Chapitre 3

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Après avoir escaladé une vieille échelle en fer rouillé, les trois farceurs se positionnèrent à l'endroit voulu par Mehdi de manière à pouvoir observer sans être remarqué. Depuis leur promontoire, ils avaient une vue plongeante sur l'unique ouverture qui donnait sur l'extérieur d’où la pluie avait cessé de tomber. Les pâles rayons lunaires éclairaient déjà l'entrée telle un passage irréel vers un autre monde, tout en accentuant encore davantage la pénombre qui les enveloppait.

— C'est nickel, on pourra pas le louper ce fils de pute, murmura Mehdi.

Fred et Lucas échangèrent un autre regard inquiet.

— T'es sûr que ça va ? tenta Fred en posant sa main sur l'épaule de Mehdi.

Ce dernier la repoussa et lui lança un regard noir, avant de se radoucir en remarquant leurs visages alarmés.

— Oui, ça va… pardon, j'suis un peu… nerveux…

— Il est encore temps de laisser tomber, ajouta Lucas sur un ton incertain.

— Nan, ça va, maintenant qu'on est là…

Au même instant, le bruit d'un véhicule à moteur se fit entendre, de plus en plus proche. Lucas avait le souffle court, perdu entre la panique et l'excitation de faire quelque chose d'interdit. En scrutant ses amis, il remarqua que Fred se mordait la lèvre inférieure en arborant un large sourire, les yeux écarquillés, tandis que Mehdi avait le visage fermé. Mais alors que son cœur était sur le point de sauter hors de sa poitrine, Lucas entendit le véhicule repartir.

— Merde ! Pourvut que ce soit pas les flics, s'exclama Fred.

— Qu'est-ce qu'ils viendraient foutre ici ? s'agaça Mehdi en se relevant.

Soudain, une silhouette apparut en contre-jour, s'avançant vers l'entrée du bâtiment. Mehdi se jeta à terre, juste à temps pour apercevoir l'individu qui se planta dans l'encadrement de la porte tel un Terminator en quête de Sarah Connor. Durant ce qui parut une éternité pour les trois amis, l'inconnu resta immobile, ancré au sol, les jambes et les bras largement écartés de son imposant buste.

— Qu'est-ce qu'il fout ? murmura Fred à Mehdi.

— J'en sais rien…

— Il me fout le j'tons, fais quelque chose, c'était ton idée ! s'insurgea discrètement Lucas.

Sans prévenir, Mehdi se releva d'un bond et interpella l'inconnu.

— Fous-toi à poil ! ordonna-t-il.

L'homme releva doucement la tête dans sa direction. Avec la clarté, impossible pour eux de voir son visage.

— J'ai dit de te foutre à poil ! répéta Mehdi sans se démonter.

Sans bouger de l'endroit où il se trouvait, l'homme s'exécuta, retirant délicatement ses vêtements dans un effeuillage maîtrisé. En fonction de ses mouvements, les trois compères purent constater qu'il portait une cagoule, un pantalon de treillis avec de larges poches sur les côtés de chaque jambe, un sweat-shirt à capuche sombre, et une paire de rangers hautes. Son corps massif se dessina, léché par les rayons de la lune, sous leur regard surpris face à la facilité avec laquelle Mehdi le manipulait.

Lorsqu'il se retrouva uniquement vêtu de ses rangers et de sa cagoule, Mehdi se tourna vers Fred et Lucas.

— Maintenant, on redescend et on le dépouille ! chuchota-t-il avec une étincelle animale dans les yeux, avant de se précipiter vers l'échelle.

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