Chapitre 4
Lucas voulut protester, mais Fred était déjà sur les talons de Mehdi tel un chien qui poursuit son maître. Arrivé en bas de l'échelle, Lucas les retint par le bras.
— C'est pas ce qui était convenu ! argua-t-il, paniqué. On devait juste lui foutre les j'tons pour s'amuser !
— Ferme ta gueule ! T'es vraiment qu'une tarlouze ! On lui pique son fric et on se tire ! reprit Mehdi en se libérant de sa poigne.
— Hors de question ! Je vais tout lui dire !
Lucas voulut écarter ses deux amis pour passer, mais Mehdi lui fit un croche-pied qui le fit s'étaler lourdement de tout son long en soulevant un nuage de poussière au passage.
— T'es complètement taré ! hurla Fred en repoussant Mehdi pour aider Lucas à se relever, le nez en sang.
Mehdi les regarda tour à tour en tremblant, les yeux rageur, furieux, avant de sortir un couteau à cran d'arrêt de la poche de son jeans pour le pointer vers eux.
— Vous êtes que des tafioles ! ragea-t-il avant de se précipiter vers l'entrée du bâtiment.
Fred voulu le poursuivre, mais Lucas le retint.
— Te montre pas, ça vaut mieux !
— Mais s'il se fait défoncer ?
— C'est tout ce qu'il mérite !
— Et s'il défonce l'autre ?
Lucas resta interdit quelques secondes, le regard perdu dans le vide.
— Eh ben… à ce moment-là on interviendra !
Fred soupira en laissant tomber ses bras le long de son buste, Lucas se releva et tout deux s'approchèrent de l'ouverture pour observer discrètement la scène. Mehdi se tenait dos à eux, face à l'inconnu. Son corps visiblement crispé était uniquement soulevé par sa respiration haletante. Son poing gauche était serré tandis que le droit tenait fermement le couteau. En se décalant sur le côté, Lucas aperçu l'inconnu parfaitement immobile dans l'encadrement de la porte, à un point tel qu'il lui était impossible de déterminer s'il respirait seulement.
— File-moi tes affaires ! hurla Mehdi.
Impassible, l'autre resta de marbre face à son invective.
— J'te dis de me filer tes affaires avant que j'te saigne ! ajouta Mehdi en s'avançant d'un air menaçant.
Un silence accablant s'installa dans la pénombre. Pendant d'interminables secondes, Mehdi et l'inconnu se toisèrent sans dire un mot. Soudain, l'homme se mit à rire.
— J'suis venu pour baiser un p'tit rebeu ! J'te filerai que dalle et je partirais pas avant de m'être vidé les couilles ! Même si c'est sur ton cadavre !
Sa voix portante, grave et autoritaire, résonna dans le bâtiment. Lucas retint de justesse un gémissement d’effroi tandis qu'un frisson lui parcourait l'échine.
— Je vais te faire la peau ! hurla brusquement Mehdi.
Mais avant qu'il ne puisse faire le moindre mouvement, l'autre dévoila de sa main droite un impressionnant couteau de chasse cranté…
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