et de trop peu, de trop tard et de tropique cancéreux, les caprices c’est fini et les désirs emportés par la foule et la houle des corps en charpie, des chairs picorées au son des thérémines. Que se terminent alors les poursuites et les violons, les saxophones à se vomir le cuir au fond des chiottes, des poèmes plein les murs comme des morceaux de pluie restés sur le carreau. Les coups sur la porte, et les riens qui s’emportent, le néant qui s’agite au delà, et le vide au dedans, qui tente de se remplir comme un matelas troué, et pompe, et pompe, mais rien, rien que des coups dans le vide, des coups dans l’os à s’en ronger la moelle. Et des coûts plein la vie, plein la nuque, des coûts à la carte, sans contact ni contrat, et des carafes sur des giratoires, qui dévient et tournevirent au fond des vices, le pied à la vase, à ne plus compter, ne plus se rendre compte ni rendre les comptes, ne plus rendre les coups, s’accroupir et attendre que s’abattent les orages, les os croupis, saumâtres et soumis. Les traumas d’errance que l’on porte comme des bosses, que l’on panse sans y penser, que l’on lèche en chien de la casse, qu’on déchire de nos lectures sur les lèvres, qu’on tourne à la page froissée des couvertures affamées. Et le vide toujours, le vide délétère, d’aile et de terre et d’éternel, inassouvi toujours, vide sous vide, nourri au conservateur, impérissable, dont on huile la machine, toujours avance, toujours devant, toujours le sourire des abats désabusés. Le voile opaque, l’opium au petit matin, au saut du lit, à franchir la corde raide des ravages sur le fil. La lame dans le miroir, qui se paume de trop près, la blessure trop vive, elle saigne de son nom en bas des calvaires, elle suinte de mains ouvertes sur des plinthes rampantes comme des gruyères. Le néant l’avale, volcan de lave qui s’envole, quand vient l’oubli, quand l’avenir s’approche et le passé s’abroge, parmi les rafales et les désinvoltes par millier, dans les pendants d’oreille et les apprêts méduses qui laissent les visages de marbre dans la transe lucide des délices ignorantins. Le ver à moitié plein, sur la voie qui mue, qui remue, qui crie à percer le tympan des chrysalides, qui hurle aux berlues et baye aux corneilles en deuil, bredouilles, qui en perdent leur satin d’ombres nécrophages aux bras des bénitiers à moitié vide. La danse recommence, timide sur la rosée des à côtés, fringille à la frange des perruches éblouies et des cheveux sur la langue. Poreuse à la prose des déclamations d’indépendance, aux songes insondables et aux rires diluviens. La poésie tant entendue et la peau hésitante, encore rouge des coups de solitude, tendue comme du linge pour sécher les larmes rendues, réduites à peau de chagrin. Les grains ont germé, après le temps des révoltes, celui des récoltes, à remplir les cornes et les flasques de nectars qui valent mieux que jamais, au milieu des parages en corolle et des paroles de courage.

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